Lors de son audition, le 3 avril dernier, par le juge Van Ruymbeke,- au terme de laquelle il a été mis en examen pour délit de « favoritisme», l’ancien PDG de France Télévisions, Patrick de Carolis, a nié en bloc toute implication directe dans la signature des différents contrats passés avec celui que le même magistrat a mis en examen pour « recel de favoritisme », l’ancien patron de Bygmalion Bastien Millot.
Et il a allègrement chargé l’un de ses principaux collaborateurs, l’ancienne plume de Nicolas Sarkozy à l’Elysée et secrétaire général de France Télés, à l’époque, Camille Pascal. « Je n’étais pas l’ordonnateur de ces contrats. Je ne savais même pas que Camille Pascal, chargé entre autres, de préparer mes discours et éléments de langage, faisait ponctuellement appel à Bygmalion. J’en ai pris connaissance hier dans le bureau de mon avocat», peut-on lire dans le PV d’audition. L’ancien PDG se dit par ailleurs « pantois » face aux déclarations du même Camille Pascal, expliquant au magistrat, lors de son audition du 25 mars dernier, que Patrick de Carolis avait non seulement été informé de l’existence de ces différentes prestations, mais qu’il ne s’y était pas opposé. Après que l’homme des finances de France Télés, Damien Cuier, en ait rédigé le cadre et décidé des montants. «Tout cela m’a été confirmé verbalement par Patrick de Carolis », précise alors celui qui ne semble pas vouloir endosser la responsabilité de cette affaire devenue explosive.
Cet extrait parmi d’autres…
Question du juge à Patrick de Carolis: A la questionqui est posée à Camille Pascal de savoir qui avait fixé les montants contractuels de Bygmalion, ila répondu: soit M de Carolis, soit M Cuier. Quelles son,t vos observations ?
Réponse : Ceux qui fixent les contrats sont ceux qui les négocient, l’élaborent, le signent, or, je n’ai participé à aucune de ces trois étapes.
Question: N’ont-ils pas agi sur vos instructions?
Réponse: Je répète que je n’ai donné aucune instruction et que je ne suis pas l’ordonnateur de ces contrats.
Question : M Pascal esplique que len montant des prestations relevait de vous-mêle, soit de M Cuier. Qu’en pensez-vous ?
Reponse: J’observe que c’est M Pascal qui a signé lees contrats. Je ne peux pas répondre à la place de M Cuier.
Autre extrait éloquent, tiré celui du PV d’audition de Camille Pascal.
Question: Bygmalion a bénéficié d’autres contrats: préparation de dossiers et rédaction d’éléments de langage, conseils stratégiques, prestation diverses, sans que des contrats aient apparemment été signés. L’ensemble a généré des factures qui ont dépassé certaines années le seuil de 190 000 euros requis pour la procédure d’appel d’offres, en 2009 ( 454 097 euros), en 2010, ( 306 291 euros) et en 2011 (204 216 euros). Le saucissonnage ne permettait-il pas de passer sois le seuil légal et d’éviter précisément la mise en concurrence via un appel d’offre?
Réponse : je suis un peu étonné des chiffres que vous évoquez. Les prestations autres que la veille internet et le courrier des téléspectateurs, relevaient du président qui a décidé de cette relation particulière.
Question : Etiez-vous informé de ces prestations ?
Réponse: les éléments de langage, oui, car ils m’étaient transmis par Bygmalion pour certains en copie. A un moment donné, par exemple, Patrick avait demandé des éléments sur la stratégie à adopter sur la vente de la régie publicitaire. Par ailleurs, Patrick avait également demandé, toujours directement à Bastien, Millot, de faire une récapitulation depuis son élection, de trous les éléments à charge qui avaient été mentionnés contre lui dans la presse, notamment les éléments qui laissaient entendre que l’Etat actionnaire avait tenté de le déstabiliser depuis 205.n C’est Patrick de Carolis qui a demandé directement ou en passant par moi, à Bastien Millot ces prestations.
Patrick de Carolis agissait comme si Bastien Millot était toujours son collaborateur et Bastien Millot présentait sers factures. Je n’ai pas négocié ces factures.
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mai 9, 2014
je ne vois pas dans cette affaire le moindre favoritisme. un ancien employé démissionne, fonde sa boite et bosse ensuite pour son ancien employeur : c’est TRES CLASSIQUE.
et partout cela se produit dans les administrations.
mai 9, 2014
Pas de secret de l’instruction? Ça n’existe plus?
juin 6, 2014
Patrick De Carolis – comme Robert De Niro ou Brian De Palma – C’est un patronyme italien; pas un titre de noblesse (D majuscule).