Relaxé en appel dans l’affaire de l’Angolagate, Charles Pasqua s’était dit « soulagé » en fin de semaine dernière, tout en prévenant déjà que le dossier aurait des « conséquences« . Avant de confirmer, lundi, qu’il ne comptait pas s’en tenir là…
Ni une, ni deux, le sénateur UMP prévenait ainsi, mardi, dans les colonnes de France Soir: « Je vais attaquer. D’abord, je vais demander une enquête sur la responsabilité personnelle des juges, à commencer par Philippe Courroye et Jean-Baptiste Parlos. Pour cela, j’étudie avec mes avocats la meilleure démarche juridique possible. S’agissant des politiques, les Alain Juppé, Hervé de Charette, Charles Millon, Dominique de Villepin et consort, qui ont menti sous serment, je compte déposer plainte contre eux. De toute façon, je vais me retourner contre l’Etat. J’ai subi un préjudice considérable qu’il va falloir réparer. J’ai attendu plus de dix ans, mais le moment est venu de me rendre justice ». Ces magistrats sont, respectivement, le juge d’instruction qui a mené l’enquête et le président du tribunal correctionnel, qui a condamné Charles Pasqua en première instance.
Ces propos au canon extraits d’une longue interview, -qui a fait sensation-, réalisée pour France Soir, par le journaliste Ayri Routier, ont déclenché la fureur de l’ancien patron des Hauts-de-Seine, qui les a démentis en bloc, affirmant qu’il ne les avait jamais tenu en ces termes, exigeant, du coup, la publication, le lendemain, d’un rectificatif dans les colonnes du quotidien.
Or la colère du vieux sénateur redouble depuis hier, avec la publication, dans les colonnes de VSD, cette-fois-ci, d’une interview, à l’exacte même tonalité et dont le signataire, -abrité cette-fois-ci sous un pseudonyme- se trouve être le même journaliste, Ayri Routier, qui s’illustra en 2007 en publiant sur le site du Nouvel Observateur le vrai-faux SMS de Nicolas à Cécilia Sarkozy : ténébreuse et croquignolesque affaire.
France-Soir et VSD ont ainsi hébergé, -sans le savoir ?-, un entretien du même tonneau, quasi cloné, d’un Charles Pasqua qui, remonté comme un ressort, compte adresser également à l’hebdomadaire un démenti du même ordre.
Au-delà du caractère exotique du procédé, qui consiste à dupliquer pour ainsi dire un entretien d’un haut responsable politique, se pose la question de la véracité des propos en question. Charles Pasqua a-t-il dérapé, en menaçant de poursuivre la terre entière, dont un procureur et un président de chambre ? Ou bien son intervieweur a-t-il pris quelques libertés avec les déclarations (ou les arrières-pensées) du sénateur UMP?
Interrogé, Ayri Routier précise que cette interview a non seulement été enregistrée, (contrairement aux habitudes ancestrales du sénateur UMP, qui a toujours eu pour règle de refuser d’être enregistré), mais que ceux-ci sont conformes aux propos de l’intéressé. Lequel n’aurait d’ailleurs pas demandé à relire l’entretien.
Seule réserve, de taille, concédée par le journaliste : la liste des personnalités visées dans cet entretien par Charly le flingueur. Lequel aurait ciblé Dominique de Villepin, Alain Juppé et….«Consorts»…Consorts? Sous cette dénomination fleurissent alors une liste de noms susnommés. Qui ont mis Pasqua en pétard, ne les ayant jamais cités avec une telle précision, selon son entourage. Dérapage d’un vieux briscard de la polituque, interprétation journalistique, lecture subliminale de la pensée pasquaienne ou exercice de psychanalyse politique? Rayer la mention inutile.
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mai 13, 2011
Lu votre profil. Quand on se veut un monsieur propre de la presse média, on évite de faire des fautes d’orthographe.
Bonne chasse !
mai 13, 2011
Cesta
Vous n’avez que cela à dire sur Pasqua? Pauvre type!
mai 13, 2011
N’avait qu’à pas donner d’interview à la Pravda française du soir. Ce journaliste pourquoi a t il encore sa carte de presse? De plus la dernière conf de presse de Pasqua avait accouché d’une souris. Si Charly est depuis peu innocenté, qu’il coule ses vieux jours sous la pinède, avec grillons et Ricard.faudrait pas qu’il rate sa sortie.
mai 13, 2011
M. Pasqua veut donner des leçons alors qu’il n’a en réalité pas d’accent, comme nous l’avons révélé sur enquête & Débat : http://www.enquete-debat.fr/archives/il-mene-les-francais-en-bateau-depuis-40-ans-charles-pasqua-na-pas-daccent/
Bizarre, la presse qui relaie les scoops qui n’en sont pas de Mediapart, n’a pas relayé cette information qui en dit pourtant très long sur :
– les journalistes et notamment les journalistes politiques dont beaucoup sont au courant mais qui ne disent rien
– les politiques et ce que certains sont prêts à faire pour leur image
– la primauté de l’image sur le fond
mai 13, 2011
Tout le monde connait la grande probité de Pasqua et consorts…
mai 16, 2011
Monsieur Revel, je profite de votre blog Immédias pour vous demander solennellement aux journalistes français de parler des déviances condamnables de nos élus. Ce qui arrive à DSK , c’est triste mais ca m’a fait aussi grand mal.Je voudrais connaitre tout ce que dit le « OFF »(par exemple la vidéo avec Tristan Bueno?) quand il concerne les déviances sexuelles, la drogue et autres pratiques interdites.Arrêtez de jouer le jeu des nos élus sous prétexte qu’on est en France, le pays du libertinage (ce qui est faux).La justice américaine est exemplaire la dessus. J’ai entendu Mr Le GUEN dire à France inter qu’il connaissait plein de déviants connus à droite et à gauche… faites une enquête car je ne supporterais pas qu’un élu soit délinquant. Un délinquant ne peut représenter le peuple.
Pourriez vous faire un sujet la dessus?