Quelle mouche lui a pris ? Lors de son édito politique de 7h45 sur France Inter, Thomas Legrand affirmait hier matin que Bernard Tapie aurait tenté d’influer afin de faire gagner sa fille, Sophie Tapie, lors de la dernière édition de The Voice, diffusée sur TF1. Laquelle candidate n’a pas dépassé le stade des fameuses « battles ». Et n’a pas non plus été repêchée par un jury qui l’aura donc renvoyée dans ses foyers.
Mais Thomas Legrand n’en démord pas au micro d’Inter ce jour-là: » Bernard Tapie n’a pas hésité à téléphoner à des journalistes vedettes susceptibles d’avoir une bonne connaissance des rouages de la télé, en quête d’une combine: « dis donc, t’aurais pas un plan pour faire gagner ma fille ? » a-t-il demandé à un confrère! Bernard Tapie pense que, dans la vie, tout peut être obtenu par séduction, menace ou argent, ou les trois à la fois. Tout s’achète, tout se truque, tout se négocie ».
Les accusations sont rudes et ont vu immédiatement monter en ligne, dans la foulée, la production de ce programme, qui s’est multipliée en démentis. Jusqu’au producteur Gérard Louvin, lequel, proche de Bernard Tapie, jurait hier soir su le plateau de Touches pas à mon poste, sur D8, qu’à aucun moment ce dernier n’avait sollicité le moindre coup de pouce pour sa fille. « Qu’il se soit inquiété pour elle, peut-être, mais qu’il ait cherché un coup de main, c’est totalement absurde», assénait un Gérard Louvin à l’évidence outré.
On ne prête qu’aux riches et Bernard Tapie est devenu le marronnier et la tête de turc préférés d’un certain nombre de mes confrères. Or imaginer un seul instant que ce dernier ait tenté de favoriser sa progéniture dans le cadre d’une émission de télé crochet, sans que cela ne fuite une seule seconde, c’est méconnaitre le milieu qui s’en serait immédiatement rengorgé. Tout comme c’est méconnaitre Sophie Tapie elle-même, une jeune femme au caractère bien trempée, qui ne décolère pas depuis.
Legrand-Tapie, l’opposition entre ces deux hommes ne date pas d’hier. Comme le rapporte le site 20 heures, dans l’émission Service Public du 7 juin 2013, sur France Inter, consacrée justement à l’homme d’affaires marseillais, le journaliste politique revenait sur une altercation remontant celle-ci à…vingt ans.
« J’ai un souvenir particulier de Bernard Tapie, en 1993, alors qu’il se présentait comme tête de liste aux élections régionales en Provence Alpes Côte d’Azur. J’étais chargé de le suivre partout pour une radio monégasque (RMC, NDLR), ce que j’ai fait pendant deux mois. Un jour il m’a pris à part et m’a dit : « Je vais faire de toi un Rouletabille, j’ai un scoop pour toi, viens avec moi ce soir à l’OM, je crois que Papin a quelque chose à te dire ». J’avais deviné que Jean-Pierre Papin, qui était alors une star, allait se prononcer pour Tapie aux régionales. Je me suis demandé s’il était inscrit sur les listes électorales. J’ai vérifié : il ne l’était pas.
Je me retrouve donc le soir avec Tapie dans les vestiaires de l’OM. Il avait fait sortir les autres joueurs. Il dit à Papin : « Vas-y, parle à Thomas, dis-lui, tu peux avoir confiance ». Papin me dit : « C’est un très bon président de l’Olympique de Marseille, donc je pense que ce serait un très bon président de région ». Je lui demande alors : « Vous appelez à voter pour lui ? ». Il me répond : « Oui ». Je lui demande : « Et vous, vous allez donc voter pour lui? ». Il me dit : « Oui ». Là je lui réponds : « Où ça ?… En fait vous n’allez pas voter pour lui parce que vous n’êtes pas inscrit sur les listes électorales. Ce n’est pas un peu bizarre d’appeler les gens à voter pour lui alors que vous-même ne le ferez pas ? »
Papin est alors un peu dépassé. Tapie le vire du vestiaire, prend mon magnétophone que je lui reprends et s’ensuivent vingt minutes à la « Tapie ». D’abord il essaye de me séduire en me disant « tu ne peux pas passer ce truc là, tu te rends pas compte, les jeunes sont fascinés par Papin, c’est anticivique… ». Mais je résiste en lui disant que c’est moi qui décide des montages de mes reportages et certainement pas lui et je lui dis : « Laisse-moi sortir ». Mais il ferme le vestiaire à clé et me menace physiquement. J’arrive à sortir, et je m’enfuis, poursuivi par Tapie et ses sbires qui me courent après dans le stade vélodrome ».
Cet épisode pour le moins exotique semble avoir laissé des traces chez le journaliste de France Inter, qui ne porte pas à l’évidence dans son coeur un Tapie furibard après les dernières allégations de ce confrère. Si bien que tout cela devrait se trancher devant la justice, des tribunaux que Bernard Tapie compte saisir.
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juillet 3, 2013
Encore une belle salade….
juillet 4, 2013
Superbe définition classique de la moralité ordinaire de la forte majorité des gens d’aujourd’hui: dans la vie, tout peut être obtenu par séduction, menace ou argent, ou les trois à la fois. Tout s’achète, tout se truque, tout se négocie. Ceux qui ne suivent pas cette règle de fonctionnement social ordinaire restent rares, donc minoritaires, donc perdants. Le mal-être social ambiant généralisé ne s’expliquerait-il pas par cet abandon général de toute culture humaniste appliquée, au profit d’une course désespérée et illusoire pour affirmer son ego au travers des seules possessions matérielles obtenues par séduction, menace ou argent ?
juillet 4, 2013
L’angle Tapie est un punching ball ne convainc plus.
Vous avez décidé de demander à la principale intéressée si son papa avait essayé de favoriser son parcours au sein du jeu télévisé. Oh surprise, elle a dit non. Affaire classée.
C’est pas du journalisme de qualité. Et ça ne relève pas le niveau de votre travail actuel.
Encore un post de ce niveau et vous rejoindrez Jean-Marc Morandini.