« Ce soi-disant intellectuel provocateur de la charia, prédicateur islamique qui a fait un mal terrible dans notre jeunesse avec ses cassettes, ses prêches dans nos mosquées, ses invitations…» Invité d’Europe 1 ce dimanche, Manuel Valls s’est livré à une charge violente contre Tariq Ramadan, cette figure de l’islamisme radical que l’ancien Premier ministre de François Hollande dit combattre depuis de longues années.
C’est à l’ occasion de la publication d’un nouveau dessin controversée, publié en couverture de Charlie Hebdo, que Manuel Valls s’est insurgé contre celui qui bénéficierait, selon lui, de l’oreille plus qu’attentive et complaisante d’un grand nombre de médias. Accusé depuis plusieurs jours d’une série de viols et d’agressions sexuelles, dont certaines sur mineurs, l’intéressé se retrouve aujourd’hui mis au ban. Mais Manuel Valls va plus loin. Et d’accuser un certain nombre de journalistes, dont le directeur et fondateur de Médiapart, Edwy Plénel, d’avoir fait de longue date le lit et la promotion de celui à qui la justice s’apprête à demander des comptes.
Sur le fond, Manuel Valls a raison. Nombreux sont les plateaux transformés depuis des années en piédestaux pour celui dont on se disputait la présence, malgré ses outrances et l’énormité de ses prêches cathodiques. Nombreux sont les journalistes à lui avoir déroulé le tapis rouge, sans aucune prise de distance et avec une oreille à ce point attentive que cela en était insupportable et indécent. « Je ne gère pas la folie d’un homme» réagit Edwy Plénel, que j’ai interrogé sur les attaques de Manuel Valls. Le journaliste dit par ailleurs condamner les actes dont est accusé l’islamologue, et dénonce ce qu’il appelle un « abus de confiance », si ce dont on l’accuse est avéré. Il s’est enfin défendu de toute « complicité » avec le théologien, ajoutant que Médiapart était à l’origine d’une série d’enquêtes le concernant, publiées depuis 2016 sur le site.
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