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C’est la reprise de la saison du balltrap dans le petit monde des médias. Au jeu de qui flingue qui, Bruce Toussaint a ouvert le bal, la direction d’Europe 1 ayant décidé de le débarquer de la matinale de la station faute d’audience. Deux ans après que l’ancien journaliste de Canal+ ait été en haut d’affiches quatre par trois, dans les rues de Paris et du métro parisien.

Icône un jour, has been, un autre jour ! C’est à se demander ce qui se passe dans la tête des dirigeants de cette radio pour céder de la sorte à cette fébrilité contagieuse qui affole les pacemakers d’une profession tourneboulée. La radio est affaire de patience, d’habitudes et de stabilité. Il aura fallu plusieurs saisons à Jean-Jacques Bourdin, -étrillé à ses débuts-, pour s’imposer à l’antenne de RMC, palier après palier, marche après marche. Sans le sang-froid de ses dirigeants, qui ont attendu patiemment que la mayonnaise prenne, l’homme aurait sauté comme un bouchon de champagne.

Ballotée tous les 2 ans, depuis plus d’une décennie, la matinale d’Europe 1 est rarement parvenue à trouver son point d’équilibre. En raison, notamment, de révolutions de palais incessantes. Or c’est moins Bruce Toussaint qui semble ici en cause que l’ergonomie d’une tranche 6-9 heures qui demande, sans doute, quelques légers réajustements. Et surtout de la stabilité.

Remplacer Bruce Toussaint par Maïtena Biraben ou Laurent Delahousse, (deux noms cités parmi d’autres), ne changera rien au problème. Car la radio a de cela de particulier qu’elle échappe au star system et aux effets cosmétiques. Les têtes de gondole ont bien moins d’impact qu’à la télévision. Même la star du journalisme la plus incontestable peut se retrouver balayer comme un fétu de paille, si la tranche qu’elle anime n’est pas une mécanique de précision.

Si Marc-Olivier Fogiel a trouvé son public sur cette antenne, c’est tout autant grâce à son énergie qu’au long et minutieux travail de réglage opéré en coulisses. Et aux chroniqueurs qui l’entouraient à l’époque.

Sacrifié au nom de l’audimat, Bruce Toussaint, que l’on avait débauché de Canal+ à grands renfort de com’, paye ainsi au prix fort une énième réforme. On en est triste pour lui après tant d’efforts déployés et d’espoirs rabotés d’un coup de canif.

On nous annonce, par ailleurs, l’arrivée sur cette même antenne, de Cyril Hanouna, en lieu et place de Michel Drucker entre 10 heures et midi. Quelle curieuse idée. Non pas que l’intéressé n’ait pas de talent, en témoigne son succès indéniable sur D8. Mais est-ce que le ton très « teenager » de cet animateur en vogue cadre bien avec une cible de sexagénaires ? Les aficionados d’Europe 1, attachés à la marque, se retrouveront-ils dans les numéros de funambulisme de ce bateleur? Et une star du petit écran  fait-elle le printemps d’une radio ?  Pas sur.