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Internet: Comment tracer les frontières de la vie privée?

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Affaire DSK, grossesse de Carla Bruni… Alors que le débat fait rage en France sur les limites de l’exploitation  de la vie privée dans la presse et sur la toile. sort en librairie un ouvrage pertinent sur les forces et dangers  de la démocratie numérique.  Extraits.

 

Le mouvement de la transparence

L’expression vie privée, que les Anglo-Saxons nomment privacy, vient du latin privatus qui signifie « séparé de ». Or le propre d’Internet est que loin de séparer, il connecte les individus. C’est une conséquence pas toujours souhaitée de l’ère du partage de la connaissance dans laquelle nous sommes entrés. À travers la simple navigation sur le réseau, nous laissons de nombreuses traces de nos consultations comme de nos achats. L’ère des blogs et des réseaux sociaux a multiplié les informations que chacun livre sur son existence. L’extension de l’Internet aux objets (puces RFID), la généralisation de la géolocalisation et le progrès de la biométrie vont contribuer à étendre la sphère de la connexion généralisée des choses et des êtres, mais aussi de leur identification. Il en résulte un certain nombre de craintes : Entrons-nous dans le règne du contrôle de tous par tous ? des internautes malveillants vont-ils collecter et utiliser nos données personnelles ? les employeurs risquent-ils de nous juger à l’embauche pour des textes ou des images postés dans le passé ? les entreprises peuvent-elles manipuler les consommateurs ? les gouvernements démocratiques risquent-ils de surveiller tous les citoyens au nom de la lutte contre le cybercrime ? les États totalitaires ont-ils trouvé dans Internet le moyen de resserrer leur emprise implacable ?

Ces questions sont motivées par des technologies et des situations nouvelles, mais beaucoup sont anciennes : bien avant Internet, l’équilibre a toujours été difficile à trouver entre le souci de sécurité et le désir de liberté, la participation à la vie publique et la protection de la vie privée. À ces dilemmes politiques, que les démocraties ont résolus en consacrant les droits de l’individu face aux pressions de la société et du gouvernement, s’ajoutent des évolutions sociétales. Les notions même d’intimité, de pudeur ou de vie privée sont en train d’évoluer sous nos yeux avec l’émergence d’une génération numérique dont le lien social a été massivement construit autour des moyens numériques d’expression et de communication. La construction plus complexe de l’identité personnelle et la gestion plus attentive des niveaux de partage de l’information seront au programme de la citoyenneté numérique.

 

 

Twitter contre les tyrans ? Internet et la liberté individuelle

Julian Assange était un parfait inconnu du grand public avant le 28 novembre 2010. Mais, lorsqu’à cette date, son organisation Wikileaks a commencé à publier avec l’aide de grands médias internationaux de la presse écrite plus de 250 000 notes diplomatiques confidentielles, les choses ont changé. Wikileaks est devenu un symbole : celui de la lutte pour la transparence dont Internet serait l’outil. Si la transparence des États et des administrations publiques vis-à-vis des citoyens est généralement vue d’un bon oeil en démocratie, elle pose aussi des problèmes lorsque la vie privée est concernée. Le site de la société Intelius, contrairement à Wikileaks, ne fait pas la une de l’actualité, mais c’est pourtant l’un des cents sites les plus visités aux États-Unis. Il est spécialisé dans la recherche de toute information disponible sur les personnes, non seulement de nature commerciale, mais également relatives à la vérification d’identité, d’adresse, de numéro de téléphone fixe et mobile, d’antécédents judiciaires… Ses clients comptent aussi bien des particuliers, qui souhaitent par exemple s’informer avant un rendez-vous avec une personne croisée sur un site de rencontre, que des entreprises, consultant le profil d’un candidat à l’embauche. Intelius ne commet rien d’illégal : il se contente de centraliser et classifier des données publiquement accessibles sur Internet, que ce soit dans les sites administratifs, les réseaux sociaux, les blogs personnels, les fichiers de marketing personnalisé.

En France, le site Le Tigre s’est livré à un exercice révélateur : il a reconstitué et publié la vie d’un internaute (Marc L*) en l’espionnant volontairement. Date de naissance, adresse, numéro de portable, vie familiale, goûts culturels, liaisons amoureuses, épisodes croustillants… on sait beaucoup de choses de cet inconnu ! Depuis les années 2000 et le web 2.0, on assiste à une vague sans précédent d’expression de soi sur Internet. Des centaines de millions de personnes ouvrent un blog, une page MySpace ou Facebook, un compte Twitter, un profil sur des réseaux professionnels. Elles le font parfois de manière anonyme (c’est-à-dire avec un pseudonyme), parfois sous leur vrai nom. Même dans le cas de l’anonymat, leurs relations connaissent en général leurs vraies identités. Enfants, parents, amis, collègues… tout le monde peut ainsi espionner tout le monde. Les régimes totalitaires faisaient planer le spectre de Big Brother : nos sociétés démocratiques en réseaux sont-elles en train d’inventer les « Little Brothers »1 ?

 

 

VIE PRIVÉE : UNE AFFAIRE DE… VIEUX CONS ?

L’exposition de soi dans nos sociétés hypermodernes n’est pas limitée au monde numérique. La télé-réalité et le talk-show, sur un média déjà ancien, témoignent de la facilité avec laquelle certains de nos contemporains se livrent aux regards des autres. Dans un tout autre domaine, la littérature a vu émerger depuis déjà une bonne vingtaine d’années le genre inédit de l’autofiction (Christine Angot, Chloé Delaume), où l’auteur choisit de livrer tous les détails de son existence aux lecteurs, un genre s’ajoutant aux grands succès de librairie que sont généralement les journaux intimes, les autobiographies ou les récits d’expérience personnelle. La montée en puissance de la presse people (entraînant par contamination le phénomène de « pipolisation ») indique, au vu de ses chiffres de vente impressionnants, combien les secrets « arrachés » à la vie privée des gens excitent la curiosité. Ces différents phénomènes antérieurs ou indépendants d’Internet indiquent que nous vivons une mutation en profondeur de la notion de vie privée, dans des sociétés dominées par l’information et la communication.

Daniel Solove (blog), professeur de droit à l’université George-Washington, est notamment auteur de The Digital Person : Technology and Privacy in the Information Age (2006), The Future of Reputation (2008) et Understanding Privacy (2010). Comme l’observe ce spécialiste, la vie privée possède une certaine « valeur sociale » : selon ce que nous montrons, nous améliorons ou dégradons notre réputation dans une communauté. La protection de cette vie privée est nécessairement un enjeu important des futures sociétés numériques, et se dire simplement « je n’ai rien à cacher » ne résout pas tout le problème. Car nos rapports sociaux sont dissymétriques : la vie privée n’est pas seulement une frontière entre des individus parfaitement égaux, elle est aussi une interface entre le citoyen et l’État, l’employé et l’employeur, l’ado et les parents, le consommateur et l’entreprise. Or, il y a un rapport potentiel de « faible au fort » dans chacune de ces relations. Pour Daniel Solove, le risque à venir n’est pas 1984 d’Orwell, mais plutôt Le Procès de Kafka : un monde un peu absurde où personne ne saisit plus les limites, les risques, les conséquences de ses actes. Des règles doivent donc émerger afin de clarifier la collecte, l’exploitation et la dissémination des données personnelles.Internet donne bien sûr à cette question un relief particulier, et cela d’autant plus que son adoption provoque une fracture générationnelle.

Jean-Marc Manach pose ainsi une question provocatrice : la vie privée est-elle un « problème de vieux cons » ?

Plusieurs évolutions sociologiques et psychologiques sont à l’oeuvre dans l’ère numérique. Chaque génération considère que certaines choses « ne se font pas », mais les moeurs évoluent, et de plus en plus vite. Les plus jeunes ont par rapport à la vie privée le même réflexe libérateur que leurs aînés face à la sexualité : ils abandonnent volontiers lescomplexes comme les conventions, ils se sentent libres sur le réseau et n’ont aucune envie d’y importer les blocages propres à lavie sociale – le surmoi de contrôle IRL (in real life). La génération numérique est aussi celle qui, avant Internet, a vécu à l’âge des mass-médias promettant à chacun « un quart d’heure de célébrité mondiale », selon le mot célèbre d’Andy Warhol. Josh Freed, observateur canadien des nouveaux modes de vie, oppose « la génération des parents et la génération des transparents » : « La première préserve sa vie privée de manière obsessionnelle, la seconde sait difficilement ce que ce mot veut dire. La Génération Transparente est largement composée de jeunes gens qui ont vécu toute leur vie sur scène, depuis que leur embryon a été photographié par une caméra huit semaines après leur conception. Ils aiment partager leurs expériences avec toute la planète. »

Jadis, dans le monde non numérique, la vie privée était perçue sous l’angle du secret. Elle posait une barrière très étanche, en forme de choix binaire ou/ou : ou une information est secrète à l’exception de quelques proches (familles, amis), ou elle n’est pas secrète et potentiellement connue de tous. L’Internet fait évoluer cette conception de la vie privée comme dissimulation quasi totale : la vie privée à venir dépendra du réseau sur lequel nous échangeons et des personnes qui y ont accès. On aura donc différents niveaux de privacy, c’est-à-dire de confidentialité des informations que nous donnons. La protection de la vie privée verra l’émergence d’outils permettant d’attribuer des degrés de confidentialité à chaque information livrée. Matt Cohler, ancien responsable stratégie de Facebook,observe :« Ma définition du cadre idéal de la vie privée serait que chaque personne […] spécifie totalement quelle information elle veut partager avec quelle autre personne, et aussi quelle information elle veut recevoir des autres. Si tout le monde procédait ainsi, nous parviendrons à une sorte d’équilibre parfait du partage d’information1. »

Si les individus exposent leurs vies privées sur Internet, c’est aussi qu’ils partent du présupposé que les pouvoirs ne doivent pas contrôler ce réseau. La question est donc en partie politique : elle concerne les règles de base de neutralité et de confidentialité dans le nouvel espace public qu’est devenu Internet. Toute innovation technologique comporte des changements, des risques ou des menaces. Il n’est guère utile de spéculer sur les hypothèses les plus noires : l’appareil photo et le caméscope n’ont pas transformé chacun en paparazzi, ni la voiture tous les chauffeurs

en chauffards ! La génération numérique grandit dans un nouvel environnement dont elle apprivoise les codes et identifie aussi les dangers.

 MARKETING ET VIE PRIVÉE : TOUS CIBLÉS, TOUS FLIQUÉS

Un autre spectre est régulièrement agité concernant la vie privée des individus sur le réseau : celui du ciblage et du profilage publicitaires. Entre 2004 et 2009, Internet est le seul média à avoir connu une hausse soutenue de l’investissement publicitaire (5 % à 16,4 %, IAB-TNS Media Intelligence). Et certaines caractéristiques duréseau en font un terrain de choix pour le marketingpublicitaire et respect de l’internaute. Un annonceur cherche toujours à placer sa publicité auprès d’un public correspondant le mieux à son offre. Il dispose pour cela de différentes méthodes de ciblage : socio-démographique (sexe, âge), géographique, temporel (périodicité de certains actes d’achat), contextuel (proximité thématique annonce-contenu), comportemental (surf de l’internaute par centres d’intérêt).

Le droit à l’oubli

Alex Türk, très sérieux président de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), explique : « Je crois avoir montré mes fesses à la Saint-Nicolas, en 1969. Je ne le fais plus depuis. Et je n’aimerais pas que cela me poursuive encore » (Le Monde, 12 novembre 2009). Contrairement aux documents papier qui circulent difficilement et que l’on conserve rarement, Internet est un réseau de circulation et d’accumulation : une donnée qu’on y ajoute ne disparaît pas, sauf suppression expresse, elle peut être très vite dupliquée et archivée en plusieurs endroits. Le numérique assure le flux… et le stock. Or ce que nous faisons et pensons à 15 ou 20 ans n’est pas forcément représentatif de notre état d’esprit à 35 ou 40 ans. En France, un code de bonne conduite a été signé en 2010, notamment par des réseaux comme Copains d’avant. En fait, la plupart des sociétés où l’internaute ouvre un compte nominatif proposent déjà des fonctions de récapitulation et de suppression des informations. Il est probable que les années à venir verront émerger des outils simplifiés de recherche des données personnelles et de demande automatisée de suppression. Daniel Le Métayer (INRIA) observe : « Il ne serait […] pas très difficile de bâtir une technologie universelle utilisable par tous les internautes sur tous les sites pour assurer un contrôle total de ses données personnelles » (Monde, ibid.). Mais en tout état de cause, et comme le rappelle Viviane Reding, commissaire européenne chargée de la société de l’information et des médias : « Les lois européennes sont claires. On ne peut utiliser les informations personnelles d’un individu sans son consentement préalable. » (…)

 

  

(…) Malwares et spywares, pédophiles et nazis…

Les logiciels et programmes malveillants (malwares, spywares, badwares) ont fleuri surl’Internet. Ils ont pour but d’importuner (troll, flood), d’imposer de la publicité, de voler, d’escroquer ou d’espionner : spamming, phishing, pharming, usurpation d’identités, virus, vers, chevaux de Troie, botnet… La liste de ces expériences désagréables esttrès longue ! Le tout premier virus (Creeper) a été créé voici près de 40 ans déjà (1971), sur le réseau ARPANET. Dès l’origine, des informaticiens ont donc su utiliser les possibilités de contagion que confèrent les connexions du réseau. Autre genre de menaces à la sécurité des personnes et effet pervers de la liberté numérique, régulièrement mises en avant par certains médias et les pouvoirs publics : la possibilité pour les pédophiles de contacter des victimes mineures par leNet ou par mobile, l’expression des extrémistes nazis, racistes, antisémites, négationnistes, sectaires, islamistes… Si ces tristes réalités s’expriment, c’est qu’elles existent dans la population : non seulement Internet ne les a pas inventées, mais le réseau permet éventuellement de les identifier, de les circonscrire et de les combattre. Jonathan Zittrain, fondateur de Stop Badware, a montré dans son essai The Future of Internet (2008) que ce thème de la sécurité est fondamental pour l’avenir du réseau. De même que le 11 septembre 2001 a poussé les États-Unis à prendre des mesures qui contredisent leur tradition historique d’ouverture, les mauvais comportements du réseau risquent d’inciter les pouvoirs publics à imposer un contrôle qui serait fatal à son esprit originel. (Le site OpenNet Initiative mesuretoutes les initiatives de surveillance ou de censure des États dans le monde.) De la liberté et de la neutralité d’Internet dépendent les avancées dans le domaine économique, technique, scientifique et artistique. Zittrain défend donc un modèle degouvernance inspiré de Wikipédia, où les internautes doivent faire émerger euxmêmes des règles et des comportements vertueux.(…)

Maîtres ou esclaves du numérique? Benoît Sillard. Editions  Eyrolles.  

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4 Comments
  • azise b
    mai 19, 2011

    Ouf! En apprendre autant d’un jet! Je sens que je suis devenu un peu moins idiot, plus éclairé après avoir lu tout ça et je me suis dit, que la vie privé était peut être devenu vraiment privatisé par ceux la même qui se livrent a tout dire ou presque sur eux mêmes; même si on jamais transparent a soi « m’aime « . Je dirais aussi, que la vie privé, comme les infos, comme le droit a l’oublie, est devenu de la marchandise, de la matière grise qui fait vendre. Si on aborde le délire humain d’un autre côté, en biais, on voit que ce délire est le fluide même des canaux commerciaux et que ce fluide humain, comme des eaux usées doivent évacués et se retraité, comme les eaux pour finir par devenir propre et a la fin, être bu par celui là même qui la produit; on parle de recyclage: pas étonnant que l’époque du bio et de l’écologie soit la prise de tête de notre époque.
    Je pense que la parole, l’existence, était jusqu’à l’arrivé du net, l’imité et qu’il n’y avait que la fiction qui pouvait recevoir le délire de la crise humaine. Cette crise aujourd’hui a moins besoin de fiction pour dire; elle va dans le Matrix et s’exprime a font les ballons, en disant tout ce qui lui passe par la tête. Des milliards de cerveaux se connectent sur le mouve et délirent a max, sur le tout et le n’importe quoi. C’est une force gigantesque et je ne crois pas qu’on pourra l’arrêter. Les révolutions arabes en sont la preuve. Le droit a l’oublie est terminé, comme la vie privé. Enfin pour avoir une vie privé, il ne faut rien dire de soi, où dire le minimum; ne pas exprimé la pensée, la garder puis la diffuser quand on est sure que c’est valable? Peut-être. En tout les cas , le mouve ne sera jamais censuré, c’est impossible aujourd’hui. Ceux qui veulent réguler la folie de la parole,la folie de l’image perdent leur temps.

  • MW
    mai 19, 2011

    Très cher Renaud, la prise de conscience des risques liés aux nouvelles technologies semble enfin prendre de l’ampleur. Il est vrai que les apports et le confort de tous ces outils de communication, largement vantés par une artillerie marketing plus que lourde, nous endorment sur les conséquences de ces nouveaux « fil à la patte ». Les progrès les plus flagrant ne sont-ils pas au niveau de l’ergonomie … qui nous fait oublier la montagne de technologie et de complexité mise en oeuvre. La plus grosse problématique qui perturbe mon regard d’ingénieur (non-expert dans ces domaines) est qu’aujourd’hui, si l’on a déjà du mal à valider qu’un objet remplisse la fonction demandée, comment être sûr qu’il n’en fasse pas un peu plus ? Comment être sûr qu’une donnée censée aller d’un point à un autre ne va pas laisser de traces auprès de l’un des innombrables intermédiaires ?
    Assoupis par la performance technique de nos chers appareils (cher aux deux sens !!), le reveil peut se révéler douloureux. Les exemples de piratage sont nombreux, les solutions réputées « incrackables » il y a encore quelques mois sont déjà obsolètes. Prenez l’exemple des nouvelles procédures de paiement par carte bancaire qui demandent des numéros, des codes, des SMS, … bientôt il redeviendra plus pratique de se déplacer et de traiter avec un humain (quelle horreur !!!). Enfin, en zappant un parallèle qui pourrait avoir du sens avec la « gueule de bois » de l’effondrement du mythe de la maitrise technologique du nucléaire, j’aimerais finir par les conséquences sur notre vie privée. Un petit regard sur l’histoire des moyens de communication donne la part belle à nos histoires amoureuses comme moteur de développement. Le timbre n’a-t’il pas été inventé pour le courrier du coeur, le métro n’était-il pas un lieu de rendez-vous à ses débuts, les premiers téléphones portables n’étaient-ils pas l’arme absolue de l’infidélité, le minitel n’a-t’il pas viré au rose, etc … Aussi est-il sage de ne pas oublier que le courrier a toujours pu être intercepté. Toujours d’actualité : vivons heureux, vivons cachés et pas (peu) connectés !!

  • V
    mai 20, 2011

    Le droit à l’oubli est une abomination monstrueuse. C’est le droit, pour ceux qui ont les moyens de payer, d’effacer tout ou partie des informations, vraies ou fausses, les concernant.

    C’est le droit, pour DSK et son entourage, d’effacer le rapport de cette femme au FMI stipulant que DSK a un comportement violent envers les femmes et que malgré ses compétences en économie, il vaut mieux ne pas qu’il travaille avec des femmes.

    C’est, pour le public, le droit de marcher dans une lemniscate pour l’éternité en répétant les mêmes erreurs. C’est le retour à l’âge ancestral, quand prononcer le nom de Yahvé entrainait une lapidation. C’est la censure dans toute son atrocité et son injustice.

  • Mangeard Philippe
    mai 23, 2011

    « La Transparence nuit à la sincérité des échanges »

    c’est sur cette constatation qu’un groupe d’entrepreneurs a créé en 2010 le premier Club International et Anonyme de recommandations professionnels, JKPM (Join, Know,Present, Mobilize)

    Nous sommes en totale rupture avec les réseaux sociaux habituels :
    • Notre conviction est que l’anonymat est gage de sincérité. La « transparence » de tous les autres réseaux sociaux est clairement pour nous une source de malentendus, de dissimulation d’informations ( les mauvaises !) et temps perdu. La transparence décrédibilise la relation: en restant anonyme, le réseau permet de véritables prises de position, sans frein ni vexation ni dérive collatéraux, ni conflit de génération, ni plafond de verre etc.
    • Un réseau social doit pouvoir choisir ses Membres, définir un objet commun, et disposer de règles de fonctionnement choisies et respectées par tous : nous sommes un des rares réseaux sociaux authentiques, les autres « réseaux sociaux » étant de fait devenus de vrais media sociaux, gigantesques annuaires électroniques enrichis d’images et vidéos.
    • la valorisation de l’Actif Relationnel: c’est un nouvel élément de valorisation d’un capital intangible (cf l’Observatoire national des Actifs immatériels), mais ô combien utile à la conduite des affaires
    • une finalité purement business: on n’est pas là pour gérer sa réputation, faire du référencement ou du recrutement, on y vient dans le but de faire des affaires (mais rien n’oblige à aller au bout des transactions grâce à l’anonymat, rien n’impose la rémunération de la mise en relation mais elle est là aussi pour un partage équitable des bénéfices d’une recommandation efficace ))

    Nous sommes donc totalement en phase avec votre approche internet de la sphère privée, nos codes étant les vôtres pour notre approche de la sphère professionnelle.

    Nous avons été invités à présenter notre paradigme au G8 de l’internet, E-G8, demain et mercredi à Paris, et nous espérons beaucoup des échanges attendus.

    Bien sincèrement,
    Philippe