C’était il y a un siècle…Dans les années 80-90. Chaque saison, la ville de Cannes hébergeait un salon de la télé, le Mip TV, que rejoignait par charters entiers tout ce que la télévision en France comptait d’animateurs, de dirigeants de producteurs et de journalistes spécialisés. La Croisette se transformait l’espace d’une semaine en une annexe pimpante et franchouillarde d’un Paf post-ORTF. Chacun venait y faire son petit marché dans une ambiance familiale et bon enfant. On approchait du Jean-Pierre Foucault, touchait la manche d’un PDDA et obtenait l’onction quasi papale d’un Hervé Bourges, souverain pontife de TF1. Et si la fièvre venait à monter, c’est parce qu’un ministre, descendu du Paris, en arpentait les allées, comme un riche éleveur de charolais un marché domanial. A ses trousses, une meute haletante de journalistes attendant l’annonce ministérielle. Laquelle, une fois dispensée, nourrissait les colonnes des rubriques « médias » naissantes de notre beau pays.
Je n’étais pas retourné dans ce salon depuis une vingtaine d’années. Or en me présentant au « desk » des accréditations pour les journalistes, après avoir franchi une série de sas tenus par une escouade de « Mens in black» équipés d’oreillettes, j’ai eu très vite le sentiment d’avoir changé de planète. Ce salon, où l’on ne parle qu’anglais dans les allées et dont les milliers de visiteurs sont dans leur immense majorité les représentants d’empires audiovisuelles anglo-saxons, est devenu le pont avancé en Europe de toute une industrie désormais tenue par les géants du digital. Elle est loin l’époque où les stands de TF1 et de Canal+ plastronnaient au milieu d’une ruche devenue une annexe d’Hollywood: le MIP TV est aujourd‘hui une plaque tournante où les networks américains et les tycons du net règnent en maitre. Netflix, Google, Amazon, Apple…les représentants de ces mastodontes y dévoilent leurs projets avec une ambition à faire frémir. A elle seule la plateforme Netflix a fait savoir qu’elle investirait l’an prochain 8 milliards de dollars dans la production de films et série, quand une chaîne comme TF1, première d’Europe, consacrait l‘an passé 393 millions d’euros à la production. Apple, de son côté, s’est fendu d’un communiqué minimaliste officialisant le lancement d’un programme de fictions, pour un montant…d’1 milliard de dollars : une simple mise en jambe selon ses dirigeants. Plus loin, non loin des stands des américains HBO et Discovery, les représentants de Facebook, Snapchat et Tweeter discourraient sur les enjeux d’un petit écran préempté par les réseaux sociaux et les cadors de la Silicon Valley. Tandis qu’à quelques mètres de là, le puissant patron américain de Discovery, présent dans 180 Pays à travers le Monde avec Eurosport, notamment, David Zaslav, était sacré « Homme de l’année ». Que notre petit Paf parait bien étriqué, bien engoncé, pris au piège de guerres picrocholines, face à cette formidable et fulgurante bourrasque qui balaye et bouscule tous les schémas préétablis.
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octobre 24, 2017
C’était « Neu-Neu descend au MIP-TV », rapport de stage de 3ème du jeune Renaud R.
Enfilade de banalités, fautes d’orthographe et style boursouflé.
Je mets 4/20.