Indiscutablement l’animateur et producteur Nagui est devenu la colonne vertébrale de l’audience des après-midi et des « Access » de France 2, au point d’incarner, avec Michel Drucker, par sa longévité, sa puissance, sa popularité et son caractère inoxydable, l’une des performances les plus étonnantes du Paf. France 2 est-elle «Nagui dépendante » ? La question mérite d’être posée au regard du poids que pèse aujourd’hui l’animateur de N’oubliez pas les paroles et de Tout le monde veut prendre sa place, un homme dont la société de production, Air Production, est tombée dans l’escarcelle de Banijay l’empire audiovisuel de Stéphane Courbit.
A raison de quelques 600 émissions enregistrées par an – un volume de production unique aujourd’hui à la télévision – et des marges bénéficiaires estimées à quelques 70%, la PME Nagui est aujourd’hui plus que rutilante. Imposante même au point que l’ancienne contrôleuse d’état de l’audiovisuel public disparue à l’automne 2015, Françoise Miquel, s’était émue dans une note adressée à la précédente présidence de France Télévisions – celle de Rémy Pflimlin- ainsi qu’à sa tutelle, de l’emprise d’un animateur aux émoluments qualifiés d’exceptionnels : on évoquait alors le chiffre d’une dizaine de millions d’euros par an. D’autant que l’arrêt brutal de l’émission de Patrick Sabatier, Mot de passe, devrait permettre à Nagui d’élargir son périmètre en s’installant également le samedi, en lieu et place de celui dont le programme vient de passer à la trappe.
Les bonnes audiences de Nagui, dont le succès a indiscutablement contribué à la remontée stratégique du journal de 20 heures de La 2, sont pour les responsables de cette chaine un argument largement suffisant. En tous les cas le prix à payer. Car c’est tout l’écosystème de France2 et son équilibre économique qui sont ici en jeu. A titre de comparaison Cyril Hanouna a signé avec D8, le groupe Canal+ et Banijay, un contrat de trois ans de quelques 250 millions d’euros. Un pactole qui fait encore de Nagui aujourd’hui, par comparaison, ce qu’il convient d’appeler un petit joueur…
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