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L'OPA de Closer et l'érotisation définitive de la fonction présidentielle.

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Les principaux graphomanes et éditorialistes de la presse française en conviennent: avec les photos de Closer et le grand déballage sur la vie privée de François Hollande, le voile qui séparait l’intimité du chef de l’Etat de l’opinion française s’est irrémédiablement déchiré. La digue aurait cédé et les derniers gardiens du temple, qui estimaient jusqu’alors que le locataire de l’Elysée avait droit à une vie privée, ont dû en rabattre: désormais, rien ne serait plus comme avant.

C’est ainsi que les grands titres de la presse française, comme les têtes d’affiche des principaux médias audiovisuels, nous expliquent depuis quelques jours que cette affaire a non seulement définitivement consacré la désacralisation de la fonction présidentielle, mais également brisé le tabou.

C’est pourtant oublier qu’en son temps, François Mitterrand ouvrit la brèche en jetant en pâture, -et à Paris Match-, l’existence de Mazarine, sans que personne n’en tire quelques enseignements. C’est oublier aussi que Nicolas Sarkozy instrumentalisa, comme personne avant lui, sa vie privée à des fins politiques, sans que là-aussi personne ne s’en offusque, au contraire. Et ne considère que cette mise en lumière de l’intimité d’un responsable politique de premier plan modifiait forcement son image et plus largemernt sa relation avec l’opinion. Ce que la presse ne comprit pas, non plus.    

De fait, depuis la création de la Cinquième République l’Elysée a toujours été parcouru de rumeurs d’alcôve : ces mille et une saynètes affriolantes dont les journalistes se rengorgent périodiquement dans les déjeuners en ville, sans jamais en faire état dans les colonnes de leurs médias respectifs.Au nom toujours de la séparation entre ce qui relève de la morale et de l’information

On sait, mais l’on se tait: au nom, toujours, d’une règle sacro-sainte et hypocrite qui consiste à protéger les agapes du Premier d’entre nous dont il serait inconvenat de faire la publicité. Si bien que si les journalistes n’ont eu de cesse de se passer avec gourmandise les derniers potins sexuels de l’Elysée.

L’opinion, quant à elle, n’a pas à savoir. C’est ainsi que les français ont toujours été tenus à distance. Comme si, infantilisés, nos concitoyens devaient être cantonnés à l’écart, claquemurés dans leur chambre, tandis que dans les salons mitoyens, une petite élite journalistique tenait la chronique intime d’une classe dirigeante que l’on sait sur le qui-vive sexuel.       

 

Ces secrets doivent être d’autant mieux gardés que nombre des amazones qui ont agrémenté les « 5-à-7 » des différents Présidents de la République en fonction, dans l’histoire de ce Palais de l’Elysée de ces 30 dernières, ont souvent été des journalistes.

Il n’est pas une consœur, un peu peste, qui ne m’ait pas racontée, avec moult détails, les escapades amoureuses de telle ou telle journaliste amie sous les ors de cet édifice: des anecdotes à foison aussitôt couchées dans mon livre, dont la fameuse «rumeur Gayet» qui cheminait alors déjà dans Paris. Nous étions à l’hiver 2013 et le microcosme en faisait des gorges chaudes, convaincu que l’histoire sortirait au grand jour, tôt ou tard. Et sous la plume d’un kamikaze.

Closer ayant dégoupillé, tout le monde s’en donne depuis à coeur joie: c’est la curée.

Si bien qu’en l’espace de quelques jours, deux grandes maisons d’édition, qui encore hier ne seraient jamais allées sur le terrain du «people», m’ont proposé de faire un «quick-book» sur l’affaire Gayet-Hollande. Si j’avais eu l’impudence de proposer un tel ouvrage il y a encore à peine un mois, il est évident que je me serai vu opposer une fin de non-recevoir, polie mais lapidaire. 

Le magazine Closer, dont tout le monde parle aujouird’hui, mais que personne ne lit dans la profession, à entendre la plupart de mes confrères, -c’est à se demander qui sont les 4 millions de lecteurs hebdomadaires de ce magazine, dont les ventes, cumulées, ont dépassé le million ces deux dernières semaines !-, a chamboulé le marché de la presse grand public.

Echaudé par l’affaire Cécilia Sarkozy, qui lui valut quelques problèmes en son temps, (avec en apothéose, le limogeage de son patron, Alain Genestar), Match regarde le train Hollande-Gayet lui passer chaque semaine sous le nez : une attitude qui en dit long sur l’attention toute particulière que porte la maison-mère de ce journal, le groupe Lagardère, sur l’Elysée et son locataire.           

Si bien, que toute la presse française vit depuis quinze jours à la remorque d’un journal, Closer, que les bien-pensants de ce métier achètent à la sauvette, en se pinçant le naseau.

J’imagine la jubilation de sa responsable, Laurence Pieau, que l’on a vu sur les plateaux de télés répondre posément aux questions de journalistes pris au piège de leur propre hypocrisie: une profession  écartelée entre un code déontologique parcheminé, qu’elle brandit tel une bible, et les exigences d’une société qui, à l’heure d’Internet, attend de nos élus, et qui plus est du chef de l’Etat, une transparence absolue. 

L’érotisation définitive de la fonction présidentielle est l’autre aveuglante réalité de cette séquence à forte dose hormonale. On le savait déjà, ne serait-ce qu’au travers des nombreuses affaires de cœur qui ont émaillé l’histoire de ce lieu. Mais on ne pensait pas qu’un homme politique, quel qu’il fut, se voit doter d’un sex-appeal hors norme, dès lors qu’il embrasse la fonction et s’installe au Château.

Comme si des effluves mystérieuses émanaient de celui auquel on ne prêtait que peu d’attention dans son fief de Corrèze. Et qui une fois installé sous les enluminures de l’Elysée apparait aux yeux de celles dont il croise alors la silhouette et le regard, comme le champion du corral:  un concentré de stéroïdes, doublé d’une intelligence au laser. Diable.                          

     

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