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Barak Obama est à la communication ce que la ligne droite est à la géométrie: une perfection absolu. Jamais dirigeant politique n’aura atteint un tel niveau d’achèvement dans la mise en image du poste qu’il occupe. Et les quelques pas de tango que le président américain a effectué à Cuba samedi sous les focales des caméras du monde entier sont une leçon magistrale pour l’armée de apprentis qui hante la classe politique européenne. Il n’est de voir la décontraction avec laquelle le président Américain accepte de se livrer à l’exercice, après avoir feint d’hésiter. Comment ce qui semble s’apparenter à une séquence totalement improvisée prend soudain les accents d’un formidable coup de pub quand Obama déplie sa silhouette pour aller chalouper avec élégance dans les bras d’une sublime cubaine. En vérité, un petit bijou de «com’» dûment travaillé par un Obama que l’on croit alors sorti tout droit des studios d‘Hollywood ou d’un épisode d’House of Cards, la formidable série de Netflix sur la Maison Blanche.
Depuis l’ère Kennedy la Maison Blanche a toujours eu le chic d’abriter des hommes auxquels les gourous de la pub de Madison Avenue ont appris les rudiments de la communication. Or Obama semble être à lui seul le concentré absolu de tout ce que les magiciens d’Ogilvy ou de Léo Burnett, (deux immenses cathédrales de la pub aux Etats-Unis) ont enseigné à la classe américaine de leur pays depuis la fin des années 50. Jamais en effet un leader américain n’a maitrisé à ce point son sujet, à telle enseigne que le bilan somme toute modeste du locataire de la Maison Blanche est en permanence rehaussé par un travail de mise en scène qui laisse tout simplement littéralement pantois.