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On ne change rien ! Malgré les audiences du journal de 20 heures en baisse et une campagne présidentielle remportée par France 2, – une chaîne qui s’est offerte une nouvelle fois, hier 8 mai, le luxe de damer une nouvelle fois le pion à sa concurrente, à l’occasion de la retransmission des cérémonies officielles-, le PDG de TF1 Nonce Paolini dit ce matin, dans les colonnes du Point, avoir renouvelé sa confiance à la direction de l’information de la chaîne, incarnée par Catherine Nayl  et Laurence Ferrari. « Catherine Nayl est là et elle restera », annonce-t-il. Quant à Laurence Ferrari, il dénonce « l’acharnement » d’une « presse de caniveau » dont elle serait victime.

La télé, c’est comme politique : quand les sondages et les audiences piquent du nez et que l’on ose la question, tabou, (Sarkozy, Ferrari), c’est la faute aux journalistes. Classique. Les journaux sont régulièrement traversés de crises et de remises en cause internes. Un directeur chasse l’autre. Christine Ockrent a du quitter l’Express, chassée au terme de violents désaccords avec la rédaction. Denis Jeambar, en rupture avec son journal, en fit de même dans un contexte tout aussi tendu. Et Christophe Barbier doit parfois affronter, dans un climat de saine franchise, les critiques ou les remarques de ses journalistes. Il en va ainsi de ce métier et de la vie de nos journaux. Pas un titre n’échappe à ces éruptions régulières, qui témoignent d’une franche vitalité. A l’inverse : évoquer les contre-performances de TF1 ou le statut de tel journaliste, icone de cette même chaîne, confine alors au complot ou à l’entreprise de démolition : aborder ces questions-, qui sont pourtant sur toutes lèvres-, c’est alors passer à l’ennemi.    

Poursuivons. Face à ce c:limat pour le moins instable, le patron de TF1a annoncé par ailleurs qu’une cellule de réflexion chargée de plancher sur d’éventuels remèdes, venait d’être créée.

Droit dans ses bottes, Nonce Paolini semble ainsi vouloir ne pas donner le sentiment d’un quelconque plan Orsec, quand bon nombres d’indicateurs virent au rouge vif. TF1 peut-elle accepter, sans broncher et en laissant les choses en l’état, que le journal de 20 heures de France 2 gravisse chaque jour une marche de plus qui le rapproche du moment où il prendra le leadership sur son voisin? Difficile à entendre. TF1, qui a fait de l’information le socle historique de sa réussite passée, jusqu’à ce que l’on limoge celui qui en avait été le principal artisan, jusqu’au 13 juin 2008, Robert Namias, ne peut pas accepter durablement de se faire ainsi entamer par un concurrent, dont la presse salue chaque jour les avancées et les performances.

Il y a donc à une crise à TF1. Sauf à considérer que pour cette chaîne l’information soit désormais un genre mineur, seule une réforme en profondeur semble en mesure de redresser la barre. Les anciens sorciers de TF1, -Etienne Mougeotte, Robert Namias, Charles Villeneuve-, décapités, leurs successeurs n’ont pas su trouver,  à ce jour, l’alchimie gagnante.

Il y a de cela trois ans,déjà  inquiet du manque d’allant de la chaîne qu’il dirige, Nonce Paolini avait fait appel à l’ancien PDG de RTL, Axel Duroux, pour le seconder : la greffe n’avait pas prise et l’intéressé avait du quitter la chaîne à peine installé. L’actuel patron de TF1 va-t-il devoir se renforcer à la tête de l’entreprise, à défaut de sanctionner les hommes et les femmes en place? C’est d’ici à la fin de l’été que le donjon de «la Une» devrait accoucher de sa réforme.