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Vulgaire, racoleuse et d’un vide sidéral…L’arrêt de « Carré Vip », sur l’initiative du PDG de TF1, Nonce Paolini, est naturellement une bonne décision, compte tenu de l’indigence du sujet. Une décision plutôt courageuse même, de la part du patron de La Une, qui a eu la sagesse de réagir au quart de tour, quand en d’autres temps ses prédécesseurs, souvent sourds aux critiques de la presse et aux émois du CSA, auraient persisté au nom d’une forme de pragmatisme. Nonce Paolini aura fait ainsi preuve, encore une fois, de pertinence, sachant que la chaîne aurait pu bricoler à la marge, en amendant le contenu de l’émission, et poursuivre vaille que vaille.       

C’est par  un communiqué laconique que la chaîne a annoncé l’arrêt  de ce programme, en raison de « contre-performances d’audiences significatives ». Cette brutale suppression de cette émission controversée produite par le géant de la télé réalité Endemol, grand perdant de ce carambolage, intervient moins de deux semaines après son lancement.

« L’émission n’a pas trouvé son public. Nous avons essayé de remonter les audiences mais le programme a enregistré des contre-performances lors de l’émission quotidienne diffusée à 18h00, avec seulement 1,9 million de téléspectateurs ces derniers jours, soit 12,7% de part d’audience », a fait valoir un porte-parole de la chaîne, interrogé hier par l’AFP.

Pour la cible des ménagères de moins de 50 ans, chérie des annonceurs, ce n’était plus suffisant, a estimé TF1, qui a donc choisi d’arrêter les frais.

Au-delà de sa faible audience, « Carré Vip », émission de course à la notoriété a fait aussi l’objet de plusieurs critiques, notamment de la part de Michèle Cotta, membre du comité de déontologie d’Endemol, producteur de l’émission.

Le principe de « Carré Vip », véritable course au buzz, était de confronter huit ex-héros de la téléréalité à huit anonymes. Celui qui rassemblait le plus de fans, en faisant le plus de bruit médiatique possible, gagnait un chèque de 150.000 euros. Un principe qu’avait déploré Michèle Cotta, assurant qu’elle en tirerait les conséquences en quittant au besoin le comité de déontologie.

De son côté, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) devait justement entendre aujourd’hui les dirigeants d’Endemol, géant de la téléréalité, puis ceux de TF1. Une réunion ajournée après que TF1 ait pris sagement les devants. 

Cette émission de téléréalité décriée sera remplacée du lundi au vendredi à 18h15 par la série « Les Experts: Miami », une valeur sûre. Le dimanche à 17h55, une autre série moins connue « Londres: Police Judiciaire », comblera le vide.

L’arrêt brutal de l’émission coïncide avec le 10ème anniversaire de la téléréalité en France, qui a démarré avec le « Loft » et qui n’a cessé de se développer depuis sur toutes les chaînes.

Cette sortie de route risque d’avoir en tout état de cause un important effet collatéral. Il y a fort à parier, en effet, que la télé-réalité dite d’enfermement  disparaisse durablement  des écrans de télévisions en France et qu’Endemol, chantre du genre, soit contraint de revoir sa copie à l’horizon de l’été prochain, où Secret Story devait débouler sur les écrans de TF1.

Qu’en sera t-il ? La chaîne de Nonce Paolini se risquera t-elle à programmer une émission qui n’est que le copié-collé de ce qu’elle vient d’envoyer à la casse? Et si cet accident était l’occasion pour TF1 de tirer définitivement un trait sur un genre qui n’honore pas ses producteurs?