L’attitude d’un PS atteint de cécité depuis l’apparition de ce délicieux et très estomaquant vaudeville qu’est la désignation, fantasque, de Delphine Ernotte à la présidence de France Télévisions, en dit long sur l’état de liquéfaction d’un parti qui ne sort pas grandi de cet épisode. A l’exception de Catherine Tasca, qui est à ce jour la seule à gauche à avoir pointé du doigt les anomalies de cet acadabrant épisode, pas un parlementaire ou dignitaire du PS n’a émis le moindre son.
Interrogé la semaine dernière par votre serviteur, le président de la Commission des affaires culturelles à l’Assemblée, Patrick Bloche, qui a auditionné Olivier Schrameck sur le sujet, bottait en touche et ne trouvait rien à redire quant à ce simulacre : le très urbain député balaye ainsi d’un revers de main ce qu’il appelle une «non-affaire», ce au nom de l’argument affligeant du « Pas vu, pas pris »: faute de preuves, les allégations de la presse dénonçant quelques jolies magouilles ne seront demain que confettis, quand le vent de l‘été sera passé par là…
Il en est de même des parlementaires PS qui à mots couverts, quand on les interroge, exécutent sans sommation le CSA et son président. Mais une fois les micros ouverts, ils renvoient les journalistes à leurs élucubrations fantasmagoriques et protègent, pour des raisons de positionnement partisan et politique, un CSA que l’UMP voue aux gémonies et que Nicolas Sarkozy n’a pas épargné hier à la tribune des « Républicains ».
Rien n’a donc changé sous le soleil : l’audiovisuel public reste le terrain de jeu d’une gauche désarmante de médiocrité, inlassablement prisonnière de vieux réflexes hérités des années 80 : quand les sicaires de la Mitterrandie mettaient en coupes sombres des chaines tenues brides courtes, après que des petits marquis à l’Elysée aient dicté la marche à suivre aux membres de la Haute Autorité, d’abord et du CSA, ensuite.
François Hollande n’échappe pas à la règle qui s’est contre toute attente de cette tambouille, mais avec bien moins de succès que son illustre ainé, François Mitterrand. Lequel pilotait de son bureau le dossier France Télévisons avec plus de talent et de maestria. Le chef de l’Etat l’avait pourtant juré: volonté de rupture avec son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, il n’interviendrait pas dans ces questions et laisserait au CSA toute latitude pour décider à sa guise.
Mais au fil des semaines on a vu un tout autre Hollande plonger ses mains dans cette marmite, épaulé de son cardinal Mazarin, en la personne de son secrétaire général Jean-Pierre Jouyet qui œuvra jusqu’au bout en coulisses dans ce dossier: François Hollande dressa des listes de PDG potentiels, écarta les uns, poussa les autres. Ses visiteurs qu’il testait lors de déjeuners le voyaient saluer les qualités de telle ou telle personnalité, occire telle autre. Emanuel Hoog, PDG de l’AFP, fut biffé au nom de ses liens avec Laurent Fabius, Marie-Christine Saragosse, une femme de gauche présidente de France Médias Monde, fut envoyée au casse-pipe après qu’elle ait fait son siège, Denis Olivennes, patron d’Europe 1, fut rayé de ses tablettes en raison de ses relations avec Nicolas Sarkozy, Thierry Thuillier, le monsieur infos et programmes de France Télés, fut lui découpé en rondelles pour de mêmes accointances supposées. Quand Nathalie Colin, une cadre dirigeante de la Poste, copine du patron de Libération, Laurent Joffrin, que quelques malins bien mal inspirés mirent en piste, elle fut également vite écartée au nom de son pédigrée jugé trop pauvre. Et j’en passe.
Un seul hic au tableau: l’illisible et incontrôlable Olivier Schrameck qui de son bunker de la Tour Mirabeau jouait au même moment une partition dont il était le seul, avec deux membres du CSA, Sylvie-Pierre Brossolette et Nathalie Sonnac, à connaitre le livret. Ni Hollande, ni Jouyet, ni mêmes les principaux voltigeurs du PS, aux ordres du Château, -Julien Dray, le cabinet de Fleur Pellerin, l’équipe Valls-, n’ont vu arriver le camion Ernotte, au volant duquel officiait un ancien sherpa de François Hollande, un homme reconverti dans le «Name-droping» et la chasse de têtes de ses bureaus d’Orange, l’incontournable David Kessler.
N’épiloguons plus, la presse et l’auteur de ces lignes ont suffisamment ratissé le sujet : cette rocambolesque affaire restera marquée à jamais dans les annales. Et c’est dans ce très joyeux contexte que Delphine Ernotte avance comme en terrain miné. Tiendra-t-elle sous la bourrasque? Rien n’est moins sure. Car à la colère des «Républicains» vient s’ajouter la montée en température des syndicats de France Télévisons qui n’attendent qu’un faux pas de celle-ci pour dégoupiller. L’un d’eux, le syndicat CGC Médias, déposera d’ailleurs une plainte dès mercredi. Le tout sur fond de carambolage financier attendu. On sait en effet que « France Télés » ne passera pas le cap de 2016…Quelle sera l’attitude de l’Etat? L’Elysée, où on l’a saumâtre, et Bercy lui donneront-t-il un coup de pouce? Question: Sauveront-ils France Télévisions du naufrage et le soldat Ernotte de la noyade?
juin 1, 2015
Baptême et oraison funèbre en même temps: quelle cérémonie!
juin 1, 2015
Mais quel festival, ce billet !
Un ramassis d’approximations, de bruits de couloir, d’opinions personnelles qui volent bas, le tout dans un style DEPLORABLE, et avec une syntaxe défaillante.
On relèvera au passage (je vous épargne le catalogue complet) les grands classiques de Revel :
– les noms propres écorchés, (Colin avec un seul « L », le tiret toujours mal placé à Pierre-Brossolette, …)
– les expressions ampoulées, pour se donner un genre, mais employées à mauvais escient : par exemple « mettre en coupe sombre » qui ne veut rien dire, en lieu et place de « mettre en coupe réglée »
– les phrases sans queue ni tête qui ne veulent rien dire, j’apprécie particulièrement « François Hollande n’échappe pas à la règle qui s’est contre toute attente de cette tambouille, mais avec bien moins de succès que son illustre ainé, François Mitterrand. »
– et les habituelles fautes d’orthographe, en français comme en anglais (« name droping » avec un seul P)
Que fait donc à l’Express cet imposteur médiocre affublé du titre de rédacteur en chef ?l’Express
juin 3, 2015
@Aretha Connery : D’accord, c’est affligeant. « Bureaus » ? Sérieusement ?
juin 2, 2015
Et alors ? Il n’y a pas place pour deux crocodiles dans le même marigot. Le PS comme l’UMP « rénové » savent bien comme l’a écrit Gramsci que la bataille idéologique est essentielle, elle est même décisive. L’UMP rénovée et le PS sont d’accord sur l’essentiel, leur marigot c’est le libéralisme, mais chacun veut les manettes pour le gérer à sa façon; en propriétaires pour ce qui est de l’UMP rénovée, en gérant loyal pour ce qui est de ce qui s’appelle encore le PS (Guy Mollet apparaîtrait comme un dangereux gauchiste à côté de ces trotsko-socialistes).
juin 2, 2015
Et alors ? Il n’y a pas place pour deux crocodiles dans le même marigot. Le PS comme l’UMP « rénové » savent bien comme l’a écrit Gramsci que la bataille idéologique est essentielle, elle est même décisive. L’UMP rénovée et le PS sont d’accord sur l’essentiel, leur marigot c’est le libéralisme, mais chacun veut les manettes pour le gérer à sa façon; en propriétaires pour ce qui est de l’UMP rénovée, en gérant loyal pour ce qui est de ce qui s’appelle encore le PS (Guy Mollet apparaîtrait comme un dangereux gauchiste à côté de ces trotsko-socialistes).
juin 5, 2015
Quelle crédibilité accorder à un éditorialiste qui avoue sans ciller avoir fait la campagne d’un des candidats ? http://pllqt.it/O32i1h
Les professeurs de déontologie ont une fâcheuse tendance à ne pas voir la poutre qui est dans leur oeil.