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Deux présidents, l’un en fonction, l’autre au rancard, qui se disputent la paternité de son élargissement et des médias sur le qui-vive guerrier depuis l’aube, en surchauffe et lévitation: le retour en France de Florence Cassez soulève, dans les rédactions et au plus haut niveau de l’état, un vent de folie. Et un engouement comparable à celui observé lors de la libération des otages du Liban, en mai 1988, ou lors du retour sur le sol Français des deux journalistes, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, retenus  en Afghanistan dix huit mois durant et relâchés en juin  2011.

«Breaking News! » Télés et radios sont sur le pied de guerre et la libération en grandes pompes de cette jeune française devrait tourner en apothéose, au moment où elle posera le pied sur le tarmac de Roissy, tel un ex-otage recouvrant la lumière du jour.  

S’il faut bien évidemment se réjouir, sans aucune retenue, de cette nouvelle et saluer, dans la foulée, les efforts louables des différents locataires de l’Elysée, qui auront, l’un comme l’autre, œuvré en coulisses afin que cette affaire débouche sur un tel beau dénouement, l’on ne peut évacuer, pour autant, quelques questions autour de cet immense battage médiatique.

Florence Cassez, qui aura vécu 7 années durant dans l’angoisse, n’était pas l’otage d’un groupe terroriste et pas moins la prisonnière d’une fraction armée, ou de je ne sais quel mouvement séparatiste ou  djihadiste. Incarcérée par un Etat, au terme d’une procédure faisandée et d’une mise en scène ignominieuse, – on le sait-, la jeune femme avait ainsi le simple statut de détenue de droit commun. Mais criant son innocence de derrière ses barreaux, elle sera parvenue, au fil des mois et des années, à sensibiliser les médias, deux présidents de la République, ainsi qu’une partie de l’opinion française.

Auréolée et aujourd’hui libérée, au terme d’intenses et discrètes négociations, entre Paris et Mexico, – sur lesquelles on sait  peu de choses- ,Florence Cassez reste pourtant un mystère. Car des questions demeurent : notamment, la raison de sa présence, lors de son interpellation rocambolesque, il y a 7 ans, au beau milieu d’une bande de malfrats au casier judiciaire matelassé!

S’il n’est pas question, encore une fois, de faire la fine bouche à l’heure où l’intéressée pose le pied sur le sol français, on est peut-être néanmoins en droit d’attendre de la part des médias un peu plus de nuance, de distance, de retenue et d’explications. Ainsi que quelques éclairages sur les nombreuses zones d’ombre qui continuent d’entourer une affaire quelque peu opaque. Et sur laquelle il faudra bien, à  un moment donné, que toute la lumière soit faite.