Le camouflet infligé au CSA par le Conseil d’Etat, qui vient d’annuler sa décision dans les dossiers de LCI et de Paris Première, a fait l’effet d’une douche froide au siège de l’institution. Pointant du doigt des erreurs de procédure, les sages du Palais Royal ont envoyé au broyeur la copie du Conseil et redonné par là-même espoir aux dirigeants de M6 et de TF1 qui comptent profiter de cette brèche pour s’inviter denouveau dans l’offre TNT. Ce qui leur avait été vertement refusé voilà un an.
Or ce carambolage juridique modifie tout. En l’espace d’une année la donne a changé : les paramètres économiques mis en avant par le CSA, à l’époque, pour justifier de sa décision sont aujourd’hui obsolètes. Estimant que le marché publicitaire n’était pas en mesure de supporter deux chaines supplémentaires dans l’univers de la TNT, l’instance de régulation présidée par Olivier Schrameck avait choisi de débouter de ses demandes Paris Première et LCI, ouvrant ainsi une crise au sein de cette dernière, une chaine d’info condamnée à mort jusqu’à ce que l’horizon s’éclaircisse à nouveau hier.
Car si la donne a changé, c’est parce que la conjoncture publicitaire n’est plus la même. En Télévision, depuis un an, la durée publicitaire poursuit sa progression, simultanément sur les chaînes historiques (+10,6%) et sur celles de la TNT (+22,2%). Le média enregistrait une hausse de +19,8% de sa durée publicitaire en janvier 2015. « Dans la même tendance, le portefeuille annonceurs de la télévision s’enrichissait de 73 annonceurs supplémentaires avec les chaînes de la TNT qui recrutent deux fois plus d’intervenants que les chaînes historiques », relève-t-on dans une étude de l’institut Kantar Média: des tendances qui se confirment et se renforcent en ce début d’été.
Cette embellie économique aura bien évidemment un impact quand le CSA sera amené à se pencher sur les dossiers LCI et Paris Première que vont redéposer les groupes TF1 et M6. Or on imagine mal le CSA refuser de nouveau à ces deux chaines des fréquences TNT, s’il est admis que l’équation publicitaire n’est plus celle qui prévalait il y a un an. C’est l’espoir des dirigeants de TF1 et des salariés de LCI qui pour la première fois depuis le début de cette crise peuvent entrevoir une sortie du tunnel.
juin 22, 2015
il est peu probable que LCI passe en clair sur la TNT. D’une part, la Rapporteuse du conseil d’état était contre. La décision du CSA a été cassée pour des motifs de procédure et il est probable que le Conseil reste sur sa position. Par contre, concernant Paris Première, la Rapporteuse était pour le passage en clair et il est peu probable que le CSA refuse ce changement car, en cas de refus, retour au Conseil d’Etat qui cassera probablement une nouvelle fois la décision.