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Niel Imperator aux commandes du Nouvel Observateur: faut-il s’en réjouir?

par
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C’est donc Xavier Niel qui va racheter le Nouvel Observateur, cet entrepreneur blindé aux as auquel va s’associer l’un de ses deux acolytes et coactionnaire du Monde, Mathieu Pigasse, Pierre Bergé, le troisième larron, ayant décliné l’aventure.

C’est ainsi qu’un Conseil de surveillance extraordinaire du Nouvel Observateur devrait entériner demain ce montage, qui verra Claude Perdriel, fondateur et figure tutélaire de l’hebdomadaire, passer la main et tourner une page.

Mais si le patron de Free et principal bailleur de fonds du Monde, Xavier Niel, ne se retrouve plus tout à fait seul dans cette opération, c’est notamment en raison d’une intervention de l’Elysée. En effet, le cabinet de François Hollande serait intervenu auprès du propriétaire de l’Obs, afin que ce journal de gauche ne tombe pas entre les mains d’un seul et même homme : Niel en l’occurrence, dont la sensibilité n’est pas raccord avec l’histoire et la ligne éditoriale de cet hebdomadaire, aujourd’hui dirigé par Laurent Joffrin.  

Il n’empêche, c’est bien le fondateur de Free qui apparait d’ores et déjà comme l’homme fort d’une opération rondement menée.    

Voilà donc l’Obs bientôt amarré au groupe Le Monde, à l’image de Télérama et tenue bride courte par Xavier Niel.

Est-ce une bonne nouvelle pour ses équipes? La réponse mérite d’être nuancée. Oui, si l’on estime que l’entrée de ce nouvel  actionnaire dans le capital du Nouvel Observateur va se traduire par l’injection de capitaux frais : un appel d’air indispensable au  développement d’un titre comme celui-ci.

Mais pas nécessairement, si l’on s’en tient aux résultats du Monde aujourd’hui, lequel, malgré une force de frappe financière imposante, connait toujours des difficultés, – avec notamment des vente en forte baisse. Et ce malgré un assainissement de ses comptes et une politique de relance volontariste et très coûteuse.

L’argent ne ferait donc pas tout…

Pourtant, il est une évidence: alors que beaucoup doutent en effet de la pérennité d’un certain nombre d’organes de presse, (comme Marianne, en grandes difficultés aujourd’hui), l’adossement du Nouvel Observateur au Monde et le renfort de Xavier Niel, restent une bonne nouvelle, dans le sens où l’avenir même du premier est maintenant assuré.

A la lueur de cette opération, c’est l’ensemble du marché des news magazines qui voit ses lignes bouger, ses plaques tectoniques lentement se déplacer. Désormais sécurisé, sanctuarisé, le Nouvel Observateur garde face à lui aujourd’hui ces deux autres titres concurrents que sont Le Point et L’Express. Propriété de PPR, le groupe de François-Henri Pinault, le premier est également destiné à être cédé, d’un jour à l’autre. A qui ? Bolloré ou un autre. 

Quant au second, propriété du groupe belge Roularta,  il affronte comme ses deux voisins la crise non sans difficultés. Et il voit son avenir, à moyen ou long terme, suspendu à un grand point d’interrogation. Et cela, malgré la solidité de sa marque.

Mais on le voit partout dans le monde:  en matière de médias, la marque ne suffit plus. France Soir est mort.  Aux Etats-Unis, Newsweek a disparu des kiosques et le New York Time a évité  le naufrage de peu, il y a 2 ans. Quant aux seuls groupes de presse qui commencent à sortir la tête hors de l’eau, ils ont réchappé au naufrage, après que leurs propriétaires aient accepté d’injecter des masses d’argent considérables dans les développements : internet au premier chef.

C’est un fait: dans un monde en complète mutation, il n’y a plus de place pour la frilosité et le raisonnement vaut pour nos journaux. Toute tentative de repli sur soi est mortifère. Toute réduction de la voilure vouée au carambolage et à l’échec. Toute prudence face aux enjeux, suicidaire. Sauf à pratiquer la politique du dos rond et de l’autruche, la presse est condamnée à parier sur l’avenir: à refuser la fatalité et à investir massivement dans ce qui est devenu le nerf de la guerre: Internet.

C’est en cela que l’arrivée au Nouvel Obs d’un homme deux points zéro, comme Xavier Niel, auquel Gutenberg est étranger, est finalement une aubaine pour les équipes de cet hebdomadaire. Car mieux vaut un milliardaire ancré dans son époque, accro aux nouvelles technos, qu’un mécène éloigné des réalités d’une industrie en complète transformation, dont l’unique planche de salut passe aujourd’hui par la toile.

Finie l’époque qui voyait Pierre Bergé tenir à bout de bourse des journaux au lectorat confidentiel. Rattrapée par les nouvelles technologies, la presse semble pour l’heure incapable pourtant de s’inventer un nouveau modèle, prisonnière d’un écosystème dont elle n’a pas encore intégré tous les codes. Or dans cette phase de mutation et d’apprentissage, seul les développements et les moyens comptent.

Et le journaliste, autrefois pilier central d’un métier d’artisans, n’est aujourd’hui plus qu’un supplétif: un pourvoyeur d’infos, débitées au kilos, destinées à alimenter des tuyaux numérisés qui seront, pour de rares élus, l’or noir de demain. 

Personne n’imaginerait aujourd’hui un RaymondAron ou un Joseph Kessel sur Tweeter! Nés au début des années 2000, ces derniers n’auraient jamais embrassé la carrière de journaliste ou de grand reporter. Et Dieudonné n’aurait pas la renommée qu’il a sans les tapages d’internet, cette fabrique infernale qui nous fait regretter l’âge de pierre.

Internet ou la mort ! C’est pourtant là l’insupportable chantage de cette époque, qui oblige les propriétaires de journaux à remettre inlassablement au pot, afin de ne pas rater le coche d’une révolution contrainte. Révolution que Niel a intégré. Pour le meilleur ou pour le pire.

        

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6 Comments
  • Camille999
    janvier 8, 2014

    L’Elysée serait intervenu ? Vive la liberté de la presse ! Je me rappelle du foin de la gauche à l’époque ! Sans commentaire !

  • Hepeyla
    janvier 8, 2014

    L’éternel connivence entre la presse et les politiques, les journalistes et le pouvoir. A quel titre le cabinet du président de la république est il intervenu dans cette histoire ? C’est lamentable…

  • FlorianLf
    janvier 8, 2014

    Une nouvelle révolution…

  • FlorianLf
    janvier 8, 2014

    Une nouvelle révolution haha…

  • parti-culier
    janvier 8, 2014

    Concentration de pouvoir, lobbying, communautarisme, connivence avec les politiques, loi de l’argent, le peuple et la République sont bafoués. La démocratie recule. Les contribuables sont écrasés. Pauvre France.

  • isa
    janvier 9, 2014

    Attention Mr Revel, XN va bientôt racheter l’Express