La scène s’est déroulée à France Télévisions, le 21 septembre dernier, à quelques minutes de l’intervention de Nicolas Sarkozy sur le plateau de Laurent Delahousse. Entouré du PDG de France Télés et de quelques cadres et journalistes de cette même maison, l’ancien chef de l’Etat, qui n’était pas le plus détendu des hommes ce soir-là, , lança à cet aréopage tout en vrillant du regard celui qu’il avait lui-même nommé en 2009 à la tête de ce groupe: « N’allez surtout pas croire que je suis venu ici pour vous! Et encore moins pour France 2, vu l’état de cette chaine…»
C’est donc cela le «nouveau » Sarkozy ? Celui que son entourage s’emploie à nous dépeindre jour après jour, refait à neuf, apaisé, rasséréné, zen, sous Prozac, bref revenu de tout. Il n’avait pourtant pas attendu un quart d’heure avant de dégoupiller, remonté comme un ressort contre cette profession qu’il admoneste et ne cesse de brocarder. Même Delahousse en a pris pour son grade en privé, une fois l’émission terminée, malgré les déploiements d’attention de ce dernier à son endroit.
Mais le plus frappant depuis quelques jours, c’est l’emballement médiatique qui accompagne le retour aux affaires et en première ligne de l’ancien chef de l’Etat. D’aucuns rapportent que la ronde des journalistes faisant le pied de grue la mine mendiante aux portes de ses bureaux, a repris de plus belle. Comme en 2007, quand le « sarko-show » battait son plein. Comme en 2007, ceux qui lui dressaient d’invisibles trépieds ont retrouvé le chemin de son confessionnal, où le susnommé distille confidences et vacheries. A sa remorque, les chaînes d’infos n’ont pas trouvé mieux que de retransmettre en direct son premier meeting dans le nord. Et celui de ce soir, en banlieue parisienne, voit le Paf se mobiliser.
Ainsi et comme en 2007, encore, Nicolas Sarkozy réussit la prouesse de fixer l’agenda médiatique d’une profession aimantée, en lévitation : des médias anticipant sans aucune prise de distance, ni nuance, l’hypothèse d’un retour aux affaires d’un homme qui les a allègrement piétiné cinq années durant. Et dont chacune des petites phrases ou annonces sont immédiatement répercutées par les chaînes. Dans le plus pur style d’un journalisme de gouvernement qui accepte une servitude contraire aux pricipes même de ce métier.
A medias faibles ou sous influence, clergé fort: qu’il est triste d’observer le bal des courtisans et l’irrépressible attraction qu’opère cet homme auprès d’une profession en dévotion : une corporation amnésique, atteinte d’une même myopie mimétique.
Il s’en passe de drôles depuis quelques semaines : des sondages désobligeants pour l’intéressé, auxquels on évite de faire référence dans les journaux de 20 heures ; des enquêtes sur ses déboires judiciaires remisées à plus tard, par crainte de déclencher sa colère, et des convocations auxquelles on répond sans se poser la question des risques d’instrumentalisation de la par d’un responsable politique lancé à l’abordage de l’UMP.
Capter l’écoute, la bienveillance et le regard, construire une sphère de communauté d’intérêts et de relations mutuelles, verrouiller le Paf et faire le tri entre le bon grain et l’ivraie: l’homme sait faire. Passé maitre en la matière, il applique les mêmes méthodes qu’il y a cinq ans. Ayant contrôlé les médias et ses cages d’ascenseur, – décapitant PPDA à TF1, nommant Rémy Pflimlin à France Télévisions, dont il a adoubé en coulisses, avec son cardinal Claude Guéant, une partie de l’équipe dirigeante-, l’homme se sent aujourd’hui, comme hier. C’est-à-dire en droit d’exiger quelques retours de ces mêmes ascenseurs.
On pensait notre démocratie, la classe politique, média-dépendante, soumise à ce nouveau pouvoir spirituel, émanant de cette société de l’image. Que nenni. Dans un sidérant renversement des rôles, un homme politique a réussi en bientôt dix ans à inverser les rôles. Si dans la pub, le client est roi, en politique, Sarkozy fait la pluie et le beau temps, toujours en tête de gondole pour une classe médiatique maraboutée, et avec laquelle il entretient une relation paranoïaque et binaire.
Sarkozy et les médias? Une forme moderne d’absolutisme.
Concurrence et donc alignement vers le bas, recherche de l’audience maximale…les médias semblent avoir de nouveau réglé leurs montres sur une horloge unique: « Sarko», cet homme dont chacune des sorties voit les équipes de télés rappliquer au quart de tour. En sera-t-il de même pour les meetings d’Alain Juppé ou de Bruno Lemaire? On attend de voire….
Nous revoilà revenus à l’époque où la campagne du candidat à la présidentielle de 2007 procédait d’un «storytelling», ( un comte de faits) parfaitement maitrisé. A trop tutoyer un homme politique, on perd en distance et objectivité nous expliquent les déontologues. Mais à trop tutoyer les journalistes, Nicolas Sarkozy a fini par les considérer comme ses obligés. Cette logique d’un présidentialisme, (qu’il soit élyséen, ou demain, peut-être, à l’UMP), n’est pas compatible avec le respect du pluralisme de l’information et de la nécessaire indocilité des journalistes.
Un jour prochain, on s’étonnera que nous ayons toléré si longtemps cette situation, qui n’a aucune équivalence dans les autres grandes démocraties. Elle interroge sur notre propre soumission à cette simplification politique qui épuise et assèche la démocratie. Qui disqualifie notre profession.
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octobre 6, 2014
vous l’avez bien cherché, la guerre
quand in veut la paix, il faut être honnête, ne pas être sectaire
et ne pas raconter (cracher) n’importe quoi en fonction du sens du vent
cordialement
le vent tourne
octobre 6, 2014
Excellent papier !
octobre 7, 2014
vous avez parfaitement raison
la preuve ; j’ai adressé un courrier à madame TAUBIRA le 10/09/2014 lui exposant
plusieurs dysfonctionnement des institutions de ‘ETAT ou peut être une corruption de
fonctionnaire ou je mettais en cause 2 personnalités importantes de notre république
Michel SAPIN , Jean-pierre JOUYET et peut être notre président
Le site Médiapart et en particulier Laurent Mauduit s’est intéressé à mon affaire ,malheureusement ils sont victimes d’un redressement fiscal de 4,3 millions d’euros ,donc plus aucune nouvelle ,pourtant les faits sont graves ,fraude fiscale d’une société qui côte à la Bourse de PARIS
merci de m’avoir lu
vous pouvez me joindre au 06/82/28/14/57 ou à mon adresse mail
ROLAND ROBIN
9 avenue aristide Briand
36400 LA CHATRE
octobre 8, 2014
VOUS N’AVEZ PAS BESOIN DE SARKO POUR DISQUALIFIER VOTRE PROFESSION ; VOUS VOUS EN TIREZ PARFAITEMENT TOUT SEUL … VOUS EXCELLEZ MEME DS L’ART DU PARTI PRIS ; DE LA PENSEE UNIQUE ; DU POLITIQUEMENT CORRECT …. VOTRE PRESSE EST AGONISANTE ET VOUS EN ETES LES EFFICACES BOURREAUX
octobre 8, 2014
@BLAZY : Notre profession n’a que faire de vos insultes . « Notre presse » vous survivra . D’ailleurs vous la lisez pour éructer de la sorte . Votre sauveur ne reviendra pas . Il est le plus grand diviseur de la droite et le plus grand catalyseur du centre et de la gauche . Il vous restera la nostalgie de celui qui a « fait battre nos valeurs sur sa personne » comme le dit subtilement Jean d’Ormesson .
octobre 8, 2014
ou avez vous lu des insultes mon cher rabilloud ; donner son opinion est ainsi » insultant » ? la violence de votre réponse et de vos mots devrait vous donner a réfléchir sur vos responsabilités ; oui ; je crois que moi ; je ne reve pas la nuit de mon » sauveur » homme imparfait si il en est ; mais que vous ; il vous obséde au dela de toute raison ; ce qui n’est pas raisonnable …@RABILLOUD :
octobre 10, 2014
qqs uns resistent. ainsi canal+ et les Guignols qui en font leur cible tt comme ils avaient choisis de remonter Chirac et sa pomme en 95.
pour les contrer il avait incité Qatar a creer BeInSport privant peu a peu c+ d abonnes donc de recettes .
octobre 14, 2014
Encore du vide…
Ce n’est pas avec cela que Sarkozy sera atteind de quoi que ce soit … puis Delahousse le story Téller franchement ….
Aucun n’est à défendre.