ImmediaS

.

Ils sont donc six. Six candidats en lice, et donc retenus, pour briguer la présidence de Radio-France : un poste en zinc, payé des nèfles comparé à ce que gagne aujourd’hui un saltimbanque du calibre d’Hanouna. Un poste de forcat où les journées, démarrées  à l’aube et achevées nuitamment, se partagent entre le ripolinage de l’actionnaire, -l’Etat et ses nombreuses annexes, qu’il vous faut cajoler, apaiser, rassurer, courtiser-, et la surveillance ,24h/24h, d’une population dressée sur ses ergots : ces techniciens, journalistes et producteurs de Radio-France prêts à entonner la Carmagnole au moindre coup de vent, et que la plus petite contrariété transforme en dockers.
Mais il n’empêche, le poste suscite encore des vocations. Le plus étonnant dans cette procédure, qui nous amènera jusqu’au 25 février, date de  à la désignation du prochain PDG de cette maison, c’est que personne ne sait ce que l’on attend de l’heureux élu. Puisque l’Etat n’a pas fixé de feuille de route pour cette entreprise, (hors mis, quelques cadrages budgétaires), qui doit forcément se réinventer dans un paysage radiophonique en complète mutation.
Et c’est donc à cette brochette de candidats, sortis du chapeau, de palier aux insuffisances d’un actionnaire, qui n’a pas non plus la moindre idée de ce que devrait être le groupe France Télévisions : missions, périmètre, développements,  là aussi c’est le vide. Et tant pis si Pflimlin roule à tombeau ouvert vers le précipice.

C’est donc aux seuls candidats bientôt auditionnés par le CSA  d’inventer ce que pourrait être la maison Radio France, à l’horizon 2020. Quitte, une fois élu, à voir la copie du nouveau PDG passée au broyeur par les cols blancs de Bercy et de l’Elysée.
C’est dans ce contexte gratiné que le collège d’Olivier Schrameck va devoir nommer un PDG pour cette maison. Sachant que ce dernier héritera d’un mandat qui enjambera la présidentielle de 2017 : autant dire, une mission casse-cou pour l’heureux élu, qui aura une bonne chance sur deux de se retrouver, à mi-mandat et plus, avec un actionnaire qui aura changé de casaque.

N’étant ni devin, ni une institution de sondage,le CSA  va devoir prendre cette hypothèse en considération. Et nommer quelqu’un qui puisse survivre le moment venu à un changement brutal de majorité.
Et on le sait, tradition oblige: ce que la gauche et le CSA auront décidé et installé, la droite s’emploiera à le détricoter, aussitôt.