C’est avec un bel emballement qu’un grand nombre de médias, aux premiers rangs desquels le Parisien, l’Equipe ou encore Gala, se sont précipitamment emparés de l’affaire Nicolas Douchez, du nom de ce gardien de but du RC Lens interpellé après une violente altercation avec sa compagne. Placé en garde à vue le 26 octobre, le footballeur en état d’ivresse, aurait selon ces journaux, qui livrent alors avec une précipitation record une version des faits aucunement corroborée : la jeune femme a été « massacrée » et laissée dans une mare de sang, le visage tuméfié, peut-on lire dans la plupart des journaux. En pleine affaire Weinstein, l’affaire prend un tour explicite pour la presse qui ne fait pas dans la dentelle.
L’émoi est immédiat dans le landernau footballistique et chez les aficionados où cette figure du championnat de France, passée par le club de la capitale, est immédiatement clouée au pilori, sans qu’à cet instant personne n’ait entendu le son de sa voix ou même recueilli le moindre témoignage, direct ou indirect. 48 heures durant, l’homme que l’on a mis en cellule de dégrisement est dépeint comme un bad-boy qui aurait basculé en une seconde dans un état second, violentant plus que sévèrement une compagne devenue méconnaissable selon les articles.
Mais ce n’est que deux jours plus tard que l’avocate du footballeur livre de premiers éléments en total contradiction avec les articles de presse commis ici et là. Se référant au dossier des policiers et aux conclusions de l’enquête, celle-ci insiste sur «l’absence de blessures, de coups ou de traces de sang» et pointe du doigt les allégations farfelues d’une presse qui se serait fourvoyée. «Nous voulons rétablir la vérité des faits tels qu’ils se sont passés » assure la femme en noire, Caroline Toby, lors d’une conférence de presse, le 28 octobre. Elle évoque une confrontation à l’issue de laquelle une autre vérité aurait émergée: une violente dispute aurait éclatée, le couple aurait échangé des coups, du mobilier aurait été saccagé et les traces de sang dans l’appartement seraient principalement celles du sportif, qui se serait blessé en cassant notamment du verre. Quant à la compagne du footballeur, elle n’a pas souhaité porter plainte, ni être examinée par un médecin. «Violences en état d’ivresse envers une femme»: c’est la qualification du délit commis, tel qu’inscrit au dossier. Nicolas Douchez, qui fait profil bas depuis cet épisode, a confessé devant les policiers une soirée avinée, un « pétage de plomb» et un comportement d’évidence inexcusable. Mais pas ce massacre dépeint par une meute à la plume érectile.
0
novembre 1, 2017
Des footballeurs considérés comme des simples d’esprits , qui gagnent leurs vies avec leurs physiques et surement trop payés sont des coupables idéals pour une presse peu soucieuse des faits .