C’est à la fin du mois que la commission présidée par le député Thierry Solère, (photo), l’homme en charge de l’organisation des primaires chez les Républicains, décidera des chaines ou des groupes à qui échoiront les diffusions des quatre grands débats programmés entre les différents candidats. Au terme d’âpres discussions entre les écuries en lice, il a en effet été décidé de l’organisation de trois débats avant le premier tour du scrutin, en novembre prochain, et d’un quatrième entre les deux tours. Et c’est une foire d’empoigne.
Côté chaines, TF1, France Télévisions, I>Télé et BFM TV ont fait savoir qu’elles se portaient candidates à la retransmission de qui sera de fait le premier tour de l’élection présidentielle. Plus encore, l’élection du prochain Président de la République, si l’on se fie aux sondages.
Rien de surprenant du coup à ce que les chaines redoublent d’engagements et de promesses, ce qui est le cas depuis des mois. Faute de moyens, le parti de Nicolas Sarkozy ne pourra pas produire lui-même, « à l’américaine », avec les producteurs et les journalistes de son choix un programme qu’il aurait pu très bien livrer clé en mains aux diffuseurs, qu’il s’agisse de chaines privées ou publiques.
Et c’est là que ça se corse. Question, en effet: Comment toucher le plus grand nombre de français, en décidant d’aller sur TF1 ou France 2, sans se mettre à dos, durablement, des médias dont l’audience est certes moindre, mais dont la puissance de feu sur le terrain de l’info est connue? Ainsi de BFM TV, chaine poil à gratter qu’il sera difficile de totalement écarter du jeu. Ou d’I>Télé, dont Vincent Bolloré, un intime de Nicolas Sarkozy, est le très sourcilleux propriétaire…
Pour l’heure c’est du côté de TF1 et de France Télévisions que l’on multiplie les surenchères. Tapis rouge ! Delphine Ernotte a fait ainsi savoir qu’elle mettait à la disposition des Républicains pour cette opération l’ensemble de ces cinq chaines. La présidente de « France Télés », dont Nicolas Sarkozy, François Fillon et Alain Juppé ne pensent pas beaucoup de bien, est néanmoins incontournable. On imagine mal en effet une chaine publique ne pas hériter, à minima, de l’un de ces quatre débats et France Télévisions ne pas figurer dans ce dispositif médiatique.
Du côté de TF1, on promet de mettre également les petits plats dans les grands. Et l’on met en avant l’expérience du groupe et la puissance de son audience : des arguments qui pèsent naturellement aux yeux de Thierry Solère, interrogé par mes soins.
Ne froisser personne tout en trouvant l’exposition et les formules les plus efficaces…C’est ainsi qu’il y a de fortes chances pour que cette série de débats (à 7 ou 8 candidats) fasse l’objet d’un savant saupoudrage entre TF1, France Télévisions et un pool de chaines d’infos, qui obligerait BFM TV et I>Télé à composer. Ce qui promet.
Tout comme le choix des journalistes appelés à arbitrer ces différentes joutes, une sacrée paire de manches, là aussi. On peut faire ici le pari que les Républicains exigeront, à l’aune de ce qui s’est passé jeudi dernier sur le plateau de France 2 avec François Hollande, du sang neuf et des visages tout autant et aucunement connotés. Si bien qu’il y a à craindre que toute une génération de journalistes politiques fasse les frais d’une opération dont il est inutile de rappeler le caractère décisif pour la droite.
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