On apprend, par un communiqué, que l’Elysée a donc approuvé la nomination par le CSA de Marie Christine Saragosse à la tête de l’Audiovisuel Extérieur de la France, cette entreprise, usine à gaz, qui coiffe, notamment, rassemble RFI et France 24. Adoubée par le cabinet de François Hollande, cette ancienne présidente de TV5, va donc remplacer Alain de Pouzilhac à la tête d’une maison cornaquée de près par l’Elysée et le Quai d’Orsay.
Cet épisode mérite quelques lignes. C’est en effet la toute première nomination dans l’audiovisuel de l’ère Hollande. Or et compte tenu des propos définitifs du candidat durant la campagne des présidentielles, -qui promettait une transparence totale et une rupture avec les pratiques précédentes-, on était en droit d’attendre une nomination exemplaire.
Ce ne fut pas le cas. Expédiée en 48 heures, la nomination de la candidate choisie et désignée par l’Elysée relève de la simple mascarade. Relégués au rôle de figurants ou de faire-valoir, les postulants, appelés à plaider leurs dossiers devant un CSA attentif, auraient du vite comprendre que ficelée par l’Elysée cette affaire était pliée de longue date. Marie-Christine Saragosse n’est pas en cause: précédée d’une bonne réputation, ce serviteur de l’Etat, comme l’on dit, est unanimement respectée et le CSA ne s’est pas humilié.
Ce qui nous chagrine, en revanche, c’est ce simulacre qui consiste à vouloir nous faire croire que la nouvelle équipe en place à l’Elysée laverait plus blanc que la précédente. Et que passée grossièrement au tamis du CSA, une nomination, telle que celle-ci, aurait bien meilleure allure qu’une désignation directe par le chef de l’Etat.
En vérité, personne ne s’y est trompé, sauf les malheureux envoyés au casse-pipe devant le CSA. Car à peine sortie du bois, il y a quelques semaines, la candidate Saragosse apparaissait bien avant l’heure comme celle que l’on parachutait de l’Elysée pour prendre, immanquablement et sans coups férir, la tête de l’AEF. Ce qui est fait.
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septembre 12, 2012
Excellent, M. Revel.. » Moi président je ne nommerai pas les présidents de chaînes de télévision publique.. ». Et voilà le travail ! Vous l’avez parfaitement démontré. Faîtes ce que je dis, pas ce que fais. »Et si Sarkozy avait raison ! ».