Patrick Besson se jetant au chevet d’un oligarque en capilotade : la belle blague ! Le billettiste du Point vient de commettre une inénarrable chronique, où il prend de manière hasardeuse la défense du milliardaire russe, Dmitri Rybolovlev. De qui parle-t-on ? D’une figure de l’oligarchie triomphante, passée par la case prison et persona non grata à Monaco, où la justice monégasque et le Prince Albert l’ont dans leur collimateur. Patrick Besson aurait-il fait une confusion et pris cet aventurier indésirable dans son propre pays pour quelqu’un d’autre ? Un cinéaste maudit, un écrivain ignoré ? Pas le moins du monde si l’on croit cette charge grossière qui voit notre plumitif accuser l’ensemble de la presse française et moi-même (qui vient de publier une enquête sur l’intéressé) d’avoir été instrumentalisés.
Un fou-rire m’étouffe. Vanity Fair, Le Monde, Match, Libération, L’Equipe, le JDD, Nice Matin, La Provence…et j’en oublie, bref tous les pieds-nickelés de ma profession, qui ont publié ces dernières semaines des enquêtes accablantes sur ce personnage sulfureux, se seraient faits donc baladés ! De même des magistrats monégasques qui l’ont mis en examen voilà un mois. Car ce milliardaire dont l’immense fortune dort dans des paradis fiscaux, (ce que Besson doit trouver très exotique) est aujourd’hui mis au ban d’un Rocher où les mafias ont pourtant pignon sur rue. C’est dire…
Non, Patrick Besson doit vraiment confondre…Il aurait dû nous passer au moins un coup de fil. Nous entendre. Lire. La presse russe, américaine, suisse, qui a beaucoup écrit aussi sur Rybo. Ou à défaut, enquêter. Oui enquêter. Comme je l’ai fait une année entière. Aller à Genève, Chypre ou Londres. Ecouter, recueillir, vérifier…Bref le B-A-BA.
Afin de vous éviter toute nouvelle méprise, ce petit Que sais-je, cher monsieur Besson:
Rybolovlev fait l’objet d’une enquête du FBI et du Congrès américain sur ses liens avec Donald Trump durant la campagne américaine.
Il a fait embastiller sa femme à Chypre, quand celle-ci, en instance de divorce, lui disputait sa fortune.
Ses avocats en charge de ses affaires à Chypre, où il a logé son magot, ont tous fini en taule.
Quoi encore ? Que le ministre de la Justice monégasque, Philippe Narmino, a été poussé à la démission par le Prince Albert, mi-septembre, pour ses liens avec un Ryolololev particulièrement attentionné. Et que les flics du même Rocher ont également chaud aux fesses pour les mêmes raisons.
Et enfin, que Rybo est aujourd’hui l’une des personnalités les plus discutables et discutées d’une Principauté où il en faut beaucoup pour être blacklisté.
Reste une énigme : pourquoi ce papier, monsieur Besson?
J’ai deux réponses à vous soumettre?
Vous avez un rond de serviette à la table de ce personnage, ce qui n’aurait rien d’infamant.
Vous êtes instrumentalisé par une officine parisienne (classée à gauche, ce qui ne manque pas de sel ), dont je tairai le nom par charité. Laquelle a pour client cet oligarque, dont elle peine à défendre aujourd’hui les intérêts. Auriez-vous joué les supplétifs?
Dites-nous.
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