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D8 ( C8 désormais) n’est pas seulement « la petite chaîne qui monte » du groupe Canal+, mais sa vitrine en clair et son premier relais de croissance. Il n’est de voir les annonces du jour pour constater la migration vers D8 de quelques-unes des émissions phares de la chaine cryptée – dont La nouvelle édition de Daphnée Burki- pour que se dessine la nouvelle configuration d’un groupe où « Canal » se fait de moins en moins clair. Et où D8 prend l’allure d’une mini-généraliste à fort potentiel publicitaire. On annonce l’arrivée de Benjamin Castaldi, le lancement de deux nouvelles émissions, confiées à Audrey Pulvar et Laurence Ferrari, ainsi que la présence quelque part à l’antenne de Jean-Pierre  Foucault. Ne manque plus que PPDA pour que D8 fasse un clone de TF1…

La chaîne cryptée n’a en effet jamais aussi bien porté son nom. Pas à pas ses dirigeants, sous l’impulsion de Vincent Bolloré, réduisent les tranches en clair. Une stratégie marketing affichée et une façon d’affermer une clientèle d’abonnés qui avait de moins en moins besoin de mettre la main à la poche pour des programmes proposés en clair et donc au plus grand nombre.

Ce sont ainsi quelques 400 heures de programmes qui vont être réinjectés dans l’offre payante d’une chaîne dont il n’est plus besoin de faire la promotion. Car si le clair, « vitrine » historique de la chaîne, avait été inscrit dans les statuts de Canal+ à sa création, en novembre 1984, c’était avec l’idée que ces programmes alléchants, (dont le Grand Journal et les Guignols de l’info) allaient  booster la courbe des abonnés: ce qui s’est produit durant plus de vingt ans, jusqu’à ce que ces mêmes programmes s’essoufflent et que la courbe des abonnements ne s’érode dangereusement. Fini les JT edt les flashs d’infos: Canal+ va ainsi entrebâiller désormais sa fenêtre en clair que deux heures par jour, à compter de septembre. Et il y a fort à parier que cette fenêtre se réduise encore plus avec le temps. Pour finir par se fermer.