Manuel Valls l’avait pourtant rassurée : elle n’avait pas lieu de s’inquiéter, tout va bien. Et aucune rumeur n’était venue à ses oreilles contrarier ces propos apaisants, à quelques heures d’un remaniement qui a pourtant scellé son éphémère destin ministériel.
Les quelques piques du chef de l’Etat, qui l’avait recadrée à plusieurs reprises ces derniers mois, lui reprochant notamment son peu de présence, son faible investissement, dans les milieux culturels, ainsi que sa mauvaise gestion du dossier Radio France et de l’épisode désastreux de l’affaire des frais de taxi de l’ex PDG de l’INA, Agnès Saal, ne l’avaient pas plus affolées. Courage fuyons ! Personne dans son entourage n’avait osé, qui plus est, sonner le tocsin et la mettre en garde, alors que sa tête roulait depuis quelques semaines sur le billot élyséen.
Ceux qui l’ont croisé à l’annonce de son éviction, l’ont trouvé décomposée, au bord des larmes, abimée, fragile comme une coquille d’œuf vidée son contenu. La politique a cela de terrible qu’elle brise celles et ceux, peu ou pas assez madrés, dont ce n’est pas le métier. Elle laisse en lambeaux les apprentis (es): celles ou ceux, encore, qui n’ont pas usé leurs culottes ou tailleurs sur les bancs de la politique, dès leur plus jeune âge : au PS, rue de Solferino ou chez les Républicains, rue de Vaugirard. Des hommes ou des femmes, (le plus souvent), qui valsent au premier virage et se font éjecter dans les bas-côtés de la politique.
Il y eut les « Jupettes » défenestrées par Alain Juppé en 1995, les Fadala Amara et autres Rachida Dati virées par Nicolas Sakozy. Et le limogeage non moins expéditif, par François Hollande cette-fois-ci, d’Aurélie Filippetti et de Delphine Batho : deux novices auxquelles on attribua des portefeuilles bien trop lourds pour de si frêles épaules.
Fleur Pellerin est du même calibre : un joli minois droit dans ses escarpins, propulsé du jour au lendemain dans la cage aux fauves, à la tête d’un ministère qu’ont écrasé de leur stature les André Malraux, Jacques Duhamel, Maurice Druon,, Michel Guy ou encore, Jack Lang. Avant d’être éparpillée, « façon puzzle », aux vents mauvais par un François Hollande premier responsable de cet échec. Il était en effet écrit que celle qui a multiplié les bourdes rue de Valois et que les médias ont pris en grippe et épinglé à plusieurs reprises, n’avait pas les épaules. Et qu’elle tomberait un beau matin.
Son sort a été scellé le 26 octobre dernier, lorsqu’elle avouait, sans honte, sur le plateau du Supplément de Canal+, n’avoir pas lu le dernier Modiano, « Pour que tu ne perdes pas dans le quartier », sorti quelques jours plus tôt, et pour lequel l’auteur venait de remporter le prix Nobel de littérature. Une boulette dont elle ne s’est jamais relevée et que François Hollande n’a jamais pardonnée.
Si la personne qui lui succède, – Audrey Azoulay-, est pour le public une parfaite inconnue, elle a un immense avantage sur celle qu’elle remplace: sa filiation. Adoubée par le chef de l’Etat, Azoulay vient du sommet. De l’Elysée où elle a fait ses classes : cet épicentre de l’Etat où elle a pu travailler dans l’ombre les dossiers Culture et Communication, sans jamais s’exposer. Tout en observant la lente dérive, puis la noyade, d’une ministre, dont elle supervisait alors les travaux et validait la feuille de route, décidant souvent et procédant toujours à de nombreux arbitrages: une ministre-bis de la Culture, sans les risques, ni l’exposition.
Audrey Azoulay a eu son clone à droite, Christine Albanel : cette ancienne conseillère à la Culture de Jacques Chirac, très au fait de ses dossiers également, vécut dans l’ombre de ce dernier, à l’Elysée, avant d’hériter du portefeuille de la Culture. Une mise en jambe qui lui évita bien des erreurs. On peut parier qu’il en sera de même pour Audrey Azoulay qui voit depuis hier les milieux culturels lui tresser des lauriers : le défilé «putassier» des courtisans. De ceux-là même qui faisaient la veille encore le siège de Fleur Pellerin. Autre grand classique.
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février 12, 2016
Un poisson lune nageant avec les requins , le devenir était prévisible . Les ministres de la culture n’ont pour d’autre fonction que participer à la création d’une stature d’être élevé de nos dirigeant par ailleurs incapable d’apporter des réponses au quotidien des populations qu’ils prétendent diriger .
février 15, 2016
C’est bien dommage, je la trouvais très bien dans ce rôle… Le gouvernement se sépare selon moi de ses meilleurs éléments et part à la dérive…
février 19, 2016
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