http://www.youtube.com/watch?v=RlyV5ykUD_M
C’est un « Yes » triomphant. Et il claque depuis quelques heures en couverture de Libération. A l’unisson, les médias français ont salué la réélection de Barak Obama, l’élu de cœur d’une profession tout acquise depuis quatre ans au locataire de la Maison Blanche.
Les journalistes Français ont-ils « roulé » pour Obama ? Bien évidemment, oui. Comme ils ont accompagné, à quelques exceptions près, l’ascension de François Hollande, tenant l’encensoir. Avant de le porter à l’Elysée dans le secret des urnes: selon une enquête réalisée par l’institut Harris-Interactive, au lendemain de l’élection présidentielle, 74% des journalistes confiaient avoir voté pour le candidat socialiste.
Et c’est une profession à la sensibilité démocrate qui a succombé, à l’image de l’opinion, à la magie d’un dirigeant politique américain ripoliné par la presse.
En témoigne ainsi la tonalité très « obamaphile » de la presse et des différents reportages réalisés ces derniers jours sur la campagne Américaine et diffusés tantôt sur Canal+, tantôt sur France 2, sous les signatures respectives de Laurence Haïm et Marie Drucker : des sujets de qualité, mais très connotés, qui faisaient peu de cas d’un Mitt Romney que très peu de journalistes ont tenté de percer, de décrypter, d’expliquer au-delà des effets de manches de tribune et de sa caricature.
Si bien qu’à l’image des Guignols de l’info de Canal+, qui ont d’emblée étrillé, avec drôlerie et cruauté, le candidat républicain, les médias français ne se sont pas attardés sur le portrait d’un homme politique francophile, très vite réduit à quelques bribes et clichés : ses origines mormones, ses quelques gaffes de tréteaux et des accents néoconservateurs aussitôt mis en exergue. La publication récente dans les colonnes du Monde des programmes des deux candidats laissait voir d’énormes similitudes, tant sur la politique économique que sur les relations internationnales.
Ronald Reagan, en son temps, fut longtemps caricaturé en cowboy texan à la rusticité bien épaisse. Jusqu’à ce qu’il franchisse le seuil de la Maison Blanche et endosse les habits d’un chef d’Etat qui aura marqué, qu’on le veuille ou non, l’histoire de son pays. Nul doute que si Mitt Romney avait supplanté cette nuit Barak Obama, la presse française lui aurait finalement trouvé ce matin, sous le crépi des apparences, une pugnacité, un visage méconnue, des qualités enfouies. Voire même, un destin politique.
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novembre 7, 2012
Cher Renaud,
Sans doute la presse française, légère comme une barque, flotte-t-elle au gré des vents de la bien-pensance vers les terres accueillantes de « l’obama-mania » béat, soit !!
Mais je ne peux pas vous laisser dire que Mitt Romney est francophile: de son séjour de deux ans en France, ponctué d’un grave accident de voiture, il n’a gardé que l’image d’un pays ringard et vieillot. Ce sont ses mots !
S’il parle le français, il n’en a jamais fait un argument de campagne, ce qui est, je vous l’accorde, plutôt malin de sa part.
novembre 7, 2012
Bonjour, M. Revel et merci pour votre franchise toujours intacte dans ce blog. Naturellement la presse française moutonnière et copieuse est pro Obama et pas seulement elle, la presse Américaine pire ! Même si j’aime bien Obama, je trouve votre analyse juste et particulièrement vraie sur le traitement journalistique à l’égard de son adversaire Romney.. (je vous avoue qu’à ce jour, j’ ignoreencore beaucoup de choses de cet homme, alors qu’on connait même le pédigree et le nom du chien d’Obama et le potager de Madame..). Un comble.
Bof.. M. Revel, il ne faut s’attendre à rien de notre presse.. Après les pro Hollande d’avant la campagne, le voilà élu mais voué aux gémonies par les mêmes qui l’avaient encensé (LIbération, Le Monde, Canal, Nouvel Obs. etc..). Cela fait bien longtemps que je n’achète plus ces quotidiens cités plut haut.. 10 ans au moins. Cela vous dégûte de débourser un centime pour ses « torchons », je ‘écris d’autant que j’aime la presse. Ils sont « pauvres ».
Cela dit je viens de lire un article d’Emmanuel Berretta du Point de ce jour sur les aides accordées par les pouvoirs publics à la presse pour survivre : 7 millions d’euros à l’Express et 4 millions au Point.. Les quoitidiens eux, se taillent la part du « lion ». 10 millions pour le Monde décrit comme le journal de « référence ».. Quelle dépendance au contraire !. Ils n’ont rien pour se glorifier. Subventionnés par notre argent et ils se permettent d’être partisans pour un camp plus que pour un autre. Minable. Idem pour le Figaro et Libération..
Pour l’Express et le Point, je donne volontiers.. sans états d’âme. Vous êtes libres, et c’est très bien ainsi. La différence majeure avec les autres médais écrits, asssistés comme des « miséreux » et retourneurs de veste devant l’éternel !.
Poursuivez.. M. Revel. Vous nous éclairez superbement bien.
Cordialement
novembre 7, 2012
La « liberté » de l’Express se situe tout de même à 7M€ de subvention…
novembre 7, 2012
Quand je pense que Sarkozy a été traité de tous les noms lorsque les journaleux se sont rappelé qu il était chanoine de Latran et que les même portent aux nues un homme qui demande l aide de Dieu ou qui le remercie 20 fois par jour, j ai comme un gout amer …