L’institut Médiamétrie vient de réaliser une étude inédite sur l’impact en audience de la politique à la télévision, étude qui recèle des surprises et dont je vous livre, ici, quelques éléments exclusifs. Car à l’heure où l’on dit les français dépités, désenchantés, indécis et critiques, à l’égard de la campagne présidentielle, rarement, et c’est un paradoxe, les émissions politiques n’avaient enregistré de telles audiences. A l’image de Marine Le Pen, le 10 février dernier, dont l’oral sur le plateau de Léa Salamé et de David Pujadas, sur France 2, a été suivie par près de 3,4 millions de personnes. A l’antenne depuis septembre 2016, ce rendez-vous n’a ainsi jamais atteint de tels scores d’audience.
Ce phénomène se vérifie pour l’ensemble des émissions politiques et des différentes interventions de responsables de tous bords, dans les « JT » des chaînes nationales historiques, ou sur les canaux tout-infos (BFM TV, I TELE, LCI). En témoigne les très bonnes audiences des débats organisés autour des primaires (notamment des Les Républicains) et des scores obtenus par ces mêmes chaines avec la récente conférence de presse d’un François Bayrou, annonçant son ralliement à Emmanuel Macron: aussi mineure soit-il, cette sortie du patron du Modem a été suivie par près de 2 millions de personnes.
C’est ainsi qu’avec une offre politique globale en hausse de 5%, par rapport à 2015, on a enregistré l’an passé, en 2016, une augmentation d’audience en hausse de quelques 26% : une tendance qui se confirme en ce début 2017 avec les incertitudes liées à cette campagne. Ce sont pas moins de 47, 4 millions de personnes qui ont regardé une émission ayant trait à l’élection présidentielle, entre septembre et décembre 2016. Quand ils étaient 39,6 millions, en 2011, à la même période. C’est-à-dire à quelques encablures de l’échéance de 2012 et du face-à-face Hollande-Sarkozy.
Etonnement, l’édition 2017 de la présidentielle semble intéresser bien plus les français que la précédente. Comme si le climat d’incertitude qui règne et l’imprévisibilité de ce scrutin, sur fond de polémiques et de batailles de chiffonniers, attisait l’intérêt d’une opinion massée devant ses écrans comme au bord d’un ring.
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