Ils n’ont rien de magiciens, ils ont ni gris-gris, ni baguettes de sourciers, mais ils sont les deux hommes à qui Rémy Pflimlin envisage de confier la mission, -impossible ?-, de remettre d’aplomb France Télévisions. Même si les deux intéressés en question risquent d’endosser l’habit avec des semelles de plomb…
C’est en tous les cas d’ici à lundi que le patron de France Télévisions va nommer à des postes clés Bruno Patino et Martin Ajdari, deux généraux de la maison bombardés au rang de maréchaux : le premier va prendre la haute main sur les programmes du groupe, tout en conservant les rênes de La Cinquième et les développements numériques. Quant au second, grand argentier de l’entreprise, il devient secrétaire général de la maison.
Cette réorganisation, Rémy Pflimlin est allé la présenter au gouvernement, après une tournée des « popotes » classique : un arrêt à l’Elysée, où il a rencontré le conseiller de François Hollande, David Kessler ; un autre au ministère de la Culture, où il a fait son rapport à Aurélie Filippetti ; et un dernier « stop » à Matignon, où il est allé faire valider son nouvel organigramme. Lequel a été approuvé, si bien que le tandem devrait être officiellement installé dès le début de la semaine prochaine.
L’enjeu est de taille : réorganiser une maison devenue le royaume d’Ubu et raccourcir les circuits de décision d’une entreprise dirigée, jusqu’ici, par une armée mexicaine de caporaux aux talents contrastés… Pour cela, Rémy Pflimlin mise sur deux des valeurs sûres de son entourage. Le premier, Bruno Patino, a un cursus mordoré : passé par Le Monde, Télérama et France Culture, ce quadragénaire est fréquemment cité parmi les jeunes pousses les plus prometteuses du Paf. Et c’est à lui que va incomber la tâche de redonner souffle et cohérence à la ligne éditoriale d’une brochette de chaînes aux audiences et à l’image également contrastées. Et c’est un euphémisme.
Doté de pleins pouvoirs, Bruno Patino risque pourtant de se retrouver très vite confronté à un casse-tête, compte tenu des difficultés budgétaires d’une entreprise soumise à des plans d’économie drastiques et à un climat social tendu. Bercy veille. Et les cols blancs du ministère du Budget ne cachent pas leur volonté de mettre à la diète une maison jugée dispendieuse. Mission casse-cou? L’intéressé, qui a du ressort, part pourtant avec un lourd handicap.
L’autre joker de Rémy Pflimlin connait d’ailleurs bien le sujet, puisqu’en charge jusqu’ici des Finances du groupe: un sacerdoce. Martin Ajdari monte à son tour de quelques étages, pour endosser le poste de secrétaire général: un poste de vigie. C’est lui, notamment, qui négocie depuis des semaines, avec l’Etat, le Contrat d’objectifs et de moyens (Com), de France Télévisions : cette feuille de route budgétaire, en forme de tord-boyau, à laquelle Pflimlin devra se soumettre à l’euro près. Autant dire, un objectif inatteignable, compte tenu de la dégradation des comptes de l’entreprise.
A ces deux hommes, viendrait s’ajouter un binôme, composé du patron de l’information du groupe, Thierry Thuillier et du DRH de France Télés, Patrice Papet.
Voilà, aligné en râteau, les quatre mousquetaires d’un PDG décidé à redresser la barre et à repartir au combat. Cette réorganisation et cet effort de rationalisation, vivement souhaités en interne, comme en externe, -où le monde de la production ne savait plus à quel guichet se vouer pour proposer une idée ou un programme-, risquent d’être plutôt bien accueillis. Reste maintenant à transformer l’essai, compte tenu des contraintes économiques et sociales d’une entreprise pachydermique : une toute autre paire de manches…
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janvier 24, 2013
La Cinquième est devenue France 5 depuis un bon moment…
J’avais déjà dit en réaction au précédent billet « pflimlin sur le grill » que France Télévisions possédait des compétences qui lui permettait d’encore bouger contrairement à ce que vous affirmiez. Bruno Patino en fait partie, lui qui a donné un formidable coup d’accélérateur au numérique du groupe et qui a encore fait progresser France 5 malgré son statut de chaîne historique.
Il ne sert donc à rien de noircir le tableau à l’excès et de constamment piétiner cette entreprise. Les problèmes sont bien là mais les atouts aussi. Qu’on se le tienne pour dit.
janvier 25, 2013
@Hermès : et j’imagine que le retour au système matriciel inventé par Carolis &co donne des ailes à Hermès et consorts… Le résultat en interne sera le même qu’à l’époque : dilution des responsabilités et personnel déboussolé qui se demande déjà de quel chef/secteur/domaine d’activité il dépend.
Entreprise de démoralisation.
Crois moi, Hermès, ton truc c’est l’odieux-visuel. Je reste sur ma position: se depecher de rire de tout, la politesse du désespoiŕ devant un tel gâchis d’argent public, de compétences et de temps.
janvier 24, 2013
bon ben maintenant plus de doute.
Hermès est le pseudo de Remy P.
🙂
janvier 24, 2013
@ptdr bis : Nan, je suis le pseudo de Bruno P. 🙂
janvier 24, 2013
@Hermès : Regardez l’heure d’envoi du billet d’Hermes 00h19, le 24 janvier !
janvier 24, 2013
C’est bien joli de parler de « l’armée mexicaine de caporaux », effectivement elle existe. Depuis des décennies, les gouvernement successifs, de gauche comme de droite, se sont largement servis de France TV pour y caser leurs amis en leur confiant des postes ou des missions à l’efficacité très discutable (non non, je n’ai pas parlé d’emplois fictifs), mais avec des émoluments plus que confortables qui plombent la masse salariale de l’entreprise.
Mais ce serait être bien naïf, de croire que France TV va s’employer à vider ses placards de ces encombrants occupants. Aujourd’hui, Pflimlin et ses têtes pensantes veulent supprimer 1.300 emplois en deux ans, et ce ne sont pas les cadres surnuméraires qui en feront les frais.
Exemple à France 3 : la chaîne a clairement affirmé son intention de fermer l’ensemble de ses éditions locales, une quarantaine en France, au mépris le plus total de ce qui fait son ADN : l’information de proximité. Et là, on parle de journalistes, de monteurs, d’assistants qui fournissent un travail réel et quotidien. Bientôt, les chefs devront se commander entre eux, car il n’y aura plus de petit personnel à diriger… Tout cela sera orchestré sans état d’âme par un DRH national qui a déjà largement fait ses preuves en région.
janvier 24, 2013
Avez vous vu ce grand alsacien tout mou courir après Ayrault quand le Premier Ministre a présenté ses voeux à la presse?? Il ressemblait à un chien perdu quémandant une caresse..Depuis il fait le siège de tous les conseillers pour se sortir du piège..Lui…pas les autres, pas son groupe, France Télévisions rejoindra sans doute bientôt les mannes des entreprises Pflimlines défuntes ou subclaquantes comme Presstalis…Là, l’Alsacien fait dans la dentelle: composant un organigramme de comm.. Que vient faire Patino là-dedans?? il s’agit de planifier, de diriger, de construire des schémas et des stratrégies pour un groupe d’activité de service public et de statut privé de dix mille personnes!! Pas de bavasser sur le numérique… Adjari est le pire financier de la place de Paris et le voilà propulsé, à l’hilarité des fonctionnaires de Bercy qui le connaissent! Un seul Pro : Thuillier mais il fait ce qu’il sait faire: du France 2 à France 2 en mettant une couche de jeunes recrutés dans les chaines tout info sur la masse de 425 journalistes de la rédaction de France 2… Pour le reste il s’en fiche pas mal…Bref ce n’est pas un organigramme c’est un chateau de cartes branlant!
Enorme direz vous?? Bof…la BBC est à vingt mille salariés, radio et télé mélangées … Gaspillage d’argent public??? il n’est pas normal de payer correctement des techniciens et des journalistes professionnels?qui sont rétribués par un argent issu de la redevance.. C’est à dire une taxe uniquement destinée à cet usage et qui est une des plus basses d’Europe?
Alors quand l’Etat rajoute de l’argent dans un COM: c’est parce qu’il ajoute des missions de service public à la première ou qu’il faut compenser les redevances non-payées..
Bref tout cela pour démontrer deux choses: France Télévisions n’est pas une société unique comme l’aurait voulu Monsieur Copé mais bien une série de chaînes-entreprises qui doivent travailler de façon individuelle car leur mission est différente de celle de la voisine.Pflimlin est un clown triste,que pas grand monde ne respecte…Nous saurons, hélas pourquoi de façon plus ,précise dans les prochains jours: il fait n’importe quoi!!