ImmediaS

5 milliards d’euros, c’est la somme vertigineuse que va injecter Netflix cette année dans la production de programmes. De quoi donner des sueurs froides aux dirigeants de TF1, Canal+, M6 et France Télévisions réunis qui ne semblent pas avoir pris la mesure du Tsunami qui s’annonce. La plate-forme américaine de programmes va ainsi produire courant 2016 pas moins de 31 séries originales : des productions de qualité dont les internautes sont particulièrement friands. La menace est d’autant plus grande pour les chaines françaises qu’elles n’ont pas le premier euro pour rivaliser à une telle échelle: c’est tout le (vieux) modèle économique d’un Paf ankylosé qui risque de s’effondrer comme un château de cartes s’il ne révise pas ses schémas et trouve des relais de croissance. En effet, aux habitudes de consommation de la télévision, qui voient les jeunes générations et pas seulement lui tourner de plus en plus le dos, pour une consommation de films et de séries à la carte sur la toile, vient s’ajouter la sous-capitalisation de groupes audiovisuels incapables de tenir le choc à de tels niveaux d’investissements. Vincent Bolloré, qui l’a compris depuis la première heure, est sans doute le seul, avec la manne de Vivendi, à pouvoir répondre à cette menace. L’industriel qui a convoqué pour le printemps prochain un séminaire sur les programmes du groupe Canal+ ne cache pas sa volonté d’investir massivement dans les contenus: reste le coût du ticket d’entrée sur un marché où les géants de l’internet, – les Apple, Netflix et autres Google-, sont prêts à injecter plusieurs milliard de dollars.