L’un des courants de l’UMP, -la Droite forte-, par la voix d’un jeune boutefeu du sarkozysme, Guillaume Peltier, a interpellé hier et en ces termes martiaux la direction du parti présidé par Jean-François Copé : «Il faut démocratiser les chaînes du service public, assurer la pluralité des sensibilités politiques dans les rédactions et libérer l’information». Diantre. Et comment ? « En garantissant l’embauche de journalistes de droite ». Et d’ajouter que les journalistes de droite, «comme Eric Zemmour, Eric Brunet et Elisabeth Lévy sont trop peu représentés dans l’audiovisuel français».
Après avoir été longtemps accusés, en 2007, de rouler pour Nicolas Sarkozy, puis en 2012 de faire le lit de François Hollande, voilà que les journalistes de l’audiovisuel public sont accusés maintenant, par ce penseur de l’UMP, d’être pratiquement encartés au PS. L’intéressé, qui ne lit apparemment pas la presse, -laquelle, de Libération au Point, en passant par l’Express, Le Nouvel Observateur ou Le Monde, se montre depuis quelques semaines particulièrement critique à l’égard d’un François Hollande encalminé dans les sondages-, et regarde ou écoute télévisions et radios d’une curieuse manière, semble vivre dans la nostalgie d’une période révolue : celle qui voyait par le passé, (1981-1986-1995), la gauche, comme la droite, pratiquer allégrement le « spoil system » à chaque alternance politique. Voici donc Zemmour, Brunet et Lévy définitivement estampillés, (qu’en penseront-ils, au passage ?) et les rédactions de France 2 et de France 3 durablement étiquetées. Tout cela, bien sûre, témoigne d’une complète méconnaissance de ce métier et des journalistes qui le composent, ainsi que d’une cécité qui confine à la bêtise.
On se souvient encore des étiquettes accolées il y a encore quelques mois à David Pujadas ou Thierry Thuillier : le premier était soupçonné d’avoir l’oreille de Nicolas Sarkozy et le second d’avoir été imposé directement à la direction de l’information de France Télévisions par Claude Guéant. Autant de fadaises mal vécues, à l’époque, par les intéressés. Sur quoi reposent les allégations de Guillaume Peltier ? Sur du vent et une montagne de clichés racornis. Il faut écouter aujourd’hui France Inter pour se rendre compte que cette station, qualifiée «de gauche », dispense une information aucunement complaisante à l’égard de l’équipe Hollande. Bien au contraire. Même chose pour les journaux de France 2, qu’il serait scandaleux de qualifier de partisans.
Ces déclarations à l’emporte-pièce et cette exigence de quotas de journalistes « de droite » sont d’autant plus insultantes que cela fait plusieurs années maintenant que les rédactions de l’audiovisuel public se sont affranchies du politique. Finie l’époque qui voyait le PS et le PC composer les organigrammes des chaînes et des rédactions. Et la droite chiraquienne, puis balladurienne, modeler à leur guise ces mêmes rédactions. Les plus anciens se souviendront d’Alain Peyrefitte : Ministre de l’information du général de Gaulle, il avait imaginé un jour installer ses appartements à la Maison de la radio, juste au-dessus des rédactions de France Inter et de RFI, le tout afin de mieux les contrôler. Mais De Gaulle, dans un éclair de lucidité, s’y était fermement opposé. Je ne suis pas sûre que notre impayable Peltier trouverait aujourd’hui l’idée farfelue…
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octobre 3, 2012
Si PUJADAS et de droite, Jeanne d’ARC est mon beau frère!!!!MDR
octobre 3, 2012
Un Quota de journaliste de DROITE, celà fait vraiment sourire …
Pour s’en convaincre, il suffit de voir les efforts de certains citoyens français, issus de l’immigration à qui l’on reproche très justement de ne pas apporter la contradiction sur les télés aux extrémistes !
Toutefois, impossible de passer sur une chaîne à grande audience, pour simplement montrer au peuple de France une autre image, visant à montrer que nous ne sommes pas tous des « voleurs de poules et de mobylettes » …
Aussi, comment ne pas s’impatienter, en observant que nous sommes pas moins de 17 millions de personnes, vivants en France, issus de ces vagues d’immigration qui ont construits plus de la moitié des pavés, bâtiments et autres réseaux autoroutiers de Paris ? ( Chiffre déterminé en croisant les fichiers INED – INSEE, sur le patronyme, donc en intégrant les mariages mixtes, seconde, 3ième et 4ième génération ).
Et, qu’en face, on subit la vindicte constante de quelques poignées de xénophobes, s’employant à continuellement à nous réduire à des extrémistes. Extrémistes qui on beau jeu d’associer le terrorisme à l’islam, puis les islamistes aux musulmans, puis le musulman à tout individu ayant un patronyme à consonance étrangère …
Ceci étant, nombreux sont les citoyens, de tous bords politiques, à être convaincus qu’il est plus qu’urgent de redonner du sens à notre unité nationale. De redonner des couleurs à notre Marianne.
Toutefois, nos amis journalistes si objectifs, font continuellement barrage, y compris lors de ces fameux débats sur l’intégration, immédiatement relayé par le faux débat sur « la laïcité et islam ». Et plus encore, actuellement lorsque l’on voit certaines couvertures de magasine reprendre en écho certains raccourcis extrémistes et xénophobes, du style : »Faut-il avoir peur de l’Islam ? » … un mot déjà, en lui-même, si péjoratif dans nos esprits.
A croire qu’une poignée de journalistes serait justement payés pour faire barrage et que les autres n’osent rien dire pour qu’une information objective et pas seulement à coloration xénophobe puisse être enfin rendue publique !
Très Cordialement.
octobre 3, 2012
C’est vrai Mr Revel, c’est une vue de l’esprit et il n’y a aucun lien de cause à effet.
Les journalistes votent massivement à gauche, voir extreme gauche mais ils restent impartiaux…
Dans une école de journalisme, on a meme voté 100% Hollande.
C’est vraiment représentatif, comme pourcentage, des électeurs Français.
A l’écouter, Mr Plantu a l’air de voir les choses autrement :
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=QxZH_q7P4tU