La nouvelle a créé un certain trouble, voire un début d’incompréhension, à Tunis où la nomination d’Olivier Poivre d’Arvor au poste d’ambassadeur de France suscite de nombreux commentaires dans les hautes sphères du pouvoir. Écrivain, homme de théâtre, diplomate chevronné pour les relations culturelles internationales, cet ancien directeur de France Culture (58 ans) n’a pas le cursus espéré ou attendu à Tunis où les commentaires vont bon train. Olivier Poivre d’Arvor, qui remplace François Gouyette, nommé à Riyad, s’installe en effet à un poste éminemment sensible et dans un contexte géopolitique explosif, qui voit les autorités tunisiennes en première ligne contre le terrorisme.
Aussi le profil d’OPDA suscite de nombreuses interrogations dans la capitale tunisienne. Car celui qui était jusque-là président du Musée national de la Marine et ambassadeur chargé de l’attractivité culturelle au Quai d’Orsay, n’a rien d’un politique rompu aux arcanes de la diplomatie de haut vol. Les terribles évènements qui ont frappé la Tunisie depuis ces dernières années placent en effet ce pays à l’épicentre des problématiques du terrorisme. Aussi, les autorités de ce pays auraient souhaité, dit-on, un profil plus technique, plus politique, plus en phase, bref plus raccord, avec les enjeux auxquels sont confrontés ses dirigeants : un homme calibré pour un poste éminemment sensible et à hauts risques.
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Olivier Poivre d’Arvor est pourtant un familier du Quai d’Orsay, dont il connait parfaitement les arcanes, les rouages et la culture. Cet homme de lettres, par ailleurs, n’est pas le premier à afficher un profil atypique dans la longue lignée des intellectuels nommés à des postes d’ambassadeur. On le géolocalise à Alexandrie, Prague et Londres, où il occupe des fonctions culturelles, avant de prendre les commandes de l’Association française d’action artistique (AFAA) devenue en 2006 Culturesfrance. Cultivé, d’une grande vélocité, cet homme de médias au caractère bien trempé va donc devoir trouver ses marques à un poste où il va être guetté, ausculté, testé, jaugé. Nommé par François Hollande, Olivier Poivre d’Arvor affronte ainsi son baptême du feu. Celui dont le nom avait été successivement cité, au fil des années, pour les présidences d’Arte, de Radio France, de TV5 Monde ou de la direction de la Villa Médicis, à Rome, change ainsi radicalement à Tunis de stature et d’horizon.
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