ImmediaS

 »

Le couple Merkel-Hollande est plus dur à croquer que le duo Merkel-Sarkozy », a estimé le caricaturiste français Plantu, dans un entretien avec l’AFP jeudi à Berlin, en marge d’une exposition de dessins.

Le président Nicolas « Sarkozy était une telle caricature que c’était plus facile, il n’y avait pas besoin d’exagérer le trait », a dit le dessinateur du quotidien Le Monde, avant l’inauguration jeudi d’une exposition à Berlin retraçant les relations franco-allemandes.

« La chancelière Angela Merkel est aussi facile à dessiner, elle a toujours une veste un peu trop courte et un grand pantalon. J’aime son côté ‘j’assume mon paraître’, sa coiffure, plutôt est-allemande au début », a-t-il ajouté.

Sakurai, caricaturiste allemand pour le Berliner Zeitung dont les dessins sont aussi exposés, va dans le même sens : « J’ai préféré dessiner Sarkozy car c’est une figure satirique ».

Le président français François Hollande « n’est pas très facile à croquer car c’est quelqu’un de gentil », estime-t-il.

Pour dessiner les Allemands et l’Allemagne, Plantu « essaye de ne pas toucher aux symboles qui ramènent à la Première et la Seconde Guerres mondiales », comme le casque à pointe pour le conflit de 1914-18.

« La construction de l’Europe mérite mieux que cela aujourd’hui (…) quand Merkel est allée en Grèce, j’étais choqué, la ramener à la Deuxième Guerre mondiale à chaque fois, c’est de la bouderie régressive de certains peuples européens, où l’on montre l’autre du doigt ».

Et de dénoncer l’habitude française de « vomir » le premier de la classe, et « le premier de la classe c’est l’Allemand, évidemment ».

Plantu n’éprouve en revanche aucun problème à dessiner les Allemands « en culotte de peau », un vêtement qu’il a lui même porté enfant quand il passait ses vacances en Forêt Noire.

Il a également dessiné Angela Merkel avec une saucisse et une bière, les premières choses qu’il prend quand il arrive à Berlin.

Selon Sakurai, « il n’existe pas de clichés négatifs en Allemagne pour croquer les Français, contrairement au monde anglo-saxon, où on les représente en mangeurs de grenouilles ».

« Le cliché qui revient sur la France en Allemagne, mais qui n’est pas forcément négatif, c’est Napoléon, explique-t-il. Cette ancienne grande puissance qui veut encore l’être, mais ne l’est plus ». (AFP)