Ils s’appellent Hassan, Alaigie ou Tarek et ils ont fui la guerre, l’oubli et la misère. Jetés sur les routes de l’exil, ils ont fui les uns, l’Afghanistan, les autres, la Syrie, la Turquie ou la Gambie, pour tenter de rejoindre des paradis imaginaires : l’Europe et ses camps de réfugiés. C’est l’histoire d’une poignée de migrants qui ont filmé leurs périples : des selfies de la misère pour le besoin d’un document magistral, -Exode-, produit par la BBC et KEO films, une petite société de production connue pour son implication et ses engagements aux cotés des oubliés du monde moderne. Ce sont ainsi six parcours de réfugiés qui ont été rassemblés pour ce long et très impressionnant document diffusé le 6 octobre en seconde partie de soirée, sur Canal + et Planète.
Soixante-seize téléphones portables équipés d’un logiciel vidéo ont été distribués à cette poignée de migrants transformés en vidéastes. Il en ressort des instantanés d’une grande force, qui rendent bien secondaires les reportages d’envoyés spéciaux dépêchés sur le terrain par les chaînes. Réalisé par James Bluemel ce film tue dans l’œuf tous les clichés, s’il en est, sur ces milliers de fugitifs dont on ne perçoit qu’une réalité déformée, à travers ces mêmes et interminables images diffusées en boucle de la « jungle » de Calais. d’utilité citoyenne, Exode est une plongée dans l’enfer. Mais c’est d’abord, au-delà du témoignage de ces hommes et de ces femmes, un droit de réponse apporté à ceux-là même qu’une soif de liberté a jeté sur les chemins de l’exode. Un autre regard – assurément le plus objectif-, sur une problématique qui vous frappe ici en plein cœur.
0
Me suivre sur twitter