Le projet de création sur le net par France Télévisions d’une chaine d’information suscite depuis hier une volée de réactions. Incomprise, cette initiative de la nouvelle pédégère de France Télés, Delphine Ernotte, voit les dirigeants de France Info et de France 24, – sans compter ceux de BFM TV ou de I>Télé-, ruer dans les brancards. Il est vrai que dans un pays qui détient un record du monde en la matière, – avec LCI, BFM TV, I>Télé, France Info et Euronews, ce ne sont pas moins de cinq chaines d’infos en continu qui se partagent le marché -, la création d’une sixième chaine peut apparaitre totalement fantasque. D’autant plus que ce projet, d’une quarantaine de millions d’euros au bas mot, n’a que très peu de chance d’agréger des internautes par millions, étant donné la saturation du marché.
L’Etat dans cette affaire porte une lourde responsabilité. On se souvient en effet que dans les mois qui avaient précédé la création de France 24 en décembre 2006, Jacques Chirac avait repoussé l’idée d’un schéma associant une agence de presse, l’AFP, un groupe audiovisuel publique, France Télévisions et la voix de la France à l’étranger, RFI : un montage qui avait alors le mérite de regrouper trois des principaux acteurs publiques dans le domaine de l’information de ce pays. Au lieu de cela et en raison de querelles de chapelles, de ministères et de territoires, on préféra la création ex-nihilo d’une chaine, – France 24-, dont le budget vient grever chaque année les finances subclaquantes d’un audiovisuel publique sous-capitalisé.
La France a ainsi le chic pour se distinguer de ses voisins et complexifier des problématiques qu’un enfant de douze ans, pourvu d’un peu de bon sens, réglerait dans un claquement de doigt. Car il allait naturellement de soi pour bon nombre d’observateurs à l’époque qu’associer France Télévisions et sa rédaction, – de loin la plus puissante de France avec quelques 3000 journalistes-, à ce projet de chaine d’infos tournée vers l’international allait de soi. Las, France 24 fut choisie et France Télévisions resta sur le bord du chemin.
Résultat, installée à la tête du groupe, Delphine Ernotte décrète la création d’une chaine à l’avenir plus qu’incertain. Un autre chantier plus ambitieux et cohérent s’offrait pourtant à elle avec la Réforme Territoriale et la mise en place dans chaque région de France de véritables pôles d’information décentralisés et localisés. Le succès des décrochages d’information régionaux de France 3 , -qui dispose d’une rédaction aux effectifs roboratifs-, avait d’ailleurs inspiré nombres de candidats à la présidence de France Télévisions qui avaient couché dans leur déclaration de candidatures un projet de refonte profonde de l’information en régions. Journaux du matin, magazines de services et de proximité, flashs d’infos dans la journée… C’est toute l’ergonomie et la stratégie éditoriale des stations de France 3 que des candidats comme Didier Quillot, Pascal Josèphe, Cyrille Dupeloux ou encore Robin Leproux, avaient proposé de réformer profondément, à l’aune du redécoupage de la cartographie des régions françaises. Un schéma ambitieux, exaltant pour les salariés d’un réseau laissé en déshérence, mais porteur également de risques sociaux. A quelques encablures des élections régionales, le gouvernement et le PS auraient fait savoir à Delphine Ernotte qu’il n’était pas souhaitable d’ouvrir un tel front. Preuve de sa bonne volonté et de son désir de soutenir Delphine Ernotte dans ses premiers pas, sur fond de dégradation budgétaire de l’audiovisuel publique, l’Elysée a décidé d’une augmentation de la redevance : un paradoxe de plus alors que François Hollande vient de promettre aux français un desserrement de l’étau fiscal en 2016.
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août 26, 2015
Il y a dans l’audio visuel public, des chaines qui n’ont rien à y faire, les cas les plus flagrants sont la 14 et France O. Pourquoi en rajouter. D’autant que les finances de France télévisions ne sont pas au mieux.
septembre 1, 2015
@manolo escobar : France O a toute sa place dans le bouquet France Televisions. Ce n’est pas parce qu’elle ne vous intéresse pas qu’elle n’est pas utile.
août 26, 2015
Que d’hypocrisie !
Plus il y aura de chaines info publiques plus il y aura de journalistes (salariés dans d’autres médias) qui pourront émargés dans les émissions de débats et ceci sur le dos des contribuables.
Plus il y aura de chaines publiques plus il y aura des placards pour recueillir des cadres de direction en disgrace en attente des jours meilleurs. Ils pourront à leur tour renvoyer l’ascenceur à
leurs « mécènes » ou aux enfants de ceci.
Si vous consulter l’annuaire téléphonique des chaines publiques de l’audiovisuel vous serez surpris de constater la « consanguinité ». Echappent aux statistiques les filles qui se sont mariées et ont abandonné leur patronyme de naissance.
août 26, 2015
Que d’hypocrisie !
Plus il y aura de chaines info publiques plus il y aura de journalistes (salariés dans d’autres médias) qui pourront émargés dans les émissions de débats et ceci sur le dos des contribuables.
Plus il y aura de chaines publiques plus il y aura des placards pour recueillir des cadres de direction en disgrace en attente des jours meilleurs. Ils pourront à leur tour renvoyer l’ascenceur à
leurs « mécènes » ou aux enfants de ceci.
Si vous consulter l’annuaire téléphonique des chaines publiques de l’audiovisuel vous serez surpris de constater la « consanguinité ».
août 27, 2015
On privatise quand, France TV ?
http://leparisienliberal.blogspot.fr/2015/08/privatisons-france-televisions-et.html
septembre 1, 2015
Ce qui compte n’est pas le nombre des chaînes mais plutôt leur crédibilité …
septembre 3, 2015
Il y a des chaînes dans le bouquet France qui ne valent rien et qui ne marquent pas une audience importante, je ne veux pas citer des noms