L’affaire fait grand bruit et secoue depuis hier le monde de la radio où quelques grands opérateurs – tels Lagardère, propriétaire d’Europe 1, Next Radio, à la tête de RMC, les « Indés », NRJ et Sky Rock- mettent en cause la fiabilité des derniers relevés d’audience. E en particulier ce que l’on appelle les « intermédiaires» : ces coups de sonde dont les résultats ne sont jamais communiqués, mais qui sont néanmoins autant d’excellents indicateurs pour les radios.
Or ce groupe de stations accuse aujourd’hui Fun Radio et son animateur vedette, Bruno Guillon, (photo) d’avoir faussé ces résultats en faisant activement campagne auprès de ses auditeurs, en les encourageant à mentir aux enquêteurs de l’institut Médiamétrie, (l’instrument de mesure de la radio, en France), s’ils étaient amenés à être interrogés sur leurs habitudes d’écoute. En clair, affirmer qu’ils écoutent Fun Radio, même quand ce n’est pas le cas.
Inexplicable, si ce n’est par pure provocation, cette campagne aurait eu pour effet de doper les intermédiaires de cette station, et par voie de conséquence d’affaiblir ceux de la concurrence, au point d’ouvrir une crise et un débat auquel n’ont pas pris part RTL (propriétaire de Fun) et le service public (Inter, Culture, Musique…)
Saisie de cette affaire, l’institut Médiamétrie a demandé l’ouverture d’une enquête réalisée par le CESP, un organisme chargé de mesurer l’impact réel de cette campagne de Fun Radio sur les audiences des radios susnommées. Et c’est dans les tous les prochains jours que Médiamétrie se prononcera sur le fond, à la lueur de cette enquête qui a été réalisée.
A l’origine de cette polémique, un groupe : NRJ. C’est lui qui a soulevé le lièvre et qui a rameuté les groupes Lagardère et Next Radio. Concurrente frontale de Fun, la radio musicale de Jean-Paul Baudecroux, qui affiche plutôt de bonnes audiences, semble ne pas avoir accepté les pratiques de sa rivale historique, à l’heure où le « Mercato » s’ouvre sur le marché des animateurs et que la tension est vive sur le marché publicitaire.
Ce second point est sans nul doute le plus important. C’est lui qui explique cette tension soudaine. Car c’est à l’approche de l’été que les «média-planneurs», c’est à-dire les puissantes centrales d’achats d’espaces publicitaires, décident des budgets de pub qui seront attribués à la rentrée de septembre aux stations. Et ce en fonction de leurs niveaux d’audiences à cet instant. Car c’est le 15 juillet prochain que doit tomber le bulletin officiel de Médiamétrie, pour la période avril-mai-juin : une courbe de température décisive à l’approche d’une rentrée de septembre non moins décisive pour des radios commerciales sur le qui-vive guerrier, qui refusent d’ores et déjà ce sondage.
1
Me suivre sur twitter