Les premiers gestes ou signaux envoyés par Emmanuel Macron et son équipe en direction des médias augurent mal de la relation que semble vouloir nouer le nouvel exécutif avec les journalistes. L’Elysée a fait ainsi savoir, à l’occasion du déplacement d’Emmanuel Macron au Mali, que l’Elysée choisirait les journalistes invités à l’accompagner. Comme aux plus belles heures de l’ORTF et de la « giscardie ».
Immédiatement, une quinzaine de médias, dont LCI, Libération, Europe 1, RMC, TF1 ou encore RTL, sont montés au créneau à travers une lettre ouverte, publiée ci-dessous.
Cette première initiative de l’équipe Macron correspond à un verrouillage de sa communication observée durant toute sa campagne. Pas une image, pas un son, pas un dérapage, ne sont venus perturber la petite musique de fond d’un homme politique dont la com ripolinée fut extrêmement bien maîtrisée. La diffusion dans l’émission Quotidien de Yann Barthès, sur TMC, des images (tournées en dérision) de la Rotonde auraient déclenché, selon Le Monde, la colère des communicants d’Emmanuel Macron. Lesquels auraient passé un coup de téléphone incendiaire à l’animateur. De bon augure.
Ne rien concéder aux médias qui ne soit totalement validé et cadenassé : la preuve en est cette photo officielle prise du gouvernement, au sortir du premier Conseil des ministres. Là encore, aucune improvisation, mais un cliché de classe, à l’ordonnancement millimétré, pris dans le huis-clos de l’Elysée. Loin des caméras et des journalistes, contrairement à la tradition et à ce rituel quasi républicain. Voilà qui surprend et qui tranche étrangement avec l’apparente décontraction d’un Président soudainement enfermé dans une tour d’ivoire inattendue, recroquevillé dans le carcan empesé de sa fonction ».
A cet égard, le premier point presse du nouveau porte-parole de l’Elysée, Christophe Castaner, avait hier un côté tristement archaïque, qui nous renvoyait brusquement à une époque que l’on pensait révolue: celle de ces hiérarques sentencieux à la jugulaire hautaine. On avait envie de crier: Peyrefitte, sors de ce corps ! Qu’Emmanuel Macron prenne garde à ne pas dilapider son petit matelas d’agios auprès de médias qui lui ont déroulé jusqu’ici le tapis rouge.
Monsieur le président,
Vous effectuez demain votre premier déplacement de chef d’Etat au Mali. Avant votre décollage, nous souhaitons vous transmettre nos inquiétudes quant à l’organisation de la communication présidentielle qui est en train de se mettre en place depuis votre entrée en fonction.
Pour des raisons de place ou de sécurité, nous comprenons la nécessité de constituer des pools de journalistes – parfois, et à condition que toutes les rédactions y aient accès selon un roulement établi. En revanche, il n’appartient en AUCUN CAS à l’Elysée de choisir ceux d’entre nous qui ont le droit ou non de couvrir un déplacement, quel qu’en soit le thème (défense, diplomatie, économie, éducation, social…). Ce n’est pas au président de la République, ou à ses services, de décider du fonctionnement interne des rédactions, du choix de leurs traitements et de leurs regards. Ce choix relève des directions des rédactions et des journalistes qui la composent, qu’ils soient permanents ou pigistes, JRI ou reporters, photographes ou dessinateurs.
Aucun de vos prédécesseurs ne s’est prêté à ce genre de système, au nom du respect de la liberté de la presse. Alors que la défiance pèse de plus en plus sur l’information, choisir celui ou celle qui rendra compte de vos déplacements ajoute à la confusion entre communication et journalisme, et nuit à la démocratie. »
0
mai 19, 2017
Bien fait pour les medias vous l avez chercher vous l avez eu maintenant faites avec.
mai 19, 2017
Cher Mr,
Et bien les temps changent !
N’est-ce pas ?
Arrêtez de pleurnicher et, regarder un peu ailleurs
comment cela se pratique…
Bon courage, ça va aller !