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Le PS et l’Elysée pour « l’indépendance et le pluralisme des médias ». Certes, mais au profit de qui?

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Presseausweis

 

 

 

 

 

 

 

 

Le président PS de la commission de la Culture de l’Assemblée nationale, Patrick Bloche, a sorti hier de son chapeau une très noble, mais insolite proposition de loi, rédigée en « étroite collaboration » avec le ministère de la Culture et adoptée par le groupe socialiste, un texte « visant à renforcer la liberté, l’indépendance et le pluralisme des médias. Objectif, mieux protéger les rédactions à l’heure où des mouvements de concentrations touchent un secteur en pleine recomposition. Le texte prévoit ainsi de graver dans le marbre le principe selon lequel « tout journaliste a le droit de refuser toute pression, de refuser de signer un article, une émission, partie d’émission ou une contribution dont la forme ou le contenu auraient été modifiés à son insu ou contre sa volonté ». De même, il ne pourra plus « être contraint à accepter un acte contraire à son intime conviction professionnelle ».
La belle affaire…Cette initiative pour le moins burlesque témoigne d’une parfaite méconnaissance d’un métier qui a grandement évolué depuis quelques années. Elle est également le reflet d’un cynisme qui laisse quelque peu pantois quand on observe depuis quelques mois avec quels soins le pouvoir en place tente de verrouiller, à l’horizon de l’élection présidentielle, des médias qu’il dit vouloir libérer des fers qui l’entraveraient.

 

Des rédactions émancipées.
Les journalistes des Echos, hier, de Libération, de I>Télé, de l’Obs, de l’Express ou encore du Monde, aujourd’hui, n’ont pas attendu ce député PS et la ministre de la Culture, pour s’organiser et se mobiliser face à des actionnaires qui ont parfaitement compris que les temps avaient changé. Que tenir bride courte des rédactions était une illusion. Partout des chartes déontologiques ont été rédigées et acceptées. Partout des règles pare-feu ont été négociées, édictées et entérinées par les propriétaires de ces titres. Bernard Arnault en son temps accepta sans rechigner le principe d’une désignation par la rédaction des Echos du patron de ce journal. Même chose au Monde ou à Libération, deux organes de presse totalement indépendants de leurs actionnaires respectifs et dont les dirigeants ont été désignés par les journalistes eux-mêmes. Même chose encore à l’Express où cette même règle a été instituée et acceptée. Ici et là ont été installées des sociétés de journalistes et des rédacteurs reconnues et solidement implantées.

Ainsi au fil des ans, c’est toute une profession qui, à coup de rapports de force et de pugnacité, a gagné en maturité et autonomie. Pragmatiques, les industriels et les patrons de ce secteur qui l’ont compris en ont d’ailleurs accepté en bonne intelligence les règles. Disons-le : à de très rares exceptions près, la quasi-totalité des rédactions de ce pays travaillent avec une liberté chèrement acquise, mais indéniable.

De qui se moquent le PS et Fleur Pellerin?

L’initiative (télécommandée de l’Elysée) de Patrick Bloche est d’autant plus un gadget que l’heure est aux grandes manœuvres jusqu’au plus haut sommet de l’Etat, où la perspective de l’élection présidentielle voit l’Elysée s’agiter sur tous le fronts. De qui se moque-t-on en effet : pressions pour loger LCI sur la TNT (et faire plaisir à Martin Bouygues, le propriétaire de TF1) ; tirs nourris contre BFM TV, dont la puissance de feu inquiète et agace le Château; tentatives de déstabilisation de David Pujadas, dont le journal déchaine l’entourage du chef de l’Etat ; accélération du calendrier pour la création d’une chaine tout-infos par France Télévisions, supposée raboter l’influence de BFM TV ; crispations encore à l’égard de Libération et de l’Obs, des organes de presse accusés de n’être pas assez de gauche… Tout est fait pour remettre d’équerre des pans entiers d’un paysage médiatique heureusement hors contrôle: des manœuvres sans effets, ni fondements. Car à l’heure où les français n’attendent ni le 20 heures de TF1, ni les flashs d’infos de BFM TV ou d’I>Télé  pour se forger une opinion, cette agitation fait sourire.

Il y a en effet quelque chose d’archaïque, de terriblement anachronique, à penser que les médias font l’opinion et encore mieux une élection. La mainmise de De Gaulle sur l’ORTF n’empêcha pas mai 1968. La férule de VGE sur la télévision ne lui a pas évité le carambolage de 1981. Le balladurisme de TF1 en 1995 n’empêcha Chirac de l’emporter. Et le verrouillage par Nicolas Sarkozy d’une partie du Paf cinq années durant, jusqu’en 2007, ne brida pas l’ascension, puis la victoire de François Hollande.

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