C’est une belle histoire, comme dit la chanson de Michel Fugain. Une bluette à l’eau de rose (frelatée) comme la littérature en papier glacée les aime. Voilà des semaines que TF1 et France 2 nous matraquent de bandes-annonces en vu du mariage du siècle monégasque. Des semaines que Jean-Claude Narcy et Stéphane Bern enrubannent cet événement de propos ripolinés à se tordre de rire. Des semaines enfin que ces deux grands médias s’escriment, au nom de stratégies marketing et d’audience, à maintenir les apparences, contre toutes les lois de la gravité du journalisme le plus élémentaire.
Pour être honnête, l’Express a longuement hésité à publier hier matin sur son site un article relatant, sobrement et sans s’étendre, une suite d’accrocs, d’ordre privé, intervenus dernièrement entre le prince Albert et sa dulcinée, Charlène Wittstock. Epiphénomène? Christophe Barbier et moi en avons longuement débattu avant d’estimer que ce que tout le monde taisait depuis des jours, en se rengorgeant, – à savoir des rumeurs plus qu’insistantes sur l’état des relations de ce couple -, pouvait être rendu public, dés lors que ce dernier jouait depuis des mois de cette même vie privée avec des médias d’une complaisance coupable. L’amoncellement de sujets, ruisselant de démagogie et de béatitude crasse, à la gloire de ce couple est proprement sidérant! Sanctuarisée, Monaco serait donc une citadelle intouchable et son premier locataire, le prince Albert, à l’inverse de nos hommes politiques, une icone tout aussi intouchable. Surréaliste.
Il faudrait donc que la presse et les grands médias audiovisuels acceptent sans mot dire un scénario vendu clé en main par une principauté transformée en une île enchantée. Il faudrait qu’au nom d’une règle non écrite, qui veut qu’on ne touche pas au mythe (racorni) d’un royaume d’opérette, la presse écrite et audiovisuelle accepte cette histoire, sans la moindre distance et le plus petit regard critique. On ne touche pas au Rocher.
N’est-ce pas prendre les lecteurs ou les téléspectateurs pour des gogos que de leur conter des fariboles, quand en 2011 la vie d’un couple, fut-il princier, n’est pas forcément exempt de zones d’ombre? Stéphane Bern s’offusquait ce matin, dans les colonnes du Parisien, qu’on puisse s’attaquer à la vie privée d’un prince Albert exemplaire? Mais n’est-il pas plus grave, journalistiquement, cette-fois-ci, que d’emmener le téléspectateur dans des délires imaginaires? N’y aurait-il pas une autre manière de rendre compte de cet événement, sans tomber dans l’omerta et l’hagiographie sirupeuse? TF1 et France 2 ne sont pas, jusqu’à preuve du contraire, chargés de la communication de cette Principauté. Et il n’y a donc aucune raison pour que l’on n’applique pas à cette retransmission les règles d’objectivité, de distance et de mise en perspective qu’on exige de tout journaliste dépêché sur le terrain. Quel qu’il soit.
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juin 29, 2011
Evidemment. Quiand on imagine les moyens humains et financiers mis en oeuvre par tous les média condescendants, sans garantie d’audience. Concentrons nous plutôt sur la libération des otages français d’Afghanistan et le remaniement ministériel.
juin 30, 2011
par ce temps de crise combien de personnes on travaille sur cet evenement combien encore vont travaille car il y a l avant pendant & l apres eh bien de nombreux interimaires beaucoup de societe de manutention & autres etc
juin 29, 2011
Renaud, Les vacances à Monaco c’est rapé pour toi au moins pour les 50 prochaines années. Essayes Bruay en Artois…
juin 30, 2011
Enfin un papier qui tranche avec la bibliothèque rose sirupeuse des autres magazines…bRAVO…
juin 30, 2011
Mauvaises langues, la jalousie est un vilain défaut m’a t-on toujours appris!!!
juin 30, 2011
Bravo Renaud! On n’en peut plus de ces pantins.
juin 30, 2011
Bon article monsieur Revel, très bon même. Rien a dire, c’est ce que je pense.
juillet 2, 2011
La question que soulève votre article est tout à fait intéressante bien que les petits, vrais ou faux, soucis du futur couple princier ne soient quand même pas de nature à bouleverser le monde.
Mais si effectivement, il existe « une autre manière de rendre compte de cet événement, sans tomber dans l’omerta et l’hagiographie sirupeuse » que vous dénoncez à juste titre, soyez vigilant à appliquer cette consigne « d’éthique » à tous les sujets que vous traitez.
J’ai lu de vos commentaires, sur d’autres événements »privés », d’un sirupeux, d’une complaisance et d’une subjectivité qui confinent à l’adoration béate que vous reprochez à France 2 et TF1.
juillet 3, 2011
en plus dêtre gôche bien pensante friquée REVEL est jaloux ,aigri bref un journaliste ……..FRANCAIS!!
le journalisme à la française est au bord de dépôt bilan avec ce genre de neu neu journalistique!!
REVEL excuse DSK ( de ces frasques américaines sans réserve mais pas ALBERT !!
dérisoire TERRIBLEMENT …………dérisoire!!
La maison du procureur BARBIER est en danger!!
pourquoi le papier écrit ne se vend il plus???
interrogez vous BARBIER au lieu de vous paroder dans les médias du petit microscome parisien du matin au …………soir!!!!!!!!!!!!!!
allo maman bobo
juillet 3, 2011
On était vraiment chez les « bisounours » pendant la retransmission de l’évènement…sauf que le prince n’avait ni le regard ni l’attitude d’un mari énamouré :je l’ai trouvé d’une froideur à l’égard de sa fiancée que le protocole ne lui imposait pas ;tout « Monseigneur » qu’il est,il aurait pu (et dû) avoir un geste tendre lorsque Charlène a laissé coulé une larme à la chapelle …A mes yeux,tout ceci ne respire pas le bonheur!
juillet 5, 2011
tout à fait de cet avis, ce monsieur paraissait très content de lui, enfin Elle à dit OUI, ouf. j’ai eu la même réaction lorsque les larmes ont coulées dans cette petite chapelle très intime. Mais Il n’a sûrement pas compris pourquoi. Pas un geste tendre. Il aurait pu tenir le mouchoir et lui faire un baiser. Mais rien que de la froideur. Je voudrais bien qu’elle le plaque en afrique du sud, ce goujat qui cache ses enfants.
juillet 6, 2011
Il y a quelque chose d’indécent dans tout cela.
Pendant que l’Europe tente de lutter contre l’évasion fiscale, la fraude et , la corruption, les chefs d’états viennent traiter en égal le dirigeant d’une paradis fiscal.
Monaco n’est rien. Ce pays n’existe que parce que la Société des bains de mer permet de faire circuler, engranger et mettre à l’abri de l’argent.
juillet 6, 2011
ok le peuple a besoin de réver…. mais ce lustre est indécent pour le peuple qui se demande comment finir ses fins de mois. Monaco les préoccupations de ces gens sont à 10000 km des miennes et ne m’intéressent pas! Par contre j ‘ai du subir les reportages présentés par la majorité des chaines TV il m’a fallu chercher pour en trouver une qui diffusait autre chose que le mariage médiatique de ces 2 tourtereaux
juillet 6, 2011
la fermete de votre article peut plaire; on regrette seulement qu’aucune référence ne soit faite à Bernard Langlois, Journaliste répudié, pour avoir avant vous – et à juste titre – qualifié le caillou de royaume d’opérette (au moment de la mort de grace kelly, il signalait qu’un autre événement d’importance avait eu lieu :l’assassinat le même jour de Bashir Gemayel qui n’était alors que le président en exercice du Liban)
le parallélisme entre ce qu’il disait alors et vos propos ( jusque dans les expressions que vous employez) est d’évidence pour qui a un peu de mémoire.
un hommage, entre pairs, à ce journaliste n’aurait pas été de trop à la lueur de la teneur de votre article d’une part et du prix qu’il a eu à payer d’autre part;