C’est une idée simple, un schéma d’une grande cohérence, presque aussi vieux que la cathode. Nicolas Sarkozy, dont on connait l’intérêt qu’il porte à l’univers des médias, plaide en privé pour la constitution d’un Paf à l’anglaise, d’une BBC à la française, qui épouserait les pointillés du modèle anglo-saxon. Conseillé en cela par des personnalités aussi diverses qu’Eric Woerth, (qui a récemment conduit les travaux d’une commission parlementaire en charge d’un rapport sur le financement de l’audiovisuel public), ou Franck Riester, autre député républicain et spécialiste de ces questions, l’ancien locataire de l’Elysée veut la constitution d’un groupe audiovisuel public homogène et puissant qui rassemblerait France Télévisions, Radio France et France Média Monde.
Ce n’est pas la première fois que ce schéma d’une grande logique est agité. Nicolas Sarkozy l’avait lui-même esquissé à l’Elysée avant de le remiser devant les difficultés de sa mise en oeuvre. La difficile harmonisation des statuts de ces différentes maisons et les risques d’implosion syndicale avaient alors refroidi les ardeurs d’un responsable politique qui avait renvoyé ce projet aux calendes grecques. C’est pourtant sous son mandat qu’avait été réunis France 24 et Radio France International, un mariage opéré aux forceps, mais avec succès. Depuis, la crise est passée par là et l’argent manque. Exsangues les finances de l’audiovisuel public ne sont plus à même de faire vivre le mammouth : seule une profonde réforme de structures, une réduction du périmètre des chaines de « France Télés » et une rationalisation des effectifs, comme des moyens, seraient en mesure de donner un cap et du poids à un ensemble aujourd’hui hétéroclite et disparate. Les britanniques, les allemands, comme les espagnols, l’ont fait de longue date: ce fut long, parfois douloureux, mais d’une grande efficacité. Visiter la BBC donne ainsi le vertige et une idée du fossé qui nous sépare de notre voisin: radio, télé, internet, c’est sur un même plateau de plusieurs milliers de mètres carrés une armée de journalistes multimédias fabriquent l’info de demain.
Il y a du coup quelque chose de totalement incongru dans le projet de création d’une chaine d’info sur le net par France Télévisions, (face au triptyque existant composé de BFM TV, de LCI et de I>télé). Quand l’addition des rédactions de France 24, de Radio-France, de France 2 et de France 3, avec ses quelques 5000 journalistes au total, constituerait l’une des entreprises de presse les plus puissante d’Europe.
janvier 6, 2016
@renaud revel : bien au contraire, la chaîne d’info du service public sera créée par toutes les entreprises du secteur publiques concernée, et pas seulement par FTV. Ce sera un exemple de projet commun, et, j’espère, une première étape.
janvier 6, 2016
@renaud revel : bien au contraire, la chaîne d’info du service public sera créée par toutes les entreprises du secteur public concernées, et pas seulement par FTV. Ce sera un exemple de projet commun, et, j’espère, une première étape.