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TF1 ne prendra aucunes sanctions à l’encontre du patron de LCI, Eric Revel, et des journalistes présents à l’antenne à l’annonce de la mort fictive de Martin Bouygues. Pointée du doigt, l’AFP, une agence à l’origine de cette magistrale boulette, est désignée comme la première responsable de cette sortie de route généralisée. A TF1 où l’on tente de tirer les enseignements du carambolage, on s’apprête d’ailleurs à renforcer les process de validation d’un fait divulgué en temps réel et sans filets à l’antenne.
Et c’est la directrice de l’info de la chaine, Catherine Nayl, qui aura désormais le « final Cut » sur une dépêche dite « sensible » : à savoir une info liée aux groupes Bouygues et TF1, ou concernant plus largement un évènement majeur.
Car la sortie de route de LCI a causé une déflagration à TF1 et chez Bouygues, jusqu’à son sommet où Martin Bouygues a peu goûté, c’est un euphémisme, cette mise en bière prématurée. Un autre entrepreneur, Marcel Dassault, avait découvert un matin dans les colonnes du Quotidien de Paris, à la fin des années 70, sa très belle nécrologie. Nullement occis, l’industriel avait fait livrer un bouquet de fleurs au directeur du journal de l’époque, Philippe Tesson, le remerciant de tant d’éloges. N’ayant pas le même sens de l’humour Martin Bouygues, quant à lui, n’a pas adressé de fleurs aux dirigeants de LCI…
Tout cela ne serait pas arrivé sans cette sortie de route de l’AFP. La prestigieuse Agence a été victime de ce que l’on pourrait appeler le « syndrome Coulibaly» : comment dans un univers de concurrence exacerbée, où les réseaux sociaux imposent leurs rythmes et diktats, la pression de l’information devient telle qu’elle amène les médias les plus structurés à en oublier les fondamentaux…Nulle vérification, pas un coup de fil au siège de Bouygues, ni à TF1. Et au sommet de l’AFP, un PDG au bord de l’abime, Emmanuel Hoog, obligé de présenter ses plus plates excuses à l’entrepreneur: on imagine mal le même Hoog briguer la présidence de France Télévisions, puisque tel est son souhait! Il lui sera en effet bien difficile d’aborder devant les sages du CSA, en audition, les questions d’éthiques et de déontologie de l’information, – une thématique chère au collège d’Olivier Schrameck-, avec derrière soi une telle sortie de route.