Le projet de débat organisé par France 2, dans le cadre de l’élection présidentielle, vire au vaudeville. Car si pour l’heure celui mis sur pieds par BFM TV et C News aura bien lieu, comme prévu, mardi prochain, celui de la chaîne de service public, programmé pour le 20 avril, prend l’eau de toutes parts. Les fins de non-recevoir de Jean-Luc Mélenchon et les atermoiements d’Emmanuel Macron et de François Fillon rendent, en effet, de plus en plus incertaine sa tenue. Le fiasco tient à plusieurs raisons. La saturation, d’abord : les primaires, puis ces longues semaines de campagne, ont fini par user des candidats harponnés du matin au soir par les médias audiovisuels. Radios et télés font depuis des mois le siège des ténors d’une élection transformée en arène. Et la surmultiplication des débats en plateau, où les mêmes thématiques tournent inlassablement en boucle, finissent par lasser, jusque dans l’opinion.
Tous l’ont compris, par ailleurs : le formalisme de ces émissions n’apporte plus rien au débat lui-même. Seules les affaires auront finalement rythmé une campagne, épouvantable dans sa forme, qui n’aura pas éclairé les français (en témoigne le risque d’un fort taux d’abstention) et dont beaucoup souhaitent ardemment la fin. Si chacun convient, à droite comme à gauche, que cette campagne présidentielle aura vu la fin des primaires, beaucoup s’accordent à penser que ces débats télévisés, à neuf, dix ou onze candidats, ne sont pas la panacée.
S’ajoute à cela le cas spécifique de France 2. La chaîne publique n’a pas bonne presse auprès de bien des candidats à la présidentielle. A l’exemple d’un François Fillon harponné récemment sur le plateau de L’émission politique (et de manière aussi indécente, que surréaliste), par la romancière Christine Angot. Ou d’un Emmanuel Macron, mal à l’aise sur ce même plateau, où il estime, en privé, n’avoir pas été toujours bien traité. Reproche est souvent fait à David Pujadas et Léa Salamé de faire dans la politique spectacle, en confrontant leurs invités à des intervenants aux profils souvent hors sujet ou lunaires: ce fut le cas, durant les primaires, avec Jérôme Kerviel, que France 2 a eu l’idée, saugrenue, d’inviter pour parler économie et moralisation de la finance face à Nicolas Sarkozy. On crut rêver.
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mars 31, 2017
je crois que Jérome Kerviel a été invité face à Alain Juppé et non N Sarkozy