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Journaliste médias: une espèce à éliminer!

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Vous n’êtes ni au standard d’une centrale nucléaire, ni à celui d’un laboratoire de recherche ultra-sensible ou aux portes de je ne sais quelle entreprise protégeant des données supra-confidentielles,  mais bien sur le palier d’une chaîne de télévision. Attention danger! Bienvenue au monde de l’omerta, de l’instrumentalisation, de l’intimidation et du dénie de réalité. Bienvenue à TF1 ou France Télévisions, des entreprises de communication, (que ce mot est mal adapté) claquemurées derrière une solide langue de bois et des pratiques d’un autre âge.

 

Est-ce une tradition héritée du BTP,  le métier d’origine du groupe Bouygues, propriétaire de TF1? Toujours est-il qu’approcher cette chaîne retranchée sur elle-même et arcboutée sur ses ergots, depuis sa privatisation en 1987, ce que je n’ai cessé de faire depuis plus de 25 ans, suppose une solide réserve d’abnégation. Postulat de base : le journaliste est par définition suspect. Toute information divulguée sur cette chaîne, sans l’imprimatur de son PDG, est ainsi souvent synonyme de contre-vérité. Nombre d’allégations se traduisent par des réactions  irritées ou volcaniques et par des démentis assénés: tout va bien, circulez, il n’y rien à voir ! 25 ans que cela dure.

Contestant une information, en son temps, l’ancien PDG de TF1, Patrick Le Lay, décrochait son téléphone et vous passait une avoinée : l’échange était vif  et le plus souvent, nous nous raccrochions au nez, jusqu’à la prochaine escarmouche. Un sport comme un autre. Je me souviens avoir écrit bien avant l’heure que le torchon brûlait entre cet ancien dirigeant de TF1 et son actionnaire, en raison, notamment, des retards stratégiques pris par cette chaîne sur la TNT : ni une, ni deux, j’eu droit à un coup fil furibard du premier et à un démenti catégorique du second, avant que Patrick Le Lay ne prenne le chemin de la sortie quelques semaines plus tard pour cette même raison.

 

Nonce Paolini procède différemment. L’actuel PDG de TF1 qui se défie des journalistes, dès lors que ces derniers ont l’outrecuidance d’évoquer des questions aussi prégnantes et cataclysmiques que l’érosion du journal de 20 heures ou le chapitre du remplacement de Laurence Ferrari, téléphone directement à mon respecté directeur, Christophe Barbier, ( qu’il a tenté de joindre, hier) ignorant sans doute que la relation entre un patron de journal et ses journalistes n’est pas celle d’un patron de chaîne avec ses collaborateurs : il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette entre Christophe Barbier et ses journalistes. Comme il n’y pas moins de complicité, à cet égard, entre lui et moi.

 

Démentir toujours, échanger, partager, se confier, extrapoler, jamais: Telle est ainsi la ligne de communication de TF1. Rien n’est donné, tout est verrouillé. Laurence Ferrari sur le départ ? De quoi parle-t-on! Elle est là pour l’éternité, nous disait-on il y encore deux mois!

 

Martin Bouygues et Nicolas Sarkozy se sont entendus, (nous sommes en 2007) pour l’installation de l’ancien patron des Echos, Nicolas Beytout, à la tête de l’information de TF1, écrivions-nous alors? Hallucinations, divagations, errements journalistiques ! Sarkozy, lui-même, confirmera en privé son implication. Et il faudra l’opposition de la rédaction  pour que l’opération avorte, à l’époque des faits.

 

Laurent Delahousse en négociation pour le fauteuil du 20 heures ? Là encore, inventions, fantasmes et fariboles. C’est un fantôme dont on parle et un roman que l’on écrit. Il serait pourtant si facile d’évoquer ce chapitre si banal sans tomber dans une guerre de communiqués et de tranchée.  

 

Bref, journaliste médias vous avez toujours tout faux. S’entretenir avec le PDG de TF1 est ainsi plutôt exotique. Passées les remontrances sur quelques-uns de vos articles, dument recensés, Nonce Paolini vous dresse le portrait enjolivé d’une chaîne au mieux de sa forme: l’exercice n’a rien de désagréable, car l’homme peut être charmant et drôle. Mais il vous reste, une fois l’échange terminé,  le sentiment diffus d’être pris un peu pour un bel ignorant. A défaut d’autre chose.

 On a également ce même sentiment du côté de la maison d’en face, France Télévisions. Là aussi, l’entreprise ressemble à s’y méprendre à un ministère. Tout y est feutré, rien n‘y est dit, tout y est mesuré, corseté, pesé au trébuchet. Alors que Tout-Paris bruisse de grandes manœuvres à venir et que de l’Elysée au ministère de la Culture et de la Communication, en passant par Matignon, on vous explique que l’heure du bilan va sonner pour France Télévisions, avec le vote, à l’automne, d’un projet de loi redistribuant les cartes et les mandats des PDG de l’audiovisuel public, on affiche dans cette maison un éternel discours pour le moins décalé et surréaliste.

 Il aura fallu que Patrick de Carolis et Patrice Duhamel craquent, sous le précédent  quinquennat, pour que la façade de France Télévisions se fissure. Et pour que tout ce que la presse écrivait depuis des mois sur l’état des relations entre Nicolas Sarkozy et le tandem dirigeant de France Télés,  éclate enfin au grand jour et se vérifie cruellement.

 Ainsi vont ces maisons, habitées par des colonies de journalistes, mais soumises à des règles d’opacité et de secret contraires à  l’exercice même de ce métier. Il serait temps que ces entreprises de spectacle entrebâillent leurs portes et acceptent d’entretenir avec le monde qui les entoure et les observe, des relations responsables, adultes et dépassionnées. La presse n’est pas là pour faire la communication de ces entreprises et de leurs dirigeants. Tout comme elle n’a pas vocation à démolir TF1 ou France Télés.

« Révérence face au pouvoir, prudence devant l’argent, cette double dépendance de la presse  française crée déjà les conditions d’un pluralisme rabougri  » écrivait Serge Halimi en 2007.  TF1 et France Télévisions se vivent comme des institutions, des cathédrales, intouchables.  Or la presse est là pour raconter, relater, gloser, feuilletonner, bien ou mal, et c’est en cela qu’elle remplit son rôle. C’est sa raison d’être, sa liberté. Et si désaccord il y a, tout cela devrait pouvoir s’aborder et s’expliquer en bonne intelligence. Mais ce n’est pas le cas.

L’épisode qui nous occupe devrait prêter à sourire, tant cette « affaire » Delahousse est devenue grotesque par l’ampleur qu’elle prend. Je devrai être le premier à m’en abstraire, me direz-vous et vous auriez raison. Quel intérêt ? Mais au nom du long propos précédent, que je viens de développer et de l’incohérence du contexte, je crains d’être obligé de continuer à chroniquer. Parce que la futilité du sujet m’amuse.  Que l’onde de choc qui en découle me sidère. Et parce que  c’est  mon job.      

 

 

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4 Comments
  • carofo
    juin 12, 2012

    Du grand Revel, une nouvelle fois, dans un bel exercice d’auto-justification et de victimisation. Quoi, le tuyau Delahousse était percé ? Pas la peine d’en appeler jusqu’à Serge Halimi (!) pour dire qu’on s’est trompé. Ou, mieux, qu’on a (encore) raconté n’importe quoi.

  • phoenix
    juin 12, 2012

    Renaud Revel essaie une nouvelle fois de se placer au dessus de la mêlée alors qu’il fait pourtant partie du même système opaque qu’il cherche à condamner.
    L’espèce des journalistes médias n’est pas à éliminer mais elle doit faire son examen de conscience et se remettre profondément en question. Dans la futilité de l’épisode Delahousse, elle est en première ligne en inondant le net de rumeurs aussi simplistes que contradictoires et elle s’étonne ensuite que les portes des entreprises audiovisuelles se referment. J’attends aussi qu’une chaîne de télévision lance une véritable émission destinée à décrypter le fonctionnement de la presse écrite. Il y aurait peut-être aussi de quoi dire sur l’Express notamment…

    Prenez garde Renaud Revel au retour du boomerang. Vous vous êtes déjà trompés dans plusieurs de vos annonces et vous ne vous en êtes jamais excusé. Jamais. Comme le reste de vos confrères incapables de reconnaître leurs erreurs…

  • ChristopheNYC
    juin 12, 2012

    Eh bien , moi je dis qu’il a raison, mille fois raison de dénoncer les pratiques de ces vieilles chaînes !
    Pratiques d’un autre âge, cooptation, nominations secrètement décidées au Château.
    Pendant ce temps, on regarde ce que l’on a envie sur le web, et les audiences chutent.

  • colombey
    juin 12, 2012

    Mr REVEL

    Vous évoquez un journalisme idéal , indépendant qui réchauffe le coeur …

    Je l’ ai rencontré à l’ époque où Mitterrand est arrivé avec sa cohorte d’anciens soixante huitards, placés à
    l’ Education nationale pour « socialiser » les enfants ( voie suivie par Hitler avec ses jeunesses et Staline avec ses pionners; avec la présence de 4 ministres communistes, pas de quoi s’ étonner !) .

    Un grand journaliste a alerté à l’ époque l’ opinion de façon « audible »… dans un livre intitulé « Quand la rose se fanera » …sur l’ épuration qui allait sévir en haut de
    l’ Etat et dans les médias .

    Comme vous le dites

    « Révérence face au pouvoir,
    prudence devant l’argent***,…..
    cette double dépendance de la presse française crée déjà les conditions d’un pluralisme rabougri » citant Halimi .

    Mon journal favori de l’ époque avait bien résisté au nouveau pouvoir mais…

    -d’ une part , il n’ était pas en phase avec la conception inculquée à Mitterrand par son cher ami Allende:

    « Pour un journaliste de gauche le devoir n’ est pas de servir la vérité mais la révolution ».
    Combien de journalistes de gauche actuellement ?

    et surtout, d’ autre part, était, comme vous le dites, tributaire de la régie publicitaire aux mains de Havas à la tête de qui fut placé…le propre chef de cabinet de Mitterand,

    …. ce journal finit, aprés 10 ans de résistance et le départ de son animateur , par devenir … » oeucuménique !

    Continuez à porter un regard sainement critique sur notre monde , les gènes parlent d’ eux mêmes .

    Cordialement

    Colombey

    N B :

    *** L’héritage de Mr Bleunstein créateur de la publicité
    en France (et du groupe PUBLICIS) ayant été en partie dévolu à sa fille : Mme Badinter , on ne s’ étonnera pas du bel ensemble obtenu par la Gauche dans sa virulente campagne médiatique contre un Président, élu pourtant démocratiquement, par les Français.