Michel Onfray, dont la présence était annoncée dans « L’Émission politique » de France 2, à compter du 28 septembre, a finalement décidé de claquer la porte, faute de contrat et de rémunération. Celui que France 2 avait approché pour venir commenter et décrypter l’actualité du moment n’accepte pas de contribuer gracieusement à une émission qui se passera donc de ses services.
Ce qui peut apparaitre anecdotique soulève, en vérité, une vraie question : celle du modèle économique de toute une série d’émissions réalisées à peu de frais, avec un parterre de personnalités sans lesquelles les dites émissions perdraient souvent de leur intérêt. Voire n’existeraient pas. La réaction de Michel Onfray a en effet le mérite de lever un voile sur l’une des aberrations du moment: le recours fréquent à des experts patentés (sociologues, philosophes, économistes, politologues, chercheurs ou journalistes spécialisés) démarchés gracieusement par les chaînes qui disposent là à portée de main d’un cheptel tout trouvé.
C’est le cas de C dans l’air sur France 5. Cette bonne émission à l’audience solide ne vaut que par le plateau d’intervenants de tous horizons qui y défilent. Sans la brochette d’experts de tous horizons qui s’y installent chaque jour, ce rendez-vous n’existerait tout simplement pas. Or tous ceux qui y sont invités ne touchent pas un centime d’euro. De même de tous les spécialistes réquisitionnés par les chaines d’infos qui tournent en boucle au moindre événement : l’ouragan Irma a vu des météorologues, urgentistes et autres spécialistes en catastrophes naturelles soliloquer des heures sans rétribution, devenant par là-même les supplétifs (en or) de journalistes incapables de tenir la distance face à de tels évènements.
Chacun connait la maxime : tout travail mérite salaire. Et aussi discuté soit-il, Michel Onfray, dont on connait l’agilité sur un plateau, vient de jeter un petit pavé salutaire dans le Paf.
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septembre 13, 2017
« Les négociations (…) étaient en cours », assure France Télé. La direction de France Télévisions, interrogée par le site jeanmarcmorandini.com, a dit regretter cette décision. « Nous avions une réelle envie commune de travailler ensemble sur cette émission, et avions un accord de principe de Michel Onfray. Les négociations sur sa rémunération étaient en cours, mais n’ont pas abouti. Nous sommes comptables de l’argent public, et devons rester raisonnables sur les budgets », a-t-elle plaidé.
C’est tout de même une version quelque peu différente…….
septembre 17, 2017
C’est surtout une version a postériori pour botter en touche et essayer de retourner la situation en enfonçant à bon compte Onfray.