« Un homme isolé, attaqué, auquel le gouvernement, Matignon, l’Elysée, Fleur Pellerin et le ministère du Budget, mettent les bâtons dans les roues » : tels sont les arguments en défense développés depuis hier dans certains cercles parisiens, jusqu’au CSA, pour soutenir le PDG de Radio France, Mathieu Gallet, que les travaux somptuaires engagés par ses soins pour la rénovation de son bureau, – 100 000 euros selon le Canard Enchainé-, font vaciller de son piédestal.
Incompréhensible, la faute place l’impétrant dans une situation plus qu’inconfortable. Et l’argument selon lequel sa filiation politique, -l’homme a fréquenté les cabinets de Christine Albanel et de Frédéric Mitterrand sous la présidence de Nicolas Sarkozy-, serait en grande partie à l’origine de la « cabale », ne tient bien évidemment pas la route. L’affaire, car s’en est une, est d’autant plus grave qu’elle intervient dans un climat social tendu à Radio France où Mathieu Gallet a coupé net, au nom d’une orthodoxie budgétaire, le robinet à augmentations et autres gratifications.
Reste la question de fond: comment peut-on déraper à ce point, perdre autant le sens de la mesure ? Réponse: Mathieu Gallet est victime tout simplement du syndrome du « Président ». Tous, peu ou prou, y ont succombé avant lui. A Radio-France, – où seul le journaliste Roland Faure, à l’origine de la création de France Info, échappa à la règle-, comme à France Télévisions, où l’illusion d’un pouvoir de pacotille, ensemencé par le bal des courtisans, fait perdre le sens des réalités. Enfermés dans leur tour d’ivoire, réfugiés sur leur quant-à-soi et dans leur véhicule de fonction, ensevelis sous les éloges, assaillis par une armée de pique-assiettes en dévotion confite, pris en tenaille entre des réseaux en connivence et le politique, ils sont du jour au lendemain comme pris de vertige. Leur bureau est un sanctuaire, le petit salon adjacent, où l’on vous fait poireauter dans l’attente d’une entrevue, une antichambre papale. Et la poignée de main du locataire des lieux une onction épiscopale. Le « Président » va vous recevoir, le « Président » aura un peu de retard, le « Président » est en conclave…Comment s’étonner que les français soient en rupture avec leurs élites quand de simples patrons de chaines à l’ego soudainement boursouflé en viennent à oublier la normalité et le sens commun? L’humanité dans toute sa tristesse.
mars 19, 2015
je b’ai qu’une chose à dire : ben putain
mars 19, 2015
je suis sûr qu’il voulait etre ministre, avec sa belle petite tête de keke…mais c’est loupé. Merci le canard enchaîné !
mars 20, 2015
Ne hurlons pas avec les loups …Si j’ai bien lu , ces travaux ont été décidés et budgétés en 2013 sous le quinquennat de Jean Luc Hess…Comme le chantier pharaonique de la rénovation de Radio France…C’est un système qui dérape…Les « Présidents » ne peuvent pas porter tous les chapeaux. Il y a des controleurs d’Etat à Radio France…