Dans son numéro sorti en kiosque aujourd’hui, le magazine Valeurs Actuelles publie une interview « Exclusive » du candidat à l’investiture Républicaine américaine, Donald Trump. Ramassis de clichés et de propos à l’emporte-pièce, – du Trump tout craché-, cet entretien est à l’image des rodomontades populistes d’un énergumène qu’aucun journaliste, ici, n’accepterait d’interroger s’il était français. «Vous pensez vraiment que, s’il y avait eu dans l’assistance quelques personnes armées et entraînées, cela se serait passé de la même façon ? Je ne le crois pas. Ils auraient tué les terroristes », affirme-t-il ainsi à propos du Bataclan : une saillie parmi un florilège d’autres énormités, aussi déconcertantes que nauséeuses. La presse irait-elle si mal qu’il faille dérouler le tapis rouge au symbole le plus abject d’un extrémisme politique raciste, sexiste, islamophobe et homophobe?
Brocardé par l’ensemble de la classe politique américaine et par une bonne partie des médias de ce même pays, après sa dernière sortie hallucinante sur les musulmans, qu’il souhaite purement et simplement bannir de territoire américain, Donald Trump, a trouvé chez les journalistes de Valeurs Actuelles une écoute bien plus bienveillante. Même les Jed Bush ou Dick Cheney, qui sont pourtant parmi les conservateurs les plus bas de plafond des Etats-Unis, se sont insurgés devant la énième sortie de route d’un homme destiné à finir dans les catacombes de cette campagne et de la vie politique américaine. On vous le prédit.
A défaut d’un boycott, le populisme abject de Trump méritait mieux que cet entretien aux petits oignons. On aurait souhaité par exemple une question sur le soutien de ces quelques richissimes fortunes musulmanes qui ont contribué au développement de son empire. Et qui l’ont soutenu à bout de bras dans ses affaires quand lâché de toute part il vacillait. On aurait aimé que lui soit posée la question de la présence au 28e étage de la Trump Tower du siège new yorkais de Qatar Airways, une compagnie qui lui verse un loyer mensuel de 100 000 dollars. Et que pense le même Trump de la présence dans ces mêmes étages du prince Mutaib bin Abdulaziz Al Saud, un membre de la famille royale qatari, qui occupe un appartement acheté à la Trump Compagny 50 millions de dollars? On ne sait pas, puisque la question ne lui a pas été posée. Lorsqu’en 1990, Donald Trump connait la banqueroute, c’est cette même dynastie musulmane qui vola à son secours, garantissant rubis sur le keffieh, ses lignes de crédits auprès des banques américaines, et ce à coup de milliards de dollars! Il y avait mille et une manières d’acculer celui auquel Fox News et la droite américaine la plus intégriste tressent des lauriers. Mille et une questions à poser à celui qui ne verra jamais le perron de la Maison Blanche. Tump dit tout? Oui, mais le pire.
février 15, 2016
C’est un personnage affligeant et j’espère qu’il sera évicté de cette présidentielle le plus rapidement possible. Mais le plus inquiétant est qu’il obtient quand même un certain support de la part de l’électorat…