Financement du secteur public, périmètre de France Télévisions, avenir du CSA, secteur privé…Quel PAF, quelles règles, quels modèles, quelles réformes, pour l’audiovisuel de demain ? François Fillon a bien voulu répondre à quelques brèves questions.
Processus des nominations des présidents de l’audiovisuel public.
Les nominations des présidents de l’audiovisuel public ont toujours en France, si ce n’est soulevé des passions, au moins suscité des controverses, des rumeurs ou des doutes. On voit bien qu’il n’y a pas de système parfait. Et la nomination par le CSA n’est pas en elle-même parfaite, mais on peut dire que c’est un système qui est sans doute le moins mauvais possible.
En tout cas, je ne revendique pas pour le président de la République la nomination des présidents de l’audiovisuel public.
Néanmoins, le processus doit être encore amélioré avec, pourquoi pas, une présélection de candidats associant un cabinet de recrutement, comme cela se fait au Royaume-Uni, et la consultation du conseil d’administration du groupe France Télévisions.
Financement du secteur public.
On peut le déplorer, mais l’état de nos finances publiques rend inenvisageable la suppression de la publicité sur de nouvelles plages horaires.
A l’ère du « Tout le contenu, ParTout, à Tout moment sur Tous les écrans », on peut réfléchir à une réforme de la redevance liée à la détention d’un « poste de télévision » – soumise aujourd’hui à de nombreuses dérogations et de plus en plus contestée face aux nouveaux usages, donc de moins en moins acceptée – pour l’élargir à tous les écrans (ordinateur, smartphone, tablettes, TV…). Assise sur une assiette très large, son taux pourrait être relativement faible et son montant individuel plus indolore.
Faut-il une instance de régulation unique ?
La fusion Arcep CSA pourrait être envisagée. Toute rationalisation de l’organisation administrative allant dans le sens de l’efficacité et de l’économie de moyens mérite d’être étudiée. Mais un examen technique approfondi préalable est indispensable avec les professionnels des secteurs concernés, pour bien évaluer l’intérêt d’une telle fusion, tout en évitant qu’une vue trop technique ne prive l’action publique d’une dimension importante, par exemple culturelle dans les médias audiovisuels.
Périmètre de France Télévisions : faut-il supprimer une, voire plusieurs chaînes? Si oui, lesquelles?
Il y a sans doute de rationalisation à opérer, chacun peut s’en rendre compte. Néanmoins le groupe France Télévision est une entreprise et il lui appartiendra de se réformer et de se réorganiser selon des objectifs qui lui seront fixés dans le cadre d’un Contrat d’Objectifs et de Moyens resserré.
En effet, de quelques pages le COM de France Télévisions est passé à 150 pages, réglementant dans le détail la programmation. Cette « hyper administration » est contre-productive.
Le Parlement doit fixer les grandes orientations, le gouvernement via le COM, les grands indicateurs, et l’entreprise France Télévisions les moyens d’atteindre les objectifs fixés.
Faut-il dupliquer en France un modèle à la BBC, en fusionnant radios et télés : France 24, RFI, Radio France et France Télévisions?
C’est une réforme complexe, dont je vous laisse imaginer les difficultés de mise en œuvre.
Je veux cependant optimiser l’offre de l’audiovisuel public qui est très large en lançant dès le début du mandat une mission de réflexion sur l’évolution des usages et l’adaptation de l’offre du service public aux nouveaux moyens de diffusion qu’entraîne la révolution numérique : applications, replays, téléchargements via ordinateurs, tablettes, téléphone, consoles, montres, etc.
Cette mission aura pour but d’adapter l’offre aux nouveaux objectifs fixés et les moyens de diffusion nécessaires pour la déployer, le hertzien ne pouvant plus être la réponse unique.
Rentabilité du secteur audiovisuel privé : quelles dispositions réglementaires pour le rendre plus performant?
Pour attirer encore plus de tournages de films étrangers en France, je propose d’élargir l’assiette des dépenses éligibles pour le crédit d’impôt international à la totalité des salaires des comédiens et des dépenses d’hébergement, dans le cadre d’une expérimentation sur 3 ans et de flécher une partie du crédit d’impôt vers les dépenses en matière d’animation ou d’effets spéciaux, domaines où l’excellence de la filière française est reconnue.
Je souhaite aller dans ce sens car parce que l’on sait que le moindre euro de crédit d’impôt dans la production d’un film génère des dépenses directes et indirectes sur notre territoire ainsi que des recettes fiscales.
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