Le Canard enchaîné révèle, dans son édition de ce matin, que le 6 janvier 2016, Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, était allé à la rencontre, à Las Vegas, de quelques 500 dirigeants français de start-up. Organisée par cabinet du ministre, cette opération avait été confiée au groupe Havas, sans qu’aucun appel d’offre n’ait été lancé, contrairement à la règle. La dite soirée aurait coûté 381.759 euros, dont 100 000 euros en notes d’hôtels. Et le Canard d’écrire : «Selon les résultats de l’enquête de l’Inspection générale des finances (IGF), « la commande de la prestation Havas est susceptible de relever du délit de favoritisme ».
Reprise ici et là dans la presse, depuis hier, soir cette information n’aura strictement aucune incidence sur la campagne et les sondages, soyez-en convaincus, de celui qui semble comme immunisé sur le boulevard qui l’emmène inexorablement vers l’Elysée. De même pour Marine Le Pen : au firmament dans les sondages, la présidente du Front National n’est aucunement atteinte par l’affaire qui la vise à Bruxelles, même si celle-ci n’a rien à envier à celle qui frappe François Fillon.
Le Pen-Macron: deux candidats hors-sol que les banderilles des médias laissent insensibles, quand le moindre entrefilet entraîne François Fillon dans les abysses. D’humeur sélective, l’opinion pardonne aux deux favoris des sondages ce qu’elle n’accepte pas pour François Fillon. Ce n’est pas faute aux médias, et en premier lieu au Canard Enchaîné, d’investiguer tous azimuts, sans distinction d’étiquettes politiques. Stupidement accusée d’ourdir un complot destiné à abattre le candidat des Les Républicains, la presse, qui n’épargne personne, tape à gauche, au centre et à droite. Or tout ce qui touche Marine Le Pen et Emmanuel Macron laissent les français paradoxalement totalement insensibles. La sur-médiatisation de l’affaire Fillon et le matraquage médiatique dont fait l’objet le susnommé est pour l’essentiel dans sa dégringolade. Si l’affaire Penelope s’était réduite à un encadré dans les colonnes du palmipède, François Fillon serait sans doute aujourd’hui aux portes de l’Elysée. Feuilleton hors norme, « House of Sarthe » mobilise depuis des semaines plus dizaines de millions de téléspectateurs accrocs. En témoignent les audiences en hausse de l’actualité directement liée à la présidentielle : +26% par rapport à l’édition de 2012. Ainsi de la déclaration d‘Alain Juppé le 6 mars, qui été suivie à 10h36 ce jour-là, sur BFM TV ( leader devant France 2 et TF1)) par 1,02 million de personnes. Comme si cette élection présidentielle n’était qu’un long feuilleton politique au scénario quotidiennement revisité par une poignée d’auteurs anonymes aux plumes abrasives.
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