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Conf de François Hollander: la déroute de la presse française

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Les journaux britanniques expriment mercredi leur perplexité face à la réticence de leurs collègues français à interroger François Hollande sur sa relation avec l’actrice Julie Gayet, concluant qu’outre-Manche la presse « fait les choses différemment ».
Volontiers impertinente, la presse britannique s’attendait avec délectation à une rafale de questions sur la relation qu’entretient le chef de l’État français avec l’actrice de 41 ans, lors de la conférence de presse mardi à l’Elysée.
Mais ils sont restés sur leur faim en constatant qu’un parterre de journalistes « déférents » a laissé M. Hollande se lancer dans l’explication d’une série de réformes économiques.
« Comme tout cela est étrange », écrit le Daily Telegraph.
« Depuis des siècles nous avons raillé le stéréotype du Français obsédé sexuel. Alors qu’en réalité, ces âmes parfaitement abstinentes sont si peu portées sur le sexe que lorsque le sommet de l’État se trouve mêlé à un scandale comparable à l’affaire Clinton-Lewinsky, elles n’ont envie de parler que de sécurité sociale », plaisante-t-il….

Tel est le court extrait d’une dépêche de l’AFP, diffusée ce matin, où il est fait état de l’étonnement des médias britanniques face à ce qu’il convient d’appeler un joli bal d’hypocrites. Les journalistes de notre beau pays nous auront en effet offert, en l’espace de quelques jours, le spectacle édifiant d’une profession coutumière du grand écart.

Gayet, l’évidence: comme on le sait, voilà des mois que le Tout-Paris médiatique et plus encore, la fine fleur du journalisme politique, taisaient la rumeur, dignité et respect du chef de l’Etat, obligent. Ce qui ne l’empêchait pas de faire des gorges chaudes de cette affaire dans les déjeuners en ville, où chacun y allait de son anecdote et de son dernier potin.

Voilà des mois qu’au nom de l’argument bien frappé de la protection de la vie privée, les médias mettaient sous le boisseau ce chapitre de l’intimité du chef de l’Etat, avec le secret espoir (et la conviction), que tôt ou tard le plus fou d’entre eux aurait la témérité de dégainer.

Mais il aura simplement fallu qu’un magazine People, -Closer- dégoupille en couverture pour que cette règle d’airain vole en éclat et que les journalistes opèrent un virage à angle droit. Pour que les gardiens du Temple et les puritains d’hier, se précipitent dans la brèche ouverte par cet hebdo. Au nom, cette-fois-ci, d’une transparence aussitôt réclamée: cette fameuse « clarification » exigée par ceux-là mêmes qui se pinçaient les nasaux quelques jours plus tôt, conspuant cette presse « de caniveau».

Closer ayant ouvert le feu, le bal était donc ouvert. Et avec lui, le spectacle d’une déferlante : c’est à qui vous expliquait que non seulement il savait depuis des lustres, mais que l’heure de la grande explication était maintenant enfin venue. Passé à la question, François Hollande n’aurait pas d’autre choix que de «clarifier» sa situation. Enfin, le grand déballage.

Si bien que les 580 journalistes, présents hier à l’Elysée, bichaient moins pour le Pacte de responsabilité, que pour que cette grande explication attendue. L’Elysée avait des airs d’annexe de Voici et chacun dans la salle, espérant Hollande, refaisait le film des derniers jours.   «Transparence », « sécurité du chef de l’Etat », «mélange des genres», « statut de la Première Dame »…Toutes ces questions, devenues légitimes aux yeux de la profession, allaient être débattues.     

Vint le spectacle à pouffer de rire du représentant, du grand chambellan, de la presse française à l’Elysée, posant la fameuse question, le front barré et la mine contrite. Cette tradition qui veut que la oute la première question échoit à ce journaliste élu par ses pairs a en général pour conséquence, immédiate, de clore le débat. Ce qui fut le cas. Circulez…

Et tout le monde sembla satisfait: l’intéressé, qui par cet acte de bravoure, s’offrit un moment de gloire ; la profession, rassurée que l’un des leurs ait fait le job et ouvert le feu ; et le récipiendaire, François Hollande, à qui l’on a offert sur un plateau l’occasion de botter en touche et de clore la séquence.

Ce qui fut le cas.

Nous avons donc là, face à nous, une Love Affair, qui agite depuis des jours la République  des médias, qui suscite moult débats à la radio, dans les colonnes des journaux et sur les plateaux de télévision, (où ce chapitre continue de soulever une masse de questions). Et il n’est pas un journaliste pour interroger, ce moment venu, sous les plafonds de l’Elysée, le premier concerné!  Pas un pour pratiquer ce fameux « droit de suite », qui voit les médias anglo-saxons ne rien lâcher quand une affaire surgit et touche le premier d’entre eux, ce dirigeant qu’ils tisonneront afin éclairer l’opinion. «Pardonnez-moi moi, Monsieur le Président, mais nous ne pouvons pas nous satisfaire de votre réponse. Vous me permettrez donc d’aller plus loin et de vous demander… » Voilà que ce que l’on aurait été en droit d’attendre de l’un des participants à cette conférence de presse. Mais il n’en fut rien.0  

Comment s’étonner, dès lors, que les français aient une piètre idée des journalistes? Comment s’étonner qu’une grande majorité de nos concitoyens accusent notre profession d’entretenir des liens de connivence ou de consanguinité avec les politiques ? Le locataire de l’Elysée ferait-il ainsi l’objet d’un traitement à part? Comme si sacralisée, la fonction présidentielle l’immunisait et l’exonérait. Il n’y a rien d’inquisitoire à poser les questions qui fâchent face à celui chez qui l’argument de la vie privée offre l’occasion d’une belle esquive.

A ce petit jeu-là, dans les rapports de force qui opposent politiques et journalistes, ces derniers ont tout à perdre: leur légitimé, une part de leur indépendance. Mais plus grave encore, cette image écornée qu’ils renvoient à une opinion de plus en plus méfiante, de plus en, plus sévère et distante.    

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5 Comments
  • micheal
    janvier 15, 2014

    C’est une honte….Je comprends mieux maintenant que Médiapart puisse avoir autant de succès….Des journalistes à la botte du pouvoir…Ils ont dû laisser leurs couilles à l’entrée de l’Elysée. ça fait des années que le journalisme à la française est gentillet…ça l’a toujours été rien à changer…Sauf quand c’était Sarkosy au Pouvoir. Là on pouvait y aller…Mais avec Pépère rien nada….ça nous rappelle l’époque Mitterrand; la fille cachée; la femme cachée…toute la presse savait mais n’a rien dit sous prétexte de la vie privée….Mon oeil plus pour garder ses privilèges et être dans les bons papiers du pouvoir…sinon halte là la carrière en province vous guette…..Messieurs et Mesdames vous faites honte à votre métier…Dommage que nous n’avons pas accès à ces fameux diners en ville…au moins on serait informés! Honte…On devrait leur retirer la carte de presse. Ce que j’ai vu hier c’est une mascarade d’une dictature au solde de l’empereur Hollande…..Idem avec les conneries de DIeudonné et tout ce ramdam pour faire interdire ses spectacles…

  • ChristopheNYC
    janvier 15, 2014

    Bel exercice de lucidité cher Renaud ! Rien de neuf cependant, si l’on se déplace 30 ans en arrière… Je doute que cela change, le petit microcosme parisien, pédant et vaniteux se nourrit de ces secrets, potins et autres ragots de comptoir.
    Voilà bien longtemps que la V° république est devenue une monarchie de saltimbanques, les journalistes proches du pouvoir en sont les bouffons. La différence ? Lorsque le pouvoir change de camp, ils ne font que changer la couleur du rond de serviette.

  • palast
    janvier 15, 2014

    Le secret fait partie du pouvoir

    Ceci étant dit les tabloïds anglais exagèrent peut être dans l’autre sens.

  • David
    janvier 16, 2014

    Aucun journaliste n’a osé se mouiller, pourquoi alors ne pas l’avoir fait vous-même?
    Par ailleurs, comment réformer ces conférences de presse ou c’est l’équipe du Président elle-même qui distribue le micro à qui bon lui semble…?

  • gentledriver
    janvier 22, 2014

    Pas seulement Mediapart fait du journalisme d’investigation. Sous certais aspects, le Huffington Post n’est pa mal non plus et n’a pas tendance à être un « ventre mou » de la Presse !