Comme annoncé dans ces colonnes il y a quelques semaines de cela déjà, Laurent Joffrin s’en retourne donc à Libération et sa nomination à la tête du quotidien de la rue Béranger sera officialisé aujourd’hui, lors d’un Comité d’entreprise. Mais le transfert du Nouvel Observateur à Libération de l’intéressé ne se déroule pas dans un climat de profonde sérénité.
En effet, le trop actionnaire du Monde propriétaire de l’Obs, ( Bergé-Niel-Pigasse), exige qu’il fasse son préavis d’1 mois à la tête de l’hebdo, contrairement à la tradition qui veut que dans ce métier, les patrons de rédactions disposent d’une grande latitude quant à leur liberté de choix au moment de leur départ.
Cette mesure vexatoire trouve son explication dans le climat très tendu qui a entouré la tentative avortée d’une reprise de Libération par le trio « BNP », lequel ne semble pas décidé à faire le moindre cadeau à sa nouvelle équipe dirigeante. S’ajoute à cela des relations non moins polaires entre le fondateur du Nouvel Observateur, Claude Perdriel et Laurent Joffrin, lequel restera donc 1 mois de plus au piquet dans les coursives d’un journal, dont il n’a déjà plus les rênes.
La journée d’aujourd’hui verra également la nomination de l’ancien patron de I>Télé, Pierre Fraidenraich, à la tête du nouvel holding coiffant la société éditrice de Libération. Quant à Laurent Joffrin, une fois installé il sera assisté d’un co-directeur : les nouveaux actionnaires de Libération entendent en effet nommer à ses côtés un journaliste venu de l’univers du web. Lequel aura autorité, non seulement sur la version numérique du quotidien, mais également sur sa version papier : un message adressé pas seulement à la rédaction, mais au marché, message selon lequel Libération s’apprête à accomplir une mutation éditoriale, où le net est appelé à devenir une tête de pont.
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