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C’est l’un des premiers accrocs de Canal+ dans son combat contre le géant américain Netflix, lequel vient d’annoncer que la quatrième saison du blockbuster House of Cards, cette série culte portée par Kevin Spacey, ne serait pas diffusée par «Canal » mais bien sur sa plate-forme de VOD. Un coup dur pour Canal+ qui voit Netflix enfoncer un coin dans un domaine dont elle s’était fait historiquement la championne: l’exclusivité de la diffusion des principales grandes séries US. L’incident n’est pas anodin et il témoigne de la lutte à mort qui s’ouvre avec les sommes colossales que Netflix entend investir cette année dans un genre extrêmement porteur (et facteur d’abonnements): 5 milliards de dollars pour la seule production de 31 séries originales.
On touche là à la fragilité du modèle économique de Canal+ dont l’actionnaire, Vivendi, va devoir débourser dans les années qui viennent des sommes extrêmement conséquentes pour pouvoir continuer à offrir à des abonnés de plus en plus volatils un package de programmes qui réponde à leurs attentes. Certaines séries parmi les meilleurs du moment, – dont l’excellente Narcos, ci-desous– ont été ainsi diffusées par Netflix quand on pensait que Canal+ pouvait les préempter quand elles étaient encore en production. Ne pas perdre la main, être capable de tenir les enchères, damer le pion à l’armada US: c’est tout l’enjeu des années à venir pour Canal+, qui va devoir, sauf à grandement souffrir, investir très lourdement sur un marché où les tickets d’acquisitions s’envolent, tout comme les investissements dans la production de séries fraiches. Une industrie qu’Hollywood et les géants du net développent à marches forcées, le tout à des niveaux d’investissements devenus tout simplement stratosphériques.