Passées la joie, l’exultation et les congratulations, l’heure est à la décantation pour les otages de retour de captivité en Syrie et libérés. Un à un, les anciens captifs tentent de retrouver leurs marques. C’est ainsi le journaliste d’Europe 1, Didier François, déjeunera cette semaine avec le patron du groupe Lagardère et propriétaire d’Europe 1, Arnaud Lagardère avant de reprendre sans doute les chemins de sa station. Durant des mois, Arnaud Lagardère, entouré de deux parmi ses principaux collaborateurs, Pierre Leroy et Ramzy Khiroun, s’est tenu quotidiennement au courant de l’avancée des négociations. Il y a quinze jours encore, les clignotants étaient au rouge et l’inquiétude à son comble, quand l’industriel avait appris, de source politique et militaire, que les otages étaient victimes de maltraitances. L’homme a toujours confié en privé que la pire chose qu’il se refusait à imaginer serait d’aller se recueillir un jour sur la dépouille de l’un de ses salariés.
Leur retour sur le sol français a donné lieu, on l’a vu, à une série de témoignages, dont certains ont plongé le Quai d’Orsay et les services de renseignements français, dans un profond embarras, sinon plus. De la colère même, jusqu’au au plus haut des états-majors. En effet, l’allusion explicite faite par Didier François et ses compagnons d’infortune à la présence sur le sol syrien de combattants parlant français n’a pas été du goût des responsables de la DGSE, qui travaillent depuis de très longs mois et dans le secret que l’on devine, sur ces réseaux de djihadistes français. On a d’ailleurs vu et entendu sur les antennes le léger embarras de Didier Français à évoquer à plusieurs reprises et devant l’insistance de la presse, cette réalité qui devait, semble-t-il, être tue, les services français s’employant à démanteler ces filières dans le secret le plus total.
D’autant qu’à Matignon et au ministère de l’Intérieur on peaufinait au moment même, un texte de loi destiné à encadrer les mineurs tentés par l’aventure syrienne : un projet de loi qui a donné le sentiment d’être précipité par les déclarations de ces journalistes rapatriés.
Nos otages ont donc beaucoup dit devant micros et caméras. Trop même, selon les autorités, galonnées ou non. Ce qui n’est pas dans la tradition, ni conforme aux consignes. Il n’est de se rappeler le caractère minimaliste des récits des nombreux ex-otages français que l’on découvrait en général très peu diserts sur le tarmac de Villacoublay. La faconde de Didier François, – dont c’est la nature et le tempérament-, tranchait ainsi sur le mutisme de ses nombreux prédécesseurs passés par le même exercice. Dans ce type d’affaires, où le secret et le silence sont requis, l’ extraversion de ce confrère d’Europe 1 tranchait. Mais peut-on reprocher à un homme, qui plus est journaliste, d’abuser d’une liberté dont il été si longtemps privée, quand il recouvre la lumière du jour et les siens ? Et doit-on accepter que l’opinion soit à ce point tenue à l’écart, quand il s’agit de nos concitoyens? L’opacité de ces affaires a ses limites. Et si les journalistes prennent d’immenses risques pour aller rendre compte, c’est également leur liberté, en retour, de restituer à l’opinion, une partie de cette réalité.
avril 28, 2014
Trop parlé ! les autres pas assez ! les médias bien sur cherchent la vérité et c’est plus futé que les policiers !
avril 28, 2014
Nous sommes dans la culture de la « langue de bois » : il est probable que nous avons payé, il est probable que certains preneurs d’otages parlaient notre langue. Depuis toujours ces affaires là sont restées opaques pour nous. Il est préférable pour nos politiques de ne rien dire : ça leur éviterait de mentir, fort heureusement il y a notre presse …
avril 28, 2014
Tout ce qui concerne l’islam ,ses pompes et ses oeuvres est couvert en France par le secret » politiquement
correct » .
avril 28, 2014
Soyons réalistes : la relative crispation des Affaires Étrangères, et plus encore de l’état major de la DGSE, dont il est fait mention dans l’article, a des relents de candeur puérile.
En effet, il est établi d’assez longue date que les réseaux djihadistes oeuvrent pour recruter dans certaines cités. Il y a même eu des reportages, tant en France qu’en Allemagne, sur ces jeunes qui sont allés s’ enrôler dans une guerre dont ils ont cru qu’elle est la leur.
À quel degré faudrait-il être naïf, tant au quai d’Orsay, qu’à la « Piscine », que même sur le canapé de M. Bidochon, pour penser que lesdits réseaux ne se doutent pas DÉJÀ des actions possibles (infiltrations, identifications, intox, démantèlement, « désactivation », etc.) entreprises dans l’ombre contre eux ?
Que ça soit évoqué ou non par les ex-otages n’y changera rien. On ne traque pas des enfants de choeur, ni des perdrix que le moindre chuchotement pourrait effaroucher. Alors, oui, bien sûr que ces réseaux sont dans le collimateur… encore heureux, d’ailleurs.
avril 28, 2014
Soyons réalistes : la relative crispation des Affaires Étrangères, et plus encore de l’état major de la DGSE, dont il est fait mention dans l’article, a des relents de candeur puérile.
En effet, il est établi d’assez longue date que les réseaux djihadistes oeuvrent pour recruter dans certaines cités. Il y a même eu des reportages, tant en France qu’en Allemagne, sur ces jeunes qui sont allés s’ enrôler dans une guerre dont ils ont cru qu’elle est la leur.
À quel degré faudrait-il être naïf, tant au quai d’Orsay, qu’à la « Piscine », que même sur le canapé de M. Bidochon, pour penser que lesdits réseaux ne se doutent pas DÉJÀ des actions possibles (infiltrations, identifications, intox, démantèlement, « désactivation », etc.) entreprises dans l’ombre contre eux ?
avril 28, 2014
(suite…) Que ça soit évoqué ou non par les ex-otages n’y changera rien. On ne traque pas des enfants de choeur, ni des perdrix que le moindre chuchotement pourrait effaroucher. Alors, oui, bien sûr que ces réseaux sont dans le collimateur… encore heureux, d’ailleurs.
avril 28, 2014
Ben, ce sont des journalistes, c’est leur métier de tout dire, non ? Donc ou est la surprise.
avril 28, 2014
Trop parlé les otages..?….mais après tout ne sont ils pas journalistes de profession…N’ont ils pas été
avril 28, 2014
Ne serait ce pas parce qu’ils ont dit que leur geôliers parlaient français??? Si les journalistes ne peuvent plus informer maintenant!!!
avril 28, 2014
Ce sont des journalistes n’auraient ils pas le droit d’informer ? Ou d’informer partiellement ? Ce n’est plus de l’information mais de la désinformation dans ce cas.
avril 28, 2014
J’oubliais : merci à Renaud Révèle de cet article.
avril 28, 2014
ils font une médiatisation pas possible , dans le but sans doute de redorer le blason de ce gouvernement nul, et après ils viennent se plaindre que les otages libérés , aient libéré aussi leur droit de parole !! ils auraient dû les remettre dans une prison dorée !!!!!!!!!!!!!!
mai 2, 2014
A trop dire met en danger ceux qui ne sont pas encore libérés.Quand à la liberté d’informer elle est dans cette circonstance laisseé à l’appréciation de la conscience de ceux qui informent……aux autres d’en juger et de le dire sauf être « modérés « par une limitation de la liberté d’expression maîtrisée par le lobby de la pensée unique.
décembre 1, 2014
Ne dire que le strict nécessaire que tout le monde doit savoir c’est cacher des informations, et maintenant dire tout ce qui s’est passé c’est un peu trop parler…